Fête du travail ?, fête du muguet ?, fête de Jeanne D’arc ?

On a pris l’habitude de dénaturer les choses en modifiant progressivement l’intitulé d’origine.

Non pas pour adapter au langage du moment, mais pour vider de son sens l’objet même de cette journée.

Un petit  retour en arrière s’impose quelques fois pour nous rafraichir la mémoire.

 

Le 1er mai 1886 à Chicago, des milliers de personnes manifestent pour revendiquer la journée de 8 heures (48 heures semaine). A cette époque, les journées de travail étaient de 10 à 12 heures par jour.

Le 3 mai, une autre manifestation fera 3 morts.

Le 1er 1891 à Fourmies, dans le nord, l’armée tire sur la foule pacifique et fait 9 morts (un homme de 30 ans, 2 jeunes de 20 ans, 2 enfants de 11 et 12 ans et quatre jeunes filles de 17 à 20 ans).

Le 1er mai est la journée des travailleurs, pas du travail, pas du muguet.

Cette fleure symbolise cette journée, mais n’en est que le symbole !

Ce jour là dans toute la France, des défilés ont lieu.

Certains organisés par les municipalités, ou par des confréries, tout se mélange !

On ne sait plus pourquoi, les lampions, la marseillaise, quelques fois l’international…

Pourtant, il reste encore des militants qui battent le pavé, qui gueulent, qui revendiquent, qui protestent et qui s’indignent.

En ce 1er mai, je pense à tous ceux qui sont passés avant moi, qui dans d’autres conditions, ont cru à un avenir meilleur pour leurs enfants.

Nous sommes leurs enfants, leurs héritiers !

Nous sommes ceux qui ne sont plus obligés de travailler 12 heures par jour pendant 6 jours, sans congés payés, sans sécurité sociale et qui ont, certes modeste et plus tardive, une retraite.

Pour ne pas laisser le pavé médiatique aux porteurs d’oriflamme, de bras tendus ;

Pour ne pas laisser le folklore s’installer ;

Pour contribuer, modestement, à une lutte pour une société plus juste et plus solidaire ;

Pour continuer à me reconnaître dans cette histoire du mouvement ouvrier ;

Alors moi, le 1er mai, je manifeste !