Quel sentiment est le plus cher, dans le coeur du poète ?
Celui des inséparables ne souffrant aucune contrainte ;
Ou celui des amants qui à l’heur de la mort s’arrête ?
Ainsi découvrez de l’être tourmenté la plainte :

J’avais découvert cette jeune étudiante ;
Jours et soirées, les livres nous unissaient ;
Je ne savais pas si elle était aimante ;
Seule, c’était l’amitié qui nous habitait.

 Je devais découvrir que les sentiments peuvent glisser ;
Lors de cette soirée de lecture où nous nous alanguissions ;
Rien ne pouvait – ni force ni foi – dans mon âme arrêter ;
L’amour, plus fort que tout, s’imposait face à la raison ;

Mais comment devais-je réagir au changement ?
Ma bouche avouerait-elle le doux crime ?
Je craignais qu’en révélant mon cher sentiment ;
Je ne quittasse vite son estime.

Il fallait pourtant, sous peine de ne plus tenir, que j’avouasse ma passion ;
Alors qu’elle allait partir, je retins sa main ;
Armé de mon courage, je me gonflais, fort d’une grande motivation ;
Je lui dis : "Je crois que je t’aime, je le crains."

 

Quelle réaction j’attendais de cette beauté ?
Je devais être déçu de mon étalage ;
La belle dame préférait de loin l’amitié ;
Qu’à l’amour exprimé avec tout mon courage.