Le buzz du bug…

La haute technologie fait désormais partie de notre vie ; dans chacun des appareils que nous utilisons quotidiennement elle se niche et nous facilite grandement beaucoup des tâches que nos aïeux faisaient en un temps souvent long, enfin par rapport à ce que nous trouvons long maintenant.

Je me souviens du magnétoscope VHS, ah quelle histoire cet appareil qui ne permettait que d’enregistrer en 240 lignes de pixels alors que nous, les modernes, sommes habitués aux 1080 de la retransmission Haute Définition. Il fallait vérifier que nous n’allions pas effacer un programme auquel nous tenions et vla ti pas qu’on devait insérer la grosse cassette, attendre que l’image veuille bien se stabiliser pour finalement réaliser qu’on devait rembobiner dans un vacarme d’avion au décollage.

L’autre jour, j’y repensais en enregistrant ma série favorite – en HD évidemment ! – et surtout le lendemain quand je me faisais un plaisir de la lancer sur mon décodeur TV relié à un disque dur via câble USB auto-alimenté. En effet, au bout de 10min, l’image a commencé à se transformer en mosaïque antique agrémentée de « Psiiiiiesdsf », de « zooooieeur » et de « cklsfkiiiii ». Bah oui, la connexion ADSL 20 mégabits de mon fournisseur Internet a eu une faiblesse et j’ai eu beau avancer, avancer, via ma télécommande infrarouge et l’avance rapide 100x, je me suis résigné à oublier cet épisode si convoité. Le problème, c’est que ceci n’est pas rare, même fréquent et mon ancien magnétoscope n’aurait jamais osé me faire un tel affront.

Pas grave, déçu mais confiant dans la haute technologie, je décide d’enfourcher mon PC portable sous système d’exploitation Seven 64bits, Processeur Intel et équipé de programmes puissants (j’en ai tellement que je me demande si je me sers finalement d’un dixième de ceux-ci). Je l’allume donc et là bah je dois attendre 2 bonnes minutes avant que la bête veuille bien me dire bonjour – quelle ingrate quand j’y repense – mais bon, je vais travailler et oublier mes déboires télévisuels. Et si j’écrivais ? Bonne idée alors je lance ma suite bureautique d’un fabricant célèbre qui a inventé les ordinateurs modernes. Pas de bonjour mais un écran blanc, la page blanche et je m’apprête à écrire les lignes qui vont me rendre célèbre (un peu d’autosatisfaction ne fait pas de mal). Et puis là, j’ai droit à une fenêtre avec un petit son laconique qui semble me parler dans une autre langue. Il est écrit un code d’erreur 800489Dx me rappelant qu’un souci est arrivé et que je dois réinstaller le logiciel. Ne comprenant pas le message, je fonce sur la toile via mon navigateur internet en version 3.6.14 et essaie via le moteur – je n’ai pas droit à un vroum vroum – de recherche google de trouver une raison à la fameuse erreur. Ouh là, je crois me trouver sur une autre planète tellement les gens qui en parlent semblent dépités eux aussi. J’abandonne et pense à mon stylo et sa copine la feuille de papier qui n’auraient pas eu le toupet de m’emmener dans des voies si impénétrables.

Il me reste donc mon téléphone portable SAMSUNG M3200 tri bande sur batterie Lithium avec lequel je vais appeler mon amie du Lubéron que j’ai un peu oubliée ces derniers temps. Le souci, c’est que trop pris par mon travail, j’ai totalement oublié de le recharger. Je me connecte donc à ma prise secteur et mon portable devient un fixe par miracle, moi ressemblant à un toutou lié à son maitre la prise de courant. Quel bonheur de lui parler sauf qu’après 7 min, j’entends des tits, touts, tuts. Curieux. Et oui, elle a elle un téléphone à touches tactiles qui est tellement tactile que même ses cheveux arrivent à appuyer sur les touches. Et puis toutes les 10 secondes, on arrive à parler dans le vide tous les deux. Normal, nous ne sommes plus « connectés » par le réseau SFR qui a oublié que sur Terre il n’y avait pas que des champs et que des murs et des tunnels étaient apparus. Agacé, j’abrège la conversation et j’ai une pensée pour ces téléphones gris, lourds, qui pourtant ne nous lâchaient jamais eux, même quand Mr EDF était un peu fatigué.

Des bugs donc semblent s’être taillé une place, insidieusement, tranquillement et impunément dans nos vies technologisées. C’est normal nous dit-on, c’est tellement…évolué !

Mais au fait, en l’an 2000, il n’y a pas eu un seul de ces fameux bugs. Vous vous souvenez l’état fébrile de la planète et l’angoisse qui nous a tous touchés à un moment. Le bug devait arriver, il était inévitable celui-là. Rien, pas un pet de travers, tout a bien fonctionné du micro-onde grill 1000W de tatie Jacqueline en passant par le PC suréquipé de mon voisin aux avions en l’air (pétard, j’aurais pas aimé être dans les cieux cette minute-là).

Finalement, le passage à l’an 2000 a sérieusement buggé, il faudrait qu’on se penche dessus un peu plus, c’est pas normal…