de nombreuses réactions et pourtant nous sommes concernés.

 

 

Que l’on se rappelle les attaques de l’UMP contre la réduction de la part du nucléaire Français préconisée par François Hollande suite à l’accord socialiste EELV, fait dans son dos, pendant les primaires socialiste par Martine Aubry. Mensonges, fausses informations, sourdes oreilles tout l’arsenal UMP y est passé, pire ils ne pouvaient faire. François Hollande ne voulait arrêter, au cours de son mandat, que la production de la vieille centrale de Fessenheim dont l’exploitation date de 1978 et de plus située dans une région sismique, et ainsi réduire la part du nucléaire dans la production électrique de 75 % à 50% à l’horizon 2025. Politique couteuse mais raisonnable eu égard à la catastrophe de Fukushima et à la nécessité d’engager la production d’énergies renouvelables moins polluantes et plus sûres. D’ailleurs, cette centrale a subi un dégagement de vapeur blessant deux personnes heureusement sans plus de gravité le 5 septembre. Elle devrait être arrêtée fin décembre 2016. C’est donc un virage énergétique nécessaire que tôt ou tard il faut faire.

 

À cela vient s’ajouter les révélations de Bruxelles sur nos centrales. 19 auraient des défaillances de sureté d’incidence variable. Ces carences avaient déjà été constatées par l’Autorité de Sureté Nucléaire, ASN, en juin. Au ministère de l’écologie et du développement durable il n’est pas question de sur réagir aux déclarations des révélations de Bruxelles. La ministre de l’écologie Delphine Batho renvoie au travail déjà réalisé par l’ASN pour l’élaboration du processus d’audit lancé dès mars 2011 après la catastrophe de Fukushima, le Monde du 03/10/12. Mais, il n’y a pas que la France, 134 réacteurs du parc Européen, répartis sur 68 sites dans 14 pays, ont été visités. Les contrôles de sécurité ont été stricts, sérieux et menés en toute transparence. Ils ont permis de révéler ce qui allait bien et là où il fallait apporter des améliorations, déclara Günther Oettinger le commissaire Européen.

 

Le Japon est ainsi le troisième pays après l’Allemagne, la Belgique et la Suisse à envisager l’arrêt de ses réacteurs d’ici à 2030 comme suite à Fukushima le 11 mars 2011. L’opinion publique Japonaise devenue anti nucléaire pousse dans une contestation d’ampleur inédite pour que le pays se désengage, deux tiers des Japonais souhaitent une sortie du nucléaire, alors que le patronat, pro nucléaire, poussé par le ministère du commerce et de l’industrie, le puissant Miti, prédit une électricité plus chère, qui étranglera les entreprises et accélérera les délocalisations en Asie, si le pays abandonne cette énergie. Malgré que les médias nippons et la police fassent des efforts pour minorer l’importance de la contestation, la révolution des hortensias mobilise de plus en plus.

 

Deux politiques prennent le gouvernement Japonais en tenaille, d’autant que l’arrêt de Fukushima a déjà conduit à un surcoût des importations énergétiques notamment en gaz naturel. Dans ce contexte, le gouvernement Japonais pencherait pour le maintien du nucléaire en souhaitant adopter sa politique au gré des circonstances, ce qui revient à ne rien faire. Quand l’on sait qu’il faut des années pour effectuer le virage énergétique, c’est jouer avec la vie de son peuple pour des considérations financières.

 

Pour ce qui nous concerne nous ne sommes pas dans la même situation sismique, mais d’après Bruxelles, les groupes électrogènes ne seraient pas assez protégés contre les inondations et les séismes. En outre, nous n’aurions pas assez d’instruments de mesures sismiques adaptés au post Fukushima.

 

Ne faut-il donc pas profiter du désengagement nucléaire mondial pour investir dans ces énergies renouvelables ?

 

Cette politique de désengagement mondial aura des répercutions sur notre activité, et pour Areva c’est un nouveau coup dur. Actuellement Areva se désengage de toutes ses filiales et la dernière serait Canberra spécialisée dans la mesure de la radioactivité qui serait vendue aux alentours de 300 millions d’euros. Ce désengagement mondial touche donc tous les secteurs, il convient d’agir vite pour engager de nouvelles productions dans les énergies renouvelables, et pour créer de nouveaux emplois.

 

Le président du directoire d’Areva, Luc Oursel souligne, malgré cela, que rien n’est joué au Japon et que le débat n’a pas été organisé de façon très structurée. Pour lui, cette annonce est prise dans un contexte de forte émotion bien que parfaitement légitime. Mais, il oublie de dire que les Japonais sont beaucoup plus dociles que les Français, et que si un tel accident même moins conséquent surviendrait chez-nous, ce serait une autre affaire. Il y voit, sous-jacent les élections législatives en Allemagne et au Japon.

 

Dans cette décision, il ne fut question que de ménager les électeurs d’après lui, afin de reprendre la main et de continuer dans la même voie.

 

Raisonnement qui ne présage rien de bon et qui peut être mis en défaut si un autre gouvernement moins pro nucléaire émerge de ces élections. Ce qui est positif au Japon c’est, pense-t-il, que ce virage est prévu sur une période de 30 ans pour passer de 27 % de nucléaire à zéro, voir 15 % mais pour l’Allemagne, ou les Verts sont puissants, ce n’est pas la même chose. Dans l’Archipel japonais les possibilités de développement des énergies renouvelables seraient limitées, donc il n’y aurait pas le feu.

 

Luc Oursel y voit de ce fait d’autres points positifs par exemple l’autorisation donnée par le gouvernement Japonais au redémarrage de deux réacteurs depuis juillet sur 50, alors que d’autres centrales devraient suivre, et cette décision a été possible que par ce que l’on a rendu l’autorité de sûreté nucléaire indépendante, comme souhaitée par Areva. Dans son plan stratégique «Action 2016» destiné à redresser sa situation financière, Areva table sur la remise en service des deux tiers des 50 réacteurs Japonais encore exploitables, ce qui est loin d’être acquis.

 

Redémarrer des centrales pour Areva c’est fournir du combustible par sa co-entreprise avec Mitsubishi dans la société d’enrichissement d’uranium du Tricastin, qui exploite l’usine Georges Besse II. En dehors du combustible, mais aussi du Mox un mélange d’uranium et de plutonium, fortement radioactif, Areva ne fournit pas de réacteurs au Japon. Mais il conseille et aide Tepco à renforcer ses installations. Luc Oursel compte aussi, dans le cadre de sa coopération avec Mitsubishi, pour la fabrication du réacteur de 1 000 mégawatts Atmea-1. Ce réacteur serait proposé à la Jordanie, après avoir été présélectionné par l’Argentine et promeut au Vietnam.

 

La sortie du nucléaire du Japon présage de graves conséquences sur le marché mondial de l’énergie dont le remplacement serait le gaz selon Luc Oursel. Un sur enchérissement, pour trop de consommation, du prix du gaz, qui sont déjà élevés, devrait renforcer la production électrique nucléaire.

 

Il n’y a donc pas d’autre solution que de sortir au plus vite de cette contrainte énergétique, compte tenu de ces incertitudes, le gaz pollue et il faut l’importer. La seule alternative reste les énergies renouvelables sous toutes leurs formes domestiques, ainsi que la protection thermique des habitations. La haute énergie nucléaire ne devant être réservée que pour l’industrie. Bien que nous ayons du temps, il ne faut pas en perdre en agissant avec courage dès maintenant.