L’amour chez les séniors, un gage de longévité ?

Plusieurs études menées en Amérique (Etats Unis et Canada) montrent que les personnes dites âgées (à partir de 55 ans) ont non seulement une sexualité épanouie mais que celle-ci est bonne pour leur santé et pour leur moral.

A titre d’exemple, lorsque l’ont tape "amour+seniors" dans un moteur de recherche, les premiers résultats donnés sont ceux de sites de rencontres qui leur sont réservés !

Un reportage télévisé récent a également été consacré au sujet "l’amour à tout âge". "Pasta parties", "speed datings", clubs dansants ouverts l’après-midi diffusant une musique qui séduit les plus de 50 ans, de très nombreuses activités sont proposées pour permettre à cette tranche d’âge de trouver ou de retrouver l’amour, après un divorce tardif, un célibat prolongé ou un veuvage enfin cicatrisé. L’émission suivait plusieurs hommes et femmes qui rencontraient ou non l’âme soeur à un âge avancé mais qui, en tout cas, ne se décourageaient pas et essayaient jusqu’à trouver, si ce n’est celui ou celle avec qui ils pourraient finir leur vie mais au moins une aventure.

Selon l’étude américaine menée à Chicago sur un échantillon de plus de 3000 hommes et  femmes de 57 à 85 ans, les seniors continuent à avoir une activité sexuelle régulière, même si, forme physique oblige, les rapports sont moins fréquents que dans leur jeunesse. Un tabou est enfin levé, les "vieux" aiment séduire, plaire, aimer et faire l’amour ! L’avènement d’une petite pilule bleue et d’aides féminines aux lubrifications vaginales donnent évidemment un sérieux coup de pouce.

Niveau chiffres, près des trois quarts des 57-64 ans , 53% des 65-74 ans et plus du quart des 75-85 ans ont eu au moins un rapport l’année précédant l’étude. Toutefois, il existe des inégalités entre les hommes et les femmes, ces dernières ayant plus de difficulté à trouver un partenaire car elles recherchent naturellement un homme de leur âge ou plus âgés, alors que la plupart des hommes de ces tranches d’âges qui "portent encore beau" n’ont pas de difficultés, notamment morales, à avoir des rapports sexuels avec des femmes parfois beaucoup plus jeunes qu’eux.

Encore plus tabou, 50% des hommes et 25% des femmes de ces 57-85 ans continuent à se masturber régulièrement, révélant un véritable besoin de satisfaction physique allant au-delà même d’une envie de former un couple.

En dehors de cette étude, il s’avère que la sexualité des seniors, si elle est moins fréquente, a une qualité bien supérieure. Détachés des problèmes des plus jeunes (travail stressant, enfants à la maison), ils prennent le temps nécessaires pour les préliminaires, amenant plus facilement les femmes à l’orgasme, certaines connaissant même des orgasmes multiples dont elles n’avaient fait qu’entendre parler dans leur jeunesse et résolvant souvent les problèmes d’éjaculation précoce de certains hommes. De plus, s’il s’agit de couples de longue date, ils retrouvent souvent un regain d’énergie sexuelle au moment de la retraite et se connaissant parfaitement, la qualité des rapports en est forcément augmentée. A contrario, si leur intimité connaissait quelques cahots auparavant, ils ont dans cet âge d’or tout le temps et surtout le désir d’apprendre à se connaître l’un l’autre et découvrent comment se satisfaire. Il n’est plus non plus question de complexes, pour peu qu’il s’agisse d’un couple "libéré" ou en passe de le devenir, on essaie de nouvelles positions, la lumière reste allumée, le budget lingerie explose et les positions du Kama Sutra (si, si, cela existe) pour le 3e âge sont testées les unes après les autres !

Denise Badeau, professeur de sexologie à l’Université du Québec à Montréal, répond à cette question cruciale : "Jusqu’à quel âge peut-on faire l’amour? Jusqu’à ce que les yeux se ferment pour toujours ". Restons au Canada pour retrouver les résultats d’une étude également menée sur 1510 seniors à la demande d’un laboratoire pharmaceutique. Les plus de 50 ans se disent plus aventureux et moins inhibés que dans leurs jeunes années. Ils disent retrouver la spontanéité et l’intimité du début de leur relation (pour ceux qui sont encore avec le même partenaire mais aussi dans le second souffle d’une nouvelle relation). 27% affirment carrément que leur vie sexuelle s’est clairement épanouie depuis leur arrivée parmi les quinquagénaires ! Enfin, les personnes âgées de plus de 65 ans obtiennent une moyenne de 119 points sur l’échelle de Spanier qui mesure la satisfaction d’un couple, alors que la moyenne nationale, canadienne toujours, n’est que de 114 !

Du point de vue de la santé, les avantages sont nombreux :

– le sexe libère des endorphines, qui soulagent les douleurs et font baisser l’anxiété, souvent plus importante avec l’âge ;

– Il renforce à la fois le système immunitaire et solidifie les os ;

– à raison de trois fois par semaine, l’activité sexuelle ralentirait le vieillissement et aurait un effet direct sur les rides ;

– plus on fait l’amour, plus on est capable de le faire et donc de prolonger d’autant sa vie sexuelle avec tous les avantages décrits ci-dessus.

Mais attention, toute médaille a son revers. Les bienfaits de la sexualité pour le 3e voire le 4e âge ne sont possibles que pour des personnes en bonne santé, c’est-à-dire ne souffrant pas d’obésité, de diabète, de dépression, d’alcoolisme ou de tabagisme. 

Alors, l’amour est-il possible à tout âge ? Bien sûr que oui ! Le sentiment amoureux est tout à fait dissociable de l’acte sexuel et même si pour diverses raisons une sexualité épanouie n’est pas possible, il n’y a pas d’âge pour s’aimer, se cajoler, se caresser comme des adolescents…

12 réflexions sur « L’amour chez les séniors, un gage de longévité ? »

  1. Bonjour bonne article mais comme tout ce qui vient de l’autre côté de l’atlantique la plus grande
    méfiance s’impose de toute façon la seringue du cochon est l’exemple le plus récent.On n’a vraiment pas besoin de leurs statistiques pour savoir ce qui est bon pour nous, cela ressemble a une nouvelle secte !!!
    Rejetons le plus loin possible leurs aberrations .

  2. Merci pour le « bonne (!) article » mais l’anti-américanisme primaire me gêne, je suis heureuse que l’Amérique fasse des études que l’Europe néglige et qui, à mon sens, sont importantes.

    Il ne faut pas rejeter en bloc ce qui nous vient d’Outre-Atlantique sous ce seul prétexte, sinon plus personne n’osera citer ses sources, étant donné que je vous dois sans doute le 1er « 1 étoile » de ma courte carrière ici !!!

  3. [i] »Mais attention, toute médaille a son revers. Les bienfaits de la sexualité pour le 3e voire le 4e âge ne sont possibles que pour des personnes en bonne santé, c’est-à-dire ne souffrant pas d’obésité, de diabète, de dépression, d’alcoolisme ou de tabagisme. »[/i] Pourquoi le diabète ?

  4. Bonjour Nathalie M.,

    tout simplement parce que le diabète de type 2 notamment (le plus courant chez les seniors) provoque des troubles de l’érection chez l’homme voire carrément une impuissance totale. Chez la femme, ce sera mycoses, infections urinaires et sécheresse vaginale qui ne prédisposent pas à « avoir envie ». Parfois même, la seule peur d’un de ces troubles coupe tout. Ce n’est donc pas qu’un diabétique ne DOIT pas mais que souvent il ne PEUT pas.

    J’espère vous avoir éclairée !

    Salomé

  5. Oui ! Merci Salomé ! J’aime bien savoir ce que je ne sais pas ! Et pour ceux en dépression ? Le rapport avec le sexe ? Pas d’envie quand on déprime ?

  6. Pas d’envie ni d’érection ni de lubrification. C’est un fléau parce que c’est un tabou : « on est vieux, on est déprimé, c’est plus de notre âge » et finit par faire un cercle vicieux qu’on pourrait même faire tourner à l’envers « C’est plus de notre âge, mais on aimerait bien, alors on déprime ».

  7. [b]A partir de quel âge devient-on un Sénior ?
    C’est drole, ce terme m’a toujours gênée..
    J’ai encore 20 ans dans ma tête et dans mon corps.
    Pas de diabète, ni de cholestérol, d’urée ou de transaminases, une tension de jeune fille.
    Et toujours cette envie de m’offrir à l’homme que j’aime.

    Ménaupose ?
    Oui, mais je me soigne….

    J’ai la chance de ne pas avoir d’antécédents à risques.
    Alors les hormones de substitution, je ne les abandonneraient pour rien au monde.
    J’ai la chance d’avoir une gynécologue qui est POUR.
    En sachant qu’elles évitent l’ostéoporose, mais surtout, qu’elles continuent de vous donner « L’envie d’avoir envie ».

    Un « sénior » (beurk), en superforme (pourvu que çà dure)
    SOPHY[/b]

  8. Ce qui est drôle,c’est que ce sont toujours les « Seniors » qui sont pudiques sur leur âge qui posent cette question.
    On devient senior quand on se retire de la vie active, à mon avis, vers 60 ans.
    Et surtout, on devient senior par rapport aux autres, les jeunes : il m’arrive, à 54 ans de me sentir senior quand ma fille invite des copains, quand je discute avec ma nièce de 30 ans, quand je vois des gens de 40 ans changer de carrière sans problème .
    Mais il est vrai que le coeur ne vieillit pas, lui:à ce niveau, j’ai aussi 20 ans !
    Merci pour cette enquête, très intéressante .

  9. @ SOPHY,
    excellente question. Oui, à quel âge devient-on «  » »vieux » » » ??? Comme dirait Fernand Reynaud : « ça dépend ». Pour l’ex ANPE, on était senior à … 40 ans !!! Eh oui, vous avez bien lu et c’est rigoureusement authentique.
    Pour cette même ANPE, la deuxième étape est la retraite : 55, 60, 65 ans selon le métier.

    Mais si l’on observe les études, elles commencent à parler de « seniors » à 60 ans, alors que les médecins parlent de « personnes âgées » (pour donner ou non un médicament par exemple) à partir de 65 ans.

    Difficile de s’y retrouver, en effet !

    L’âge n’est qu’un chiffre et quitte à dire une banalité qui va régaler mes détracteurs : « on a l’âge de ses artères » !

    Amusez-vous bien, « senior » ou pas !

    Salomé

  10. [b]@ Salomé,

    Sénior ou pas, on a l’âge de ses émotions, et la faculté que l’on a encore de pouvoir les exprimer.

    On reste jeune tant que l’on réagit encore en éclatant de joie, ou en criant haut et fort son indignation.

    L’âge ?
    Une question « d’être », et de……. « paraitre »…

    Merci de votre réponse
    Bien à vous, Salomé
    SOPHY[/b]

  11. Les vieux, les seniors, sont peut-être aussi tout simplement ceux qui ne parviennent plus à « s’extraire » de leur propre passé, qui n’ont plus la souplesse nécessaire pour accepter les changements de la société, qui freinent des quatre fers face au progrès, qui ne vivent plus que dans le passé ….et qui votent Sarko (là, je blague, quoique c’est ce qu’ils ont fait en majorité)

  12. Bonjour,

    Je suis journaliste pour M6, pour l’émission “C’est ma Vie” présentée par Karine Lemarchand.
    Je souhaite entrer en contact avec des personnes de plus de 60 ans qui cherchent l’Amour, ou qui ont un projet de couple après l’avoir retrouvé.

    Si vous vous sentez concernés par le sujet, n’hésitez pas à me contacter!

    Bien à vous,

    Audrey 01 53 17 99 39

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