bientôt des frères ennemis ?

Document l’Express.fr. Ils ont tout fait pour montrer leur unité, se méfiant l’un de l’autre pour l’après Sarkozy !

Support Wikipedia Comme tous les partis l’UMP, n’échappe pas à la règle du leadership du parti. Il est toujours la convoitise des ténors et l’après Sarkozy nous révèlera les ambitions des uns et des autres. Si, actuellement Sarkozy s’impose il n’en est pas moins vrai que beaucoup de ses soutiens trouvent mauvaise sa politique dans laquelle ils vont y laisser des avantages. Plus les sondages sont mauvais plus le moral des politiques s’assombrit quelle que soit la tendance. De plus les années de pouvoir pèsent surtout devant un bilan aussi mauvais. Les critiques principales se font sur l’injustice fiscale et sociale qu’ils admettent de moins en moins avec l’augmentation de l’impopularité, et le dernier plan d’austérité de François Fillon qui passe mal n’ayant aucune potentialité de croissance, voir Fillon et le plan d’austérité dogmatique pour les agences de notation. Sans oublier les coupes sombres dans les services de santé dans l’éducation et la police.

Le choix de Marseille n’est pas anodin. L’affaire Jean-Noël Guérini président du Conseil général des Bouches-du-Rhône et sénateur qui embarrasse les socialistes prêts à l’exclure s’il est mis en examen était une aubaine. Elle offrait une cible contre les socialistes et les ténors du parti ne se sont pas gênés de dire ce qu’ils en pensaient à l’ouverture du campus. Du maire Jean-Claude Gaudin à Renaud Muselier, premier adjoint, le nom Guérini était sur toutes les lèvres pour qu’il soit entendu comme responsable de la «pègre socialiste Marseillaise». Muselier ne se gênant pas pour dénoncer un «système mafieux», mais aussi pour clamer que François Hollande et Martine Aubry ne pouvaient pas ne pas savoir.

«Vous croyez que François Hollande et Martine Aubry vont s’en sortir facilement avec l’affaire Guérini à Marseille ? Voilà qui a un peu plus d’importance que madame Bettencourt qui aurait donné son argent personnel à monsieur Sarkozy, surtout qu’apparemment ce n’est pas le cas. En tant que Marseillais, je ne les lâcherais pas, cela fait deux ans qu’on suit cette affaire de très près, j’ai été menacé personnellement, ils ont détourné l’argent des impôts des Marseillais pour leur enrichissement familial, et les socialistes ne disent rien ? Quelle honte !»

Jean-Noël Guérini qui a comparu le 08 septembre vient d’être mis en examen pour conflits d’intérêts dans une affaire de marchés publics frauduleux. Il ne démissionnera pas, il se met en marge de son parti en déléguant provisoirement ses prérogatives de président du Conseil général des Bouches-du-Rhône à son adjoint. En fait, il n’est que mis en examen et encore non coupable. Son frère Alexandre Guérini patron de quatre sociétés de gestion des déchets avait été mis en examen pour «abus de biens sociaux, détournement de fonds et de biens publics, recel, blanchiment, trafic d’influence, corruption active et détention de munitions». En contrepartie, comme tout n’est jamais blanc dans le microcosme politique, l’espionnage des journalistes du Monde sur l’origine de leurs sources dans l’affaire Woerth-Bettencourt, remise au devant de l’actualité dans le livre «Sarko m’a tuer» qui embarrasse l’UMP, remet pour les pendules au même niveau.

Jean-François Copé avait mis son parti, qu’il a pris à la hussarde rappelez-vous en écartant Xavier Bertrand, sous le signe de l’unité. Il devait être «l’anti la Rochelle», et bien, les critiques de Jean-Pierre Raffarin et de Patrick Devedjian en n’ont gâché l’ouverture, ce qui fut dénoncé par Lionel Luca, droite populaire, député favorable à la peine de mort, sous le vocable «le club des aigris». A la différence des socialistes toujours au grand jour pour montrer leurs discordes, ce qui est malgré tout mauvais, les Français n’aiment pas, il ne faut jamais tout dire en politique, l’UMP le sait, n’est-ce pas aussi sa règle d’or ? Regardez DSK, qui sans jamais dire un mot aux Français se trouvait par l’opération du Saint-Esprit, les médias en quelque sorte, presque président, avant ce que l’on sait de ses déboires Étasuniens.

Pour L’UMP les accrochages entre Copé- Bertrand-Estrosi sont relégués à plus tard. Copé voulait revenir sur les 35 heures en assouplissant la loi, «c’est le débat central pour les années qui viennent, et la transparence financière», position soutenue par Valérie Pécresse mais combattue par un front antilibéral du parti. Xavier Bertrand ministre du travail avait dit «niet» à toute réforme qui conduirait les salariés à «travailler davantage, en étant payés autant ou moins», estimant que revenir sur les 35 heures «est impensable en termes de pouvoir d’achat». Christian Estrosi Sarkozyste convaincu mais gaulliste social, ce qui forme un étrange patchwork, c’était inquiété de certains débats de clans qui pourraient être mal vus en période électorale. Pour Jean-Pierre Raffarin qui, sur les 35 heures juge le débat dépassé, n’a pas digéré la TVA sur les parcs à thèmes, le Futuroscope se rappelait à lui.

«Raboter le système social ce n’est pas le gérer. La bonne nouvelle du temps présent c’est la prise de conscience des impasses budgétaires, la mauvaise c’est le goût ambiant pour cet outil primitif qu’est la hache. Tous les postes de notre politique sociale ne sont pas à mettre sur le même plan. L’honneur de la politique, c’est de faire des choix, de fixer des priorités. La recherche d’économies budgétaires est nécessaire, le débat sur les choix aussi. Il ne peut y avoir cohésion politique sans cohésion sociale. Le social n’est pas une variable d’ajustement économique. C’est un choix politique à impact économique. Nuance. Les milliards accordés aux grandes entreprises en compensation des 35 h sont-ils toujours légitimes, à ce niveau ? Les marges de la grande distribution ne devraient-elles pas contribuer à l’effort national ? Peut-on considérer le seuil de 500.000 €/an comme le seuil pertinent pour une taxation des hauts revenus ou faut-il le baisser ? Quel est le rapport coût/efficacité de notre système éducatif ?» Tiré du Carnet de Jean-Pierre Raffarin. Serait-il devenu intelligent ?

Le samedi 03 septembre Jean-Pierre Raffarin se félicitait de son coup politique, Sarkozy lui avait annoncé l’abandon de la TVA sur les parcs à thèmes ! Alors qu’il avait le jeudi premier septembre lors d’une réunion à l’Élysée des responsables de la majorité fustigé Jean-Pierre Raffarin déclarant que ses propos étaient irresponsables. Les choses étaient mal engagées, Jean-Pierre Raffarin refusait de prendre Sarkozy au téléphone. Ce qui lui fit dire sur son blog, que «les déclarations brutales à mon endroit, en mon absence, de Nicolas Sarkozy au cours du petit-déjeuner de la majorité sont surprenantes et méritent clarification». D’ici là, je me place en congé de cette instance dite de concertation. Pour Jean-François Copé, Jean-Claude Gaudin et Benjamin Lancar, et pour les militants, je présiderai néanmoins samedi le Conseil national de l’UMP. C’est au second appel de Sarkozy lui faisant savoir qu’il renonçait à la TVA sur les parcs à thèmes que l’unité de l’UMP fut sauvée en apparence.

3

Jean-Pierre Raffarin et Jean-François Copé, ce samedi matin à Marseille. Document Le Figaro.fr (crédit : François BOUCHON/LE FIGARO)

3Document Le Nouvel Observateur.

Jean-François Copé dans son rôle de secrétaire général a minimisé les dissensions au sein de son parti sur le plan de l’austérité présenté par François Fillon tout comme les critiques de Patrick Devedjian qui avait lancé dans un entretien au Monde du 03 septembre que «la situation exige un grand projet, je ne le vois nulle part».

«Pour lui la réélection de Sarkozy va être difficile. La crise nuit à tous les gouvernements en place et la société Française est dans l’attente d’un changement. En 2007, la présidentielle s’est cristallisée sur l’homme et le style. En 2012, il faudra proposer un projet profondément novateur qui réponde aux angoisses d’une société bouleversée par la mondialisation. C’est indispensable, car on ne gagne pas uniquement sur un bilan ni sur la politique internationale. La gauche ne propose qu’un changement de personne, c’est une chance pour nous….», lire la suite sur le blog de Patrick Devedjian.

Pour Lionel Lucas «Devedjian a des aigreurs, et Raffarin demande des comptes au président de la République ! Qu’est ce que c’est que ces has been qui viennent torpiller le mouvement au moment où il se lance ? Raffarin et Devedjian ont été, aujourd’hui ils ne représentent pas grand-chose».

Le clou de la journée du samedi portait sur le programme du parti pour la présidentielle concocté par Bruno Le Maire ministre de l’agriculture de l’alimentation et de la pêche, un CV impressionnant, trilingue, une tête quoi, mais sans grandes considérations sociales. Dans un entretien à l’Express il propose, concernant les allocations familiales, de verser une allocation dès le premier enfant et d’étudier en contrepartie une fiscalisation totale ou partielle de ces allocations ! Et puis concernant les finances publiques, cela suppose des décisions courageuses, comme celles prises par François Fillon. «Pouvons-nous garder un dispositif d’indemnisation du chômage parmi les plus généreux au monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires ?» «Les collectivités locales ne peuvent-elles pas faire les mêmes efforts d’économies que l’État ?» «Est-il logique d’engager le RSA, un dispositif utile, sans toucher à la prime pour l’emploi ?»

La phrase sur le chômage a étouffé les syndicats, le patronat et la gauche. Quand aux allocations familiales Roselyne Bachelot ministre des solidarités, chargée de la politique familiale, a émis une «très grande réserve». Vingt-six députés de la Droite populaire ont signé une protestation indignée. «Bruno Le Maire nous a fait un jus de crâne de techno. Il sort deux propositions qui prennent complètement à rebours notre électorat», se lamente un ministre.

Dans tout ça Jean-François Copé se voulait philosophe. «Évidemment, Raffarin, ça arrive au moment de notre université d’été, mais je ne peux pas gagner au Loto à chaque fois». Les critiques sur le programme ? «Tout ça n’a pas vocation à être validé dès demain, loin s’en faut», assurait-il. Et de constater, «je suis lucide sur les sondages. Il y a une demande de gauche, c’est notre défi !»

Discours de François Fillon au campus UMP de Marseille

{dailymotion}xkvsst{/dailymotion}

 

Le prochain article sera le 11 septembre la déclaration de guerre,