Le 1er mai n’est plus ce qu’il était !

 

Déjà, le premier mai tombe un dimanche, donc pas de jour férié pour ceux qui travaillent… C’était déjà le cas l’an dernier quand cela tombait un samedi ! Mais, ce n’est pas tout, certains y voient déjà « un premier mai pourri ». Je ne parle pas que du temps, de ce côté là, dans de nombreuses régions et d’après la météo, cela devrait être mi-figue, mi raisin… Je ne parle pas non plus des brins de muguet qui certes cette année sont en avance, mais dont le prix continue à s’envoler. Tenez, hier, en entrant dans la grande surface, j’ai failli le manquer ! Le rayon est de plus en plus petit et j’ai dû me contenter d’un brin à 3 euros !

Le premier mai n’est plus ce qu’il était, si on en croit l’état des syndicats qui sont un peu assommés après l’énergie qu’ils ont dépensée dans les manifs pour la retraite et depuis que la réforme de cette dernière est entrée en vigueur. Vous vous souvenez ? C’était avant la révolution Tunisienne ! Donc, sur le front syndical, c’est le retour à la normale. C’est à dire que tout le monde défilera demain en ordre dispersé ! C’est à croire que ce n’est plus la peine de se rassembler pour se battre ! FO et la CFTC défileront chacune de leur côté, l’Unsa, la CFDT, Solidaires, la CGT et FSU d’un autre. Ces cinq syndicats sont d’ailleurs soucieux d’opposer leurs valeurs à celles du Front national qui va défiler ce jour là plus « regonflé » que jamais depuis qu’il chasse sur les terres de la classe ouvrière. J’en appelle à mes aïeux ! Auriez-vous pu imaginer qu’un jour vos défenseurs changeraient de camp ?

Cinq syndicats affirmeront donc : « l’égalité des droits entre travailleurs français et étrangers et la grogne sur le pouvoir d’achat ».

Il faut bien dire qu’après l’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites, c’est le reflux des grandes luttes sociales et on peut déjà prédire que ce 1er mai ne sera pas « un grand cru » ! Déjà, Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, le reconnaît ce jour : « On ne va pas être dans un 1er mai exceptionnel ». Jean-Claude Mailly, patron de FO, « ne pense pas que 2011 fera partie des plus gros crus ». Nadine Prigent, CGT remarque pourtant « qu’Il y a toutes les raisons de faire un grand 1er mai, avec un chômage toujours élevé, un pouvoir d’achat en berne, notamment chez les fonctionnaires, et le mal-être au travail. Elle juge la situation "paradoxale".

Un chercheur, spécialiste du syndicalisme, Jean-Marie Pernot, ne peut que constater « un climat un peu morose »… « Certes, on voit beaucoup de mobilisations sur les salaires, mais ces mouvements sont dispersés », déclare-t-il. Il constate aussi que les syndicats se trouvent confrontés sur leur propre terrain à l’extrême droite. « Dans ce contexte qui offre peu de perspectives aux salariés, on assiste à une course à la défense des classes populaires, Les syndicats sont confrontés à l’offensive de l’extrême droite vers la classe ouvrière », observe-t-il.

On voit bien la nouvelle et tardive pasionaria d’un parti d’extrême droite se réjouir de semer un peu de confusion ce jour du premier mai où, en d’autres temps, ses militants, un groupuscule,  se contentaient de fêter Jeanne d’Arc ! Demain, ce sera un parti d’extrême droite qui défendra : les ouvriers (j’ai du mal à le croire !), le renouveau et la liberté (j’ai encore plus de mal…). Mieux vaut en rire, pour l’instant ! Mais heureusement quelques syndicats, de leur côté, rejetteront les thèses de l’extrême droite dans les défilés.

Alors oui, ce 1er mai, il n’y a pas de pont, on aura des défilés cégétistes et des défilés frontistes, la météo sera incertaine et la télé diffusera des images de tout cela avec des effets moins glamour que ceux du dernier mariage princier britannique… Donc, beaucoup de chances que ce soit un 1er mai pourri. Mais cela passera vite et on sera bientôt lundi…