A) Les enjeux
Les données mentionnées ci-après sont tirées des articles publiés les 24 et 27 février 2012, par Robert Schuman et Pierre Cardot, sous le site www.regards-citoyens.com.
Ainsi, selon l’article du second nommé, il se trouve que la France a réuni des Etats Généraux de l’Industrie (EGI), durant l’automne 2009 et l’hiver 2009/2010, qui se sont prononcés:
1. pour une augmentation de l’activité industrielle (production industrielle) de plus de 25% d’ici fin 2015
2. pour la pérennisation de l’emploi industriel en France sur le long terme
3. pour le retour à une balance commerciale industrielle (hors énergie) durablement positive d’ici 2015
4. pour un gain de plus de 2% de la part française dans la production industrielle de l’Europe (Europe à 15)
et qu’à cette fin un emprunt national a été institué afin de soutenir :
a) à hauteur de 10 milliards, les secteurs suivants : le nucléaire, les technologies décarbonées, les transports durables, les véhicules, l’aérospatial, le TIC, et la santé;
et b) à hauteur de 8 milliards, les PME, les pôles de compétitivité (au nombre de 81 et répartis dans toute la France – voir, à ce sujet, le rapport présenté au Sénat, dans sa séance du 14 octobre 2009, par les rapporteurs, MM. Michel Houel et Marc Daunis, tous deux sénateurs), la recherche, ainsi que la promotion des instituts de recherche.
Voilà pour le côté positif. Côté négatif, Robert Shuman, dans son article intitulé "Désindustrialisation de la France : La Lorraine connaît sa plus grave crise économique depuis 1930" , mentionne, en s’appuyant sur le rapport de la CESE, que la Lorraine a subi depuis trois ans sa plus grave crise économique depuis 1930, avec notamment un produit intérieur brut (PIB) en recul de 2,1 % en 2009 – et notamment dans la sidérurgie – et que le recul de la région, dans la valeur ajoutée nationale, a obligé 100’000 travailleurs frontaliers à oeuvrer chaque jour au Luxembourg, en Allemagne et en Belgique.
Ce qui ne prouve pas que rien ne se passe en Lorraine, puisqu’une note de la Rédaction du site Regards-citoyens.com précise qu’"il existe une forte dynamique initiée sous l’égide des collectivités territoriales au premier rang desquelles le Conseil régional". Et les auteurs de cette note d’ajouter, en forme d’interrogation :
"Le grand emprunt lancé par le gouvernement français sera-t-il en mesure d’amplifier les effets positifs de cette dynamique ? On peut en douter … (cf. Où est passé l’argent public du grand emprunt ? (nouvelle édition) ).
Du côté de l’Europe, on apprend, sous le même site, par un article de Pascal Dupeyrat, que l’Union européenne peine à définir une politique de contrôle des investissements étrangers pour motif de sécurité nationale – et ce contrairement à ce qui passe en Chine ou aux Etats-Unis d’Amérique – et ce au motif que l’Europe est un espace éconmique ou un marché, et non comme les deux autres entités, des nations souveraines.
Quant à Jean Poche, qui s’exprime lui aussi sous le site de Regards-Citoyens, il note, dans son article du 3 février 2012, que les transferts de technolgie constituent un argument de vente pour des sociétés de l’aéronautique civile comme Airbus, ou de l’aéronautique militaire cmme militaire (Rafale, ou d’autres sociétés qui travaillent elles, dans l’énergie nucléaire civile ou les autres secteurs de pointe (trains à grande vitesse, technologies vertes).
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B) Le financement des investissements
Pour financer les investissements industriels (et les autres aussi), et permettre ainsi une relance de la conjoncture, le Président Nicolas Sarkosy avait proposé, au milieu de l’année 2009 (année de récession économique) un grand emprunt national, qui devait être financé qui par les ménages qui par les investisseurs internationaux.
On en trouvera un résumé sous le site http://www.ceras-projet.org/index.php?id=4043, sous la plume de Gaël Giraud, éconmiste au CNRS.
En substance, cet auteur constate que les taux de la dette et des déficits publiques de la France augmentèrent entre 2007 et 2009; et que ce pays fait partie des États qui firent le moins pour combattre la récession, puisque le plan de relance de 787 milliards de dollars (adopté aux États-Unis, début 2009) représenterait, ramené à la taille de l’économie française, une dépense de 130 milliards d’euros.
Or, comparé à ces chiffre, le plan français lancé en janvier ne pèse que 26 petits milliards, ce qui est – précise l’auteur – très insuffisant, et et souffre de " l’absence de coordination avec nos voisins, allemands et britanniques en particulier ".
Si donc la France connut une récession moins marquée que les pays anglo-saxons et l’Espagne, depuis l’année 2008 (en raison, entre autres, d’une moins grande spéculation dans l’immobilier, d’une consommation moins alimentée par le crédit, et enfin d’une sécurité sociale représentant un facteur de stabilisation automatique en période de crise), ces pays connaissent des taux négatifs de croissance du PIB semblables à celui de la France, ce qui prouve qu’ils ont dépensé plus pour sortir de la récession dans laquelle ils se trouvèrent englués.
Et l’auteur de conclure qu’avec 10% de chômeurs, la France devra lancer un nouveau plan de relance de l’économie (en l’occurrence par les investissements), financé lui-même par un nouvel emprunt de 100 milliards d’euros.
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Voilà donc ce que Gaël Giraud, économiste au Cnrs, Ceras écrivait en substance, le 19 août 2009.
Or, durant les mois suivants, et après consultations de toutes les parties (voir, à ce sujet, le contenu du site http://www.emprunt-national-2010.fr/actualites.html), l’emprunt sera finalement ramené à 35 milliards d’euros, répartis comme suit (cf. Les Echos, édition du mardi 15 décembre 2009 ) :
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Reprenant la quasi-totalité des recommandations de la commission Juppé-Rocard sur le grand emprunt, Nicolas Sarkozy a annoncé, au cours d’une conférence de presse à l’Elysée, hier, un investissement public de 35 milliards d’euros« exclusivement consacrés aux priorités d’avenir ». Les cinq chantiers retenus sont l’enseignement supérieur et la formation (11 milliards d’euros), la recherche (8 milliards), l’industrie et les PME (6,5 milliards), le numérique (4,5 milliards) et le développement durable (5 milliards).
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En résumé, avec ces 35 millions, auquels s’ajoutent les 26 premiers milliards de janvier 2009, nous sommes très loin d’arriver aux 130 millions qui auraient du être investis – selon Gaël Giraud – par la France pour qu’elle se mette au même niveau que les Etats-Unis.
Or pareille insuffisance s’explique non seulement par l’importance relative de la dette et du déficit budgétaire – tous pays confondus – en période de récession – puisque seule la croissance économique permet de les résorber – mais également par le fait que, s’agissant de l’Europe en général, et de la France en particulier, la BCE, dirigée alors par un Jean Claude Trichet très orthodoxe quant à la politique monétaire à mener, ne favorisa guère la croissance au sein de la zone euro. Avec, d’ailleurs, l’approbation des Allemands, puisque ce sont eux qui, au final, imposeront que l’on inscrive, dans les Traités, des taux maximals en termes de dette et de déficits publics.
Quant au président Sarkosy, sa proposition de lancer, au milieu de l’année 2009, un grand emprunt de 100 milliards, prouve qu’il avait, au départ, pour sortir la France de la crise, une toute autre position que celle qu’il adoptera plus tard, et notamment au moment d’emboîter le pas à la Chancelière d’Allemagne sur la nécessité de couper dans les dépenses de l’Etat afin de réduire les déficits budgétaires.
Lu dans le Monde (Société), édition du 3 octobre 2011
(cf. http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/03/sarkozy-et-l-industrie-un-quinquennat-jalonne-d-echecs_1581628_3224.html ) :
Sarkozy et l’industrie : un quinquennat jalonné d’échecs
Lu dans la Tribune, édition du 21 mars, sous la plume de Michel Cabirol
(cf. http://www.latribune.fr/journal/edition-du-2103/entreprises/689369/l-industrie-francaise-pourrait-perdre-jusqu-a-150.000-emplois-d-ici-a-2020-.html )
L’industrie française pourrait perdre jusqu’à 150.000 emplois d’ici à 2020
L’un des chefs du constructeur automobile VW, en Allemagne, s’exprime sur la réussite de son entreprise
C’est ainsi que nous lisons, dans les Echos, édition du 22 mars 2012, sous la plume d’Ingrid François
(cf. http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0201966788204-surcapacites-vw-prend-a-contre-pied-l-industrie-auto-europeenne-304905.php )
Titre de l’article : Surcapacités : VW prend à contre-pied l’industrie auto européenne
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«Le débat sur les surcapacités n’est pas le bon selon moi, le vrai débat porte sur la compétitivité», a déclaré Christian Klingler, responsable ventes et marketing du premier constructeur européen, de passage ce mercredi à Paris.
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D’après lui, «lorsqu’un industriel est compétitif, il n’a pas de problème de surcapacités». Et fermer une usine est une mesure court-termiste : «Si nous fermons une usine, quelle sera la conséquence pour la population et la consommation ? A long terme, on crée une dégringolade de la richesse européenne.»
Cette vision tranche avec celle des autres dirigeants dans l’automobile, …..
….Christian Klingler estime que l’Europe a commis une erreur en abaissant les droits de douane pour les voitures coréennes, ce qui pèse, selon lui, sur la compétitivité de l’automobile européenne. ….
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