Déjà plusieurs semaines que les résultats du baccalauréat camerounais sont connus. Et comme depuis quelques années, le taux de réussite est relativement appréciable ; même s’il faut noter les énormes disparités qu’on enregistre de part et d’autres, selon qu’il s’agit du baccalauréat d’enseignement général ou technique. Ce taux de réussite varie également d’une région à l’autre. Car traditionnellement, les établissements scolaires des régions septentrionales du pays ont toujours occupé les dernières places au classement de l’office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) ; compte-tenu du faible taux de scolarisation relevé dans ces régions.
Les lauréats, le précieux sésame en poche, doivent désormais abandonner l’uniforme du secondaire pour cette fois intégrer le monde de l’emploi pour les plus chanceux, ou alors les amphithéâtres pour ceux désirant poursuivre les études. Cependant, ce virage – d’après Bac- n’est toujours pas facile à négocier pour ces derniers ; en ce sens que seule la volonté ne compte pas, car plusieurs facteurs et pas des moindres sont à prendre en considération.
– La capacité du jeune bachelier à s’auto-orienter
Ici, il faut reconnaître que le Cameroun éprouve d’énormes difficultés en matière d’orientation scolaire. C’est le parent qui fait presque tout, parfois même en désaccord avec son enfant. Bien que ne disposant pas de statistiques fiables, il convient de noter que moins de trois établissements scolaires sur dix dispose d’un conseiller d’orientation au Cameroun ; en milieu rural, cette catégorie d’éducateurs n’existe presque pas. Toute chose qui explique l’incapacité de nombreux élèves camerounais à porter un projet académique sérieux. C’est ainsi qu’avec un baccalauréat littéraire, on se trouve en face avec un enfant qui souhaite poursuivre des études en médecine ou même en génie civil ! Et quand on le lui refuse, c’est l’abandon, et bonjour le chômage…
– Le manque de structures de formation
Il est vrai que le Cameroun compte à ce jour près de 08 universités publiques. Mais face à la demande qui se veut de plus en plus pressante, il est aujourd’hui difficile à ces institutions universitaires de recevoir tous ces nouveaux bacheliers. Même avec les nombreuses institutions privées qui voient le jour au quotidien, il n’est toujours pas aisé pour le jeune bachelier camerounais de se trouver une université ; dans la mesure où le privé est cher et le public très sélectif.
– Les possibilités financières des parents du jeune bachelier
Dans la majeure partie des cas, le jeune bachelier devrait changer de ville afin de poursuivre ses études. Ainsi, ses parents devraient être alors en mesure de lui trouver un logement, et surtout la nutrition et les frais de scolarité. Aussi, ce dernier avant de solliciter une faculté, une université ou école par rapport à une autre devrait bien tenir compte du revenu de sa famille. C’est ainsi qu’après le Bac, de nombreux élèves camerounais se trouvent contraints d’abandonner leurs études, par manque de moyens.
Le Bac, au sein de la société camerounaise reste un diplôme qui confère à son détenteur une certaine considération et une admiration toute singulière. Aussi, c’est ce diplôme qui ouvre les portes de l’enseignement supérieur à son détenteur. Cependant, afin de jouir de tous ses bienfaits, le jeune bachelier devrait bénéficier de la part de sa famille, et même de ses enseignants d’une très grande attention. Car avoir le Bac est une bonne chose, mais savoir l’utiliser bénéfiquement en est une autre nettement meilleure.