L’arbre fétiche est un recueil de quatre nouvelles écrit par l’écrivain béninois Jean Pliya, qui était à l’époque le recteur de l’université nationale du Bénin. Ecrites dans un style chatoyant et expressif, les quatre nouvelles de cette œuvre de 90 pages publiée aux Editions Clé du Cameroun, dès la  lecture de la première  nouvelle « L’arbre fétiche » qui donne son nom à l’ouvrage,  montre la saveur  psychologique  qui attend tout lecteur avide de lecture enrichissante.

Dans la troisième nouvelle  intitulée « L’homme qui avait tout donné » qui a attiré toute mon attention, il est question ici de Fiogbé, un paysan, qui avait du mal à s’acheter un médicament d’une valeur de 2 000 francs à la pharmacie et qui, malgré l’insistance de sa fille auprès des employés de cette pharmacie quant au mal dont souffrait sa mère, ces derniers trouvèrent mieux de les  chasser. Ne pouvant pas quitter cette pharmacie sans le moindre médicament, le vieux Fiogbé et sa fille se mirent à pleurer de sorte à agacer tout l’entourage.

 

Heureusement que cela coïncida avec l’arrivée de l’ingénieur, un habitué de la pharmacie, qui après renseignement pris auprès de Fiogbé et de sa fille, décida de leur acheter ledit médicament. Un tel geste resta tellement gravé dans la mémoire du vieux Fiogbé, qu’un jour il alla  offrir à ce dernier l’un de ses plus gros animaux domestiques. En dépit du refus poli de l’ingénieur qui lui rétorqua qu’il l’avait fait sans arrière-idée, Fiogbé croyant à la banalité de son cadeau, alla une autre fois le trouver à la maison en compagnie de sa fille. A la question de savoir la raison de sa visite du jour, il dit à l’ingénieur que, ne sachant vraiment ce qu’il fallait lui donner comme présent pour ce geste fort inestimable, en guise de reconnaissance il lui offrait sa fille comme épouse ! Sur-le-champ, l’ingénieur a failli le chasser de sa maison, n’eût été sa hauteur d’esprit, d’homme de bonne moralité. Une seconde fois il essaya de faire comprendre à Fiogbé qu’il avait fait cela d’une manière désintéressée.

Le geste de l’ingénieur est si profond, que chacun de nous pouvait avoir l’attitude de Fiogbé devant une telle situation. A défaut de donner à notre  bienfaiteur notre fille adorée, nous pouvons changer cela en une autre chose. Chacun en tout cas selon ses moyens !

            Mais en attendant, cherchez à lire les quatre nouvelles contenues dans l’Arbre Fétiche de Jean Pliya, en n’oubliant pas de vous munir d’un mouchoir pour à la fois essuyer vos larmes de tristesse et de joie !