à la révolution silencieuse par les banques.

 

Photo Nathalie Bourreau

Pendant que l’on se polarise sur les affaires d’État Karachi rétrocommissions attentat, Bettencout-Woerth, le remaniement qui n’en n’est pas un, Fillon plus fort qu’avant se succédant à lui même fier de son bilan, réforme et rigueur sans augmentation d’impôt, le nouveau centre toujours UMP, Borloo et ses centristes éjectés, Villepin dans Karachi jusqu’au coup qui protège son camp, les socialistes les primaires, accord possible entre DSK, Aubry, Royal, L’OTAN et le bouclier anti-missiles, Sarkozy et les pédophiles, l’Irlande au bord du gouffre, le Portugal en grève générale contre l’austérité une première depuis 22 ans et beaucoup d’autres choses qui montrent ce que nous sommes devenus. Pendant que les médias s’essoufflent sur cette actualité, Eric Cantona avec la Fondation Abbé Pierre sortent le carton rouge.

Révoltés contre les pauvres qui sont traités de moins que rien dans notre pays, celui des droits de l’homme et du citoyen qui n’est plus qu’une vaste couillonnade tant le logement de ces gens est honteux, scandaleux, des vrais taudis. L’association de l’abbé Pierre a recruté Eric Cantona que nous connaissons tous, footballeur talentueux au caractère parfois impulsif qui ne mâche pas ses mots, apprécié des Français pour un clip sur la location d’un taudis dont nous avons vu une brève apparition à la télévision. Les propriétaires ne manquent pas de «vergonia», le pauvre est fait pour être plumé. En France trois millions de personnes n’ont d’autre droit que d’être mal logées, le carton rouge selon Canto de notre dérive humanitaire, mais, il n’y a pas que lui. Sarkozy à d’autres soucis, ces pauvres gens ne votent pas, pourquoi le feraient-ils, pour eux rien ne change. En d’autres termes ils ne comptent pas pour tous ces femmes et hommes politiques qui ne pensent qu’à leur élection en 2012. S’occuper de l’extrême pauvreté n’est pas valorisant, c’est une activité pour les associations, mais quand il s’agit de logements, s’il y en a peu c’est un problème politique de financement de logements sociaux, et la loi SRU de construction de 20 % de logements dans les communes de plus de 3.500 habitants, 1.500 en Île de France, comprises dans une agglomération de 50.000 habitants, n’est pas appliquée. De bons arguments pour ne pas l’appliquer, manque de moyens, manque de terrains etc…. Ce ne sont pas les réformes dans la continuité de la rigueur qui vont modifier l’état de ces gens, mais accentuer encore plus leur pauvreté. Alors Eric Cantona à une idée la révolution par les banques.

Pour Eric Cantona la révolution est simple à faire.

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La fondation abbé Pierre a dénoncé une situation sans précédent depuis 1954. Le délégué général de l’ONG, Patrick Doutreligne, pris d’une «colère froide» a déclaré que 3,5 millions de personnes sont mal logées en France, 1 million dans des logements surpeuplés, 1 million dans des logements sans toilettes, sans salle de bains ou sans chauffage, 1 million dans des logements non permanents, d’autres dans des tentes, voitures, amis …, dont 100.000 sans-abri, 500.000 dans des structures collectives, foyers … Le froid arrive et le lot des SDF du Bois de Vincennes que l’on découvrent un matin morts de froid dans leur tente de fortune, alors qu’au cours de l’année qu’a été fait pour accroître les structures d’accueil ? Quelle fierté de voir cette France de la misère, alors les banques affichent une santé florissante.

Le capitalisme non régulé !

Devant ce constat, Eric Cantona appelle à la révolution, une révolution pacifique s’entend celle du porte monnaie de banques. L’idée est infaillible, «s’il y a 20 millions de gens qui retirent leurs sous des banques le système s’écroule, la révolution se fait par les banques».

Sur une page Facebook, à l’appel de Canto du 06 octobre quelque 12.000 personnes affirment vouloir vider leur compte bancaire le 07 décembre prochain après qu’Eric Cantona a appelé à la révolution par les banques dans un entretien au journal régional Presse Océan.fr .

Les internautes ont attiré la presse internationale en le relayant par youtube et facebook, le 07 décembre on va tous retirer notre argent des banques.

Un drôle de canular qui émit par d’autres qu’Eric Cantona n’aurait pas fait un pet. La notoriété permet tout, même une connerie figurative, mais qui marque. On peut se révolter, témoigner contre cette misère, ces mal logés, c’est le but de cet article, mais pour Eric Cantona c’est bien plus. C’est montrer que le peuple, la base, peut si elle le veut être écoutée autrement que par des manifestations qui font l’indifférence du gouvernement. Retirer son argent des banques quelle action qui ferait frémir l’Ordre mondial ! Mais, bien que couteuse, retirer de l’argent n’est pas gratuit, et les banques devant un afflux de retraits fermeraient leurs portes. Elle n’apporterait rien d’autre qu’une misère encore plus grande qui se porterait en premier sur ces malheureux. Les banques ne pourraient plus financer les entreprises, les salaires seraient bloqués, on voit de suite la catastrophe mondiale qui s’en suivrait. Il est étonnant que seul le Nouvel Obs.com sur lequel j’ai puisé ces informations reproduise ce canular, mais il n’y a pas que ce média puisque jeudi 25/11/10 sur France 3 dans l’émission politique «Ce soir ou jamais» de Frédéric Taddeï qui suit le journal de 22h45 le sujet a été évoqué. Non pas sur la misère, quoique que l’invité Jacques Higelin à dit ce qu’il en pensait en termes sans équivoque, mais sur l’aspect médiatique de la déclaration d’Eric Cantona qui a l’avantage de montrer que les banques gouvernent le monde. Ce qu’il serait possible c’est, par contre, ne plus acheter à crédit, n’acheter que lorsque l’on peut payer. Le crédit est la source d’enrichissement des banques et d’appauvrissement du peuple, mais c’est autrement difficile.