qui regarde sans rien faire ces «boats people» de la dernière chance s’engloutir dans la mer.

 

Les cercueils des migrants dans le hangar de l’aéroport de Lampedusa le 05 octobre, document Reuters/Antonio Pirrinello, Le Monde.fr.

 

Support Wikipedia Il fallait s’attendre au drame que nous venons d’assister depuis que des migrants de Tunisie, de Libye, de Somalie, d’Érythrée, des pays d’Afrique en quelque sorte viennent chercher un salut hypothétique dans une Europe les yeux bandés. Combien de morts déjà engloutis dans cette mer du soleil si cruelle avant ce drame à quelques 550 mètres du rivage. Cette Île de Lampedusa si méconnue mais devenue si célèbre, conséquence d’instabilité et de la misère du monde musulman, subit un vrai drame depuis quelques années. Qui aurait pensé que si éloignée des cotes italiennes de Sicile mais si proche de celles de Tunisie et de l’Île de Malte qu’elle deviendrait le témoin de tragédies humaines. Les estimations donnent depuis 1988 que 20.000 personnes périrent pendant les traversées.

Il s’agit d’un flux du désespoir, qui déferle aux portes de l’Europe impuissante, des populations africaines cherchant un salut à leur condition.

Est-elle indifférente surement pas, beaucoup s’élèvent dont le pape, en premier, pour dénoncer cette honte déclarant, à Assise, «cette toute l’humanité qui aurait dû être en pleurs». L’Italie venant de déclarer un jour de deuil national.

Et c’est vrai que l’on n’entend pas les partis de droite française faire un geste d’humanité préférant le mutisme au cas où ces pauvres gens viendraient manger le pain des Français. Il s’agit bien de cela, que l’Italie se débrouille seule avec ses frontières, elle en est responsable dès lors que ces migrants ne sont pas ceux de l’espace Schengen. Bien sûr, comme disait Michel Rocard, la France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais là, il s’agit de vies ou de morts et d’aider une Italie asphyxiée par ces réfugiés. Seul Jean-Marc Ayrault a appelé, en visite à Metz, l’Union européenne à revoir d’urgence sa politique des frontières. Appelant les responsables politiques à réfléchir, «c’est à eux de se réunir et de trouver la bonne réponse, mais la compassion ne suffit pas». Le parti socialiste appela aussi dans un communiqué l’Union européenne à «s’interroger sur la gestion de ses frontières maritimes qui la transforment parfois en forteresse notamment pour les demandeurs d’asile». «L’Europe ne saurait rester indifférente face aux destins tragiques de ces familles qui ont quitté leurs terres d’origine dans l’espoir d’une vie meilleure et qui l’auront perdue».

Le destin de cette Île devait être celle d’une terre d’accueil pour l’arrivée d’un long voyage de ces migrants à la recherche d’un eldorado qui n’en sera pas un. Mais ils le savent tous, ils savent aussi qu’il y a peut être un espoir par ce que dans leur pays, il n’y en a pas. Alors entre rien et peut être le salut ou à la mort au «turnaround boat out» retournement de la barque dans la mer, ils se soumettent au destin. Ils savent que cette traversée entassés les uns aux autres est une nuit de tous les dangers. Cela ne les arrête pas. Même pas le prix de ces brigands passeurs de misère qui profitent de leur détresse en les dépouillant du peu d’argent qu’ils ont amassé. Même pas le passage de la frontière de leur pays et le long chemin à travers le désert pour rejoindre les cotes tunisienne ou libyennes d’embarquement. Des jours de galère avec peu de nourriture et d’eau, entassées dans des camions et de pick-up pleins à craquer.

Lampedusa une Île paisible sous le soleil habitée par des pécheurs devenus par la force du destin l’espoir de tout navigateur en détresse criant bras tendu «terre» pour ces sans rien du monde arabo-musulman. Il restait quelques centaines de mètres pour que cette barque bourrée à bloc n’atteigne le rivage.

Partis du port de Misrata en Libye avec quelques 450 à 500 migrants somaliens et érythréens avec femmes, femmes enceintes et enfants, elle fit naufrage. Seuls 155 migrants furent sauvés ce qui fit penser que quelques 300 autres furent engloutis avec leur braque retournée au fond dans cette mer cimetière de cadavres flottants, la pire tragédie de ces dernières années.

 

Document AP/ Nino Randazo, Le monde.fr. Quelques 150 migrants furent sauvés au large de Lampedusa le 03 octobre 2013.

 

Ces nations de l’autre coté de la Méditerranée, montrent leur instabilité politique consécutive aux conflits et dictatures en Érythrée, Somalie, et le terrorisme qui ravage la Libye, le Sahel, et la révolution syrienne, provoquant des flux qui ne se tarissent pas. La route la plus facile pour rejoindre l’Europe fut celle du Maroc-Espagne pour les populations subsahariennes. Le Maroc fut la dernière étape avant d’arriver en Europe. C’est aussi à la suite d’un long voyage que ces migrants rejoignaient les villes d’Oujda ou de Taourirt, et de là, vers Tanger ou les alentours de Ceuta et Melilla. Récemment n’avons nous pas vu à la télévision des grappes humaines escalader de hautes barrières pour pénétrer en Espagne. Cette difficulté et la surveillance rendirent de plus en plus difficile le passage Maroc-Espagne. Aujourd’hui c’est Lampedusa, mais aussi la Sicile et la Calabre qui sont touchées. L’Italie concentre donc l’arrivée sur le continent européen, et il faut saluer l’accueil des populations qui reçoivent cette migration n’hésitant pas à venir en aide à ces miséreux.

Combien de morts engloutis dans cette mer bleue si recherchée pour ses plages paradisiaques, faudra-t-il pour que l’Europe prenne conscience que l’Italie n’est pas que seulement une Nation, mais une Nation qui ouvre l’Europe à ces flux migratoires !

 

Des corps aligné dans le hangar de l’aéroport de Lampedusa le 03 octobre /Reuters/Stringer/Italy, document le Monde.fr