La guerre en Afghanistan, qui a été d’une durée de neuf ans, est maintenant terminée. Il est donc temps pour nos soldats canadiens de rentrer au bercail.  Par contre, un autre combat s’annonce pour eux et leur famille. Parmi ces anciens combattants, certains, en plus de souffrir de graves blessures physiques ou psychologiques, sont atteints du syndrome de stress post-traumatique. Ce syndrome peut causer des troubles de comportement, qui se traduisent souvent par la violence familiale. Ils vont alors, lors d’excès de rage, s’en prendre à leur femme ou leurs enfants.  Malheureusement, ces hommes ne bénéficient pas de l’aide dont ils auraient besoin. Les épouses et les enfants, eux-aussi, n’ont accès à aucun secours. Pourtant, l’Armée devrait être en mesure de fournir cette aide, primordiale dans de nombreuses familles.

Premièrement, étudions le cas de l’ex-femme d’un ancien soldat, Sonia Scalzo. L’équipe d’Enquête a réalisé un reportage avec cette femme, qui a été victime de violence conjugale et de viol par son ancien conjoint à son retour de la guerre. Elle n’a bénéficié d’aucune aide de l’armée, malgré ses demandes à répétition. Elle estime avoir perdu 5 années de sa vie en plus d’avoir dépenser environ 25 000 $ pour essayer d’aider sa famille à traverser ce drame. Elle a finalement choisi de briser le silence afin de tirer un trait sur cette histoire. Il est évident, dans cette situation, qu’il y a un grand manque de la part de l’Armée canadienne. Au lieu d’aider Sonia Scalzo et toutes les autres femmes qui vivent le même calvaire, l’Armée continuer de nier le lien entre la violence familiale et le retour de la guerre. Comme vous pouvez le constater, nous sommes bien loin de résoudre le problème! Il y a encore énormément de chemin à faire. Si l’Armée ne veut pas même avouer le phénomène, comment peut-elle le régler?

 

Deuxièmement, plusieurs soldats ne veulent pas avouer qu’ils souffrent du syndrome de stress post-traumatique, puisque cela pourrait mettre fin de leur carrière militaire. Ces hommes savent qu’ils ont besoin d’aide mais ne veulent pas la demander. L’un d’entre eux battait sa femme pendant son sommeil lors de terribles cauchemars. La situation est sans contredit alarmante et mérite qu’on s’y attarde. Les chances que l’Armée intervienne dans un cas comme celui-ci sont minimes.  Si vous êtes parmi les rares qui ont cette chance, bien souvent, il est déjà trop tard. Le même phénomène est présent du côté des épouses. Elles n’ont pas les ressources demandées, même que certaines n’osent pas crier à l’aide puisqu’elles se retrouveraient dans un dénuement complet en se séparant de leur mari.

 

Ce problème montre encore une fois qu’il y a encore de nombreuses failles dans les Forces de l’Armée canadienne. Même si celles-ci disent s’améliorer d’années et années, les modifications ne sont pas assez grandes pour que des changements s’en suivent. La situation est urgente puisque le nombre de drames familiaux est à la hausse au Québec. Récemment, le gouvernement a crée un comité d’experts qui étudiera les drames familiaux. Ne serait-il pas nécessaire d’avoir ce même genre de comité au sein même de l’Armée? Ne serait-il pas important que celle-ci ait à sa disposition des professionnels de toutes sortes dont leur seul but serait d’aider les familles des soldats après la guerre ? Nous connaissons tous la réponse à ces questions. Il serait maintenant temps que cette réponse devienne une solution concrète.