Une découverte. Celle d’un tribun hors norme. Un « show man ». Dominique Wolton, 2 heures de conférence qui font réfléchir, pas de celles où l’on s’endort, ni non plus de celles policées qui respirent l’exposé (somme toute intéressant) du premier de la classe. Un professeur tournesol branché sur du 220. Il y a de l’humain chez ces gens là, de la générosité, surtout de la foi.

 Le professeur a exposé sa thèse qu’il a résumée en préambule dans un slogan, asséné avec force de conviction, et deux heures d’humour : « La France est la langue des affaires mondiales ».

 

Ainsi, si dans sa phase d’expansion la mondialisation a abouti à une uniformisation culturelle sous le « joug  de l’impérialisme anglo-saxon », dans un deuxième temps la diversité culturelle s’imposera à la mondialisation.

 

Telle la courbe de consommation d’un produit, il y a : démarrage, expansion, saturation, régression, suite à la phase de rationalisation actuelle, viendra  celle de la multiplication des niches. Et dans cette phase là les « plus forts » seront ceux qui auront les premiers appliqué le principe de diversité culturelle. « On ne consomme pas du Dior à Manille, comme à Singapour, comme à Paris », et « la crise économique va accroître ce fractionnement des marchés ».

 

Le professeur fait aussi constater que si « on se met à l’anglais dans le monde des affaires, cependant l’anglais utilisé est très pauvre, environ 400 mots, et de fait lorsque des contrats doivent être signés aux plus hauts niveaux, on emploie des traducteurs pour éviter les contre-sens fatals ». Dans cette « nouvelle donne » l’espace francophone est un atout de taille  car il s’inscrit dans une diversité culturelle (car il y a autant de langues françaises que de pays francophones) tout en faisant jouer des mécanismes de solidarité interne. Mais «  les plus grands ennemis de la francophonie sont les francais car ils n’y croient pas ».

 

Les progrès technologiques ont permis cette mondialisation en accélérant les flux d’informations et en étendant leur espace de circulation*, et ce de manière exponentielle. Aujourd’hui nous croûlons sous l’information, mais communique-t-on pour autant ? Communiquer c’est écouter l’autre, le comprendre, et en être compris. Cela prend du temps. « Négocier c’est prendre du temps ». « Comment concilier vitesse et rationalisation de l’information et l’irrationalité humaine » qu’implique finalement la communication. « On ne pourra pas échapper à la prise en compte de la diversité culturelle », et des différences humaines.

 

La contradiction c’est le rapport des français à la francophonie : un relent de honte colonialiste. « Les plus grands ennemis de la francophonie sont les français car ils n’y croient pas ». La France a mis toute son énergie dans l’Europe, et s’est désintéressée de la mondialisation alors qu’elle avait un atout : « la francophonie ». « Mais les autres pays (francophones) vont la rappeler à l’ordre ». La Méditerranée « est un trait d’union  de la francophonie » et à l’heure des soubresauts historiques redistributeurs de cartes elle est un atout majeur que la France ne doit plus ignorer.

 

Retrouvez D. Wolton sur son site web :  www.wolton.cnrs.fr

*je repense au bêtisier de fin d’année qui montrait lors d’un reportage TV un groupe de Maasaï en tenue traditionnelle, interrompu, lors d’une danse folklorique de démonstration au fin fond de la savane, par un téléphone portable de l’un d’entre eux !!!!!!!! Il va au loin pour prendre l’appel, et  s’éloignant du plan camera d’origine on voit qu’il porte des baskets « Nike » !!!!!!  Mondialisation quand tu nous tiens………

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