Chaque année, la vente des hospices de Beaune reste un moment attendu des vignerons mais aussi des professionnels de la distribution, ainsi que des passionnés ou des simples amoureux du vin. Cette année, la vente du jour reste encore plus attendue non pas pour assouvir passions et fantasmes mais pour rassurer.
Le vin, une boisson naturelle ….il fallait y penser
Quel titre percutant me direz-vous, mais il s’agit bien de rappeler une évidence, tant certains propos peuvent paraître déplacés de la part de certains. Je m’explique. La Bourgogne est une région viticole depuis des siècles et les moines bourguignons n’ont pas à rougir de l’héritage qu’ils nous ont laissé. Les propriétaires du Clos Vougeot savaient qu’ ici plus qu’ailleurs la vigne peut produire ce nectar divin (je vous l’accorde, la boisson de Bacchus n’était pas évoquée en ces termes mais tout juste tolérée par certains abbés cisterciens des plus rigoureux) mais elle doit aussi être au centre de toutes les préoccupations.
On semble, depuis 2 ou 3 ans, (re)découvrir que la culture de la vigne reste soumise aux aléas climatiques. La Bourgogne n’est pas une région méditerranéenne mais reste confrontée à des hivers rigoureux et à des aléas imprévisibles. Oui, les orages du 23 juillet ont mis à mal certains des plus grands vignobles de la région mais rien d’exceptionnel néanmoins.
Des prix en dent de scie mais toujours à la hausse
Les arguments sont connus et bien rodés désormais, surtout en Bourgogne. On s’attend donc à une nouvelle flambée des prix des vins de Bourgogne, et les vignerons s’en désolent par avance. Peut-être que l’année prochaine, si la production est normale, garderont-ils mémoire de ces propos pour revenir en arrière mais nous pouvons en douter.
Pour replacer les choses dans leur contexte, souvenons-nous qu’une année normale la production de vins de Bourgogne est estimée entre 1.45 ET 1.5 million d’hectolitres. En 2012, les 1.25 million d’hectolitres représentaient déjà une catastrophe (pour les vignerons) et une agression de plus (à notre pouvoir d’achat). Alors, les 1.2 million d’hectolitres de 2013 semble augurer du pire et on entend ici ou là des rumeurs laissant peser des hausses pouvant atteindre jusqu’à 25 % sur certaines appellations.
Le Bourgogne, un vignoble roi
Et si les vins de Bourgogne souffraient seulement de leur réputation. Un vignoble de prestige impose des prix élevé et il faut, quoi qu’on en dise, maintenir cette image. Ce n’est pas la prestigieuse vente de la Pièce des Présidents au cours de cette vente des hospices de Beaune qui atténuera cette image. Cette année, on se demande si les 456 lites de Meursault Genévrières premier Cru battront un nouveau record.
On se souviendra (pour certains) du combat mené par les viticulteurs bourguignons lorsqu’il s’est agi, il y a quelques années, d’élargir la zone du Beaujolais, empiétant sur les crus historiques bourguignons. Alors on lit ici ou là la colère et l’inquiétude des vignerons bourguignons.
Quelques kilomètres plus au Sud, d’autres vignerons ont vécu dans l’angoisse pendant des jours. Le Beaujolais Nouveau commercialisé le 3ème jeudi de Novembre a en effet failli cette année être mis en danger. Les aléas climatiques de ce printemps et les caprices météo de l’été ont retardé les vendanges et c’est in extremis, que le célèbre breuvage primeur a pu être mis en fût. Moins médiatiques et influents que leurs collègues bourguignons, les vignerons du Beaujolais ont alors tendu le dos et regrettent que les prix payés pour ce breuvage aient été déterminés il y a un an déjà. Peut-être auront-ils un peu plus de poids pour négocier pour 2014, mais d’ici là retenons une date : le jeudi 21 novembre 2013.
Si vous m’envoyez une bonne bouteille, je ne vous dénoncerais pas pour avoir omis de mentionner en fin d’article:
[b]à consommer avec modération [/b] 😀
J’ai longtemps adoré les vins de Bourgogne et je pouvais encore, dans les années 80, m’acheter un Clos Vougeot ou un Vosne Romanée. Hélas les prix ayant grimpé de façon vertigineuse (de même que pour leurs rivaux bordelais) j’ai jeté mon dévolu sur les vins des vallées du Rhône ou de la Loire et je m’en porte bien. Surtout que s’il m’est arrivé de me régaler avec des grands Bourgogne, j’ai aussi été très souvent déçus.
Le vin est bel et bien le nectar des Dieux et il est même (c’est prouvé) bénéfique à une bonne santé…
Par contre excusez mon chauvinisme si je vous dit préférer le Bordeaux, bien que je crache pas non plus sur un bon Bourgogne :)… Mon père décédé à présent et grand amateur de vin, était capable de reconnaître pratiquement n’importe quel vin juste en le goûtant ou même en le humant et regardant sa couleur et parfois même d’en déterminer l’année… Mais lui ne buvait que du Bordeaux ! Et plus précisément du Médoc qu’il qualifiait (le vil chauvin !) de Roi des vins…
Aujourd’hui pour moi le problème est le même que pour nombre d’amateurs, je n’ai plus les moyens de m’acheter un grand Bordeaux, tant les prix ont augmentés.
Amitiés [b]ERICREDACTEUR[/b]
Oui le prix du vin est devenu (mais ce n’est pas récent) une hérésie, alors je profite encore de quelques économies mais aussi de l’art de gérer une cave forte d’environ une centaine de bouteilles, pour me permettre de petites folies de temps en temps…Bordeaux contre Bourgogne, le débat ne sera jamais clos et pourtant….Le clos Vougeot n’appelle-t-il pas à une paux des confiseurs, à moins que le chateau Yquem ne s’en charge…Toujours est-il que la boisson de Bacchus reste une source de plaisir, à consommer avec modération certes mais à consommer quand même ?
Enfin et je terminerai sur ce point, bon nombre de petits vignerons de petits vignobles produisent des vins de très grande qualité…Bon d’accord j’habite cette région bénite du Beaujolais des Pierres dorées mais j’adore le voyage y compris par le verre