La planète Football attendait ce Classico. Pendant l’avant match, tous les spécialistes étaient d’accord pour dire que le Real de décembre 2011 n’est plus le même que la saison passée. Tous le disaient : cette fois, le Real partait même favori de ce Classico. Mais tous se rendent à l’évidence à la fin du match : le Barça de Pep Guardiola, vainqueur 3-1 à Madrid, est encore trop fort pour le Real de Jose Mourinho.
Et pourtant, lorsqu’au bout de 25 secondes, Karim Benzema devenait le buteur le plus rapide de l’histoire du Classico, Santiago Bernabeu est alors en ébullition et croit plus que jamais à la victoire des siens. Ce but intervient dès le coup d’envoi, suite à un pressing tout terrain énorme des madrilènes qui a conduit le gardien de but catalan Victor Valdès a commettre une énorme faute de relance, permettant ainsi à Karim Benzema d’inscrire son premier but dans un Classico. Car dans ce début de match, ce sont bel et bien les madrilènes qui prennent à la gorge les catalans. Les catalans, sous la pression, n’arrivent pas à mettre en place leur jeu de passes, fait de dédoublements, de prises d’intervalles, de jeu en triangle à une touche de balle,…. Pire, les catalans n’arrivent même pas à monopoliser le ballon en ce début de match. La faute à une incroyable agressivité madrilène sur le porteur de balle.
Mais à la demi heure de jeu, comme souvent quand son équipe est en difficulté, et en période de forte domination madrilène, le génie argentin Lionel Messi vient récupérer un ballon dans son propre camp, accélère plein axe et délivre une lumineuse passe à son compère chilien Alexis Sanchez qui, d’une superbe frappe croisée, vient tromper Iker Casillas. Contre le cours du jeu, le Barça revient à 1-1. Un autre match commence alors. Le Classico est relancé.
Seulement voilà, la seconde mi-temps est un véritable cavalier seul des catalans. Pep Guardiola décide alors de joueur uniquement avec 3 réels défenseurs que sont Abidal, Pique et Puyol. Un changement tactique qui s’avère décisif. On retrouve alors un Daniel Alves ultra offensif sur son côté droit multipliant les percussions et les centres. L’ancien Gunner d’Arsenal, Cesh Fabregas, devient alors un véritable meneur de jeu derrière les attaquants Messi et Sanchez et son positionnement entre les lignes a fait énormément de mal aux milieux madrilènes. Enfin, les 3 inamovibles compères du milieu du terrain catalan, à savoir Busquets devant la défense et les 2 électrons libres tellement talentueux, Xavi et Iniesta, ont littéralement écoeuré les madrilènes grâce à leur jeu de passe et leur mouvement perpétuel, privant totalement de ballons les hommes de Jose Mourinho. 2 autres buts de Marcelo contre son camp, suite à une frappe de Xavi plein axe, et de Fabregas de la tête après un énième débordement côté droit de Daniel Alvès permettent au Barça de remporter ce Classico 3-1 à Bernabeu et de revenir à égalité de points avec le Real. Le Real compte cependant un match de moins. Le championnat est malgré tout relancé.
Car si le Real est objectivement plus fort en cette saison 2011-2012, le Barça a peut-être lui aussi un potentiel encore supérieur, et ceci même si leur première partie de saison est plus poussive que les saisons précédentes. En effet, le choix de Pep Guardiola de recruter Fabregas et Sanchez donne le luxe à ce Barça de quitter son 4-3-3 traditionnel. La profondeur du banc catalan est plus importante, à la fois quantitativement mais aussi qualitativement. La seconde mi-temps de ce soir face au Real le prouve. Et même si le Barça n’est pas forcément plus fort cette saison, il est, en tout cas, encore plus fort que le Real. Il l’a prouvé ce soir.