« Par Horus, demeure… » est le titre de l'exposition que la galerie de Natacha Giafferi-Dombre consacre aux travaux archéologiques et artistiques (soit l'un, soit l'autre, soit les deux) de Michaël Jasmin. Vous avez jusqu'au 3 juillet pour vous rendre à la galerie Marassa Trois, au 89 bis, rue de Charonne à Paris (mº Ledru-Rollin ou Gare de Lyon).

expo_jasmin_marassatrois_fly.pngSe faire faire les fouilles à la Bastille…

Pour se rendre à la galerie Marassa Trois (du nom de la divinité vaudou haïtienne représenté par des triplés), vous pouvez aussi descendre à la station métropolitaine parisienne Bastille. Gare aux voleurs à la tire, préférez descendre à Ledru-Rollin. Mais dans ce cas, au passage, plus haut dans la rue de Charenton, voyez Christian Berst à la galerie L'Objet trouvé. C'est de l'art brut. Là, avec Michaël Jasmin, à Marassa Trois, c'est du millésimé.
Natacha Giafferi-Dombre, qui n'est point archéologue mais toujours anthropologue, affectionne les vieilles choses, les vieilles dentelles, mais aussi les toutes nouvelles, et avec Michaël Jasmin, avec du neuf, on fait du (très) vieux, cela tombe bien.
Les momies de Michaël Jasmin servent parfois de modèles d'initiation aux fouilles archéologiques pour qui voudrait se joindre en volontaire à un chantier. L'archéologie accepte les bénévoles pourvu qu'elles et ils soient méthodiques et ne se conduisent pas comme des carabiniers du temps du generalissimo Francisco Franco sur le lieu du crime avant l'arrivée de la police scientifique. Sinon, c'est le garrot. D'où l'intérêt de se faire initier.
Remarquez, visiter ce lieu vaudouesque à l'occasion qu'est la galerie Marassa Trois vaut initiation. Pour l'inauguration, Natacha avait cuit de ses blanches mains des momies en biscuit. Et figurez qu'au moment de rabaisser le rideau de la galerie, elles avaient toutes disparu ! Si ce n'est pas de la magie…
Un coffret de photos
Michaël Jasmin (que Laurent Godard et moi-même saluons de nouveau amicalement au passage) réalise des plans pour ses fouilles, il a aussi réalisé des photos réunies dans un coffret.
Il réalise aussi des fresques, des tirages de momies bicéphales, et j'ai trouvé aussi plein de choses que, pour les besoins de l'enquête, je tairais. Tant de momies disparues, c'est quand même inquiétant, non ?
Lundi, comme chaque lundi, la galerie est fermée, je vais  pouvoir alller voir sous le plancher. Sinon, le matin, je peux aussi fouiller tranquille. La galerie ouvre du mardi au vendredi à 11 heures seulement, et les samedis à partir de 15 heures (j'imagine que, le vendredi soir, Natacha a piscine très tard… ou qu'elle se livre à des rites et des transes, allez savoir…). En tout cas, ce plancher a comme un air penché, et je me demande si des momies en biscuit ne seraient pas enfouies dessous.
Croquer le morceau…
Il faudrait que je réentende quelques témoins aussi. Il y avait, au vernissage, un certain B. Bolya. Il écrit des trucs bizarres. Le titre, déjà, est bizarre : La Polyandre ! Et l'éditeur, le Serpent à plumes, cela me paraît bien suspect, cela.
Tenez, un petit extrait :
« Rosemonde pivota sur elle-même. Son regard s'arrêta soudain sur trois corps d'ébène nus. Ils gisaient sur la chaussée, rue de la Roquette. Leur pénis bien ciré — en noir — avait été scié comme un tronc d'arbre. Les poils autour de leur verge étaient rasés. Cette partie de leur corps ressemblait à un nouveau-né. Entre leurs cuisses velues, pendaient à l'air libre de grosses boules de testicules. Sur leur ventre trônait un tract : 'nègre = sida' ».
Ce Baenga Bolya a aussi écrit La Profanation des vagins, un essai sur les viols en zones de conflits, en Afrique.
Moi, je dis, du cirage des pénis sous les drapeaux à la nécrophagie, il n'y a souvent qu'un pas. Et si, pour la disparition des momies, c'était lui ?
D'ailleurs, cette femme en blouson bleu, que l'on voit, apeurée, fuir la galerie, n'aurait-elle point aperçu quelque chose de suspect ? Comme un Baenga Bolya se livrant à la décapitation d'une momie en biscuit…
Des momies sans tête, cela s'est vu. On en voit d'ailleurs bien des bicéphales, et après cela, plus grand'chose ne vous étonne.

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