Little Children n’est pas que l’histoire de Sarah et Brad, un couple adultère qui s’aime l’après-midi pendant la sieste des enfants, mais aussi celle de Ronnie, un pervers sexuel montré du doigt et persécuté par un ex-flic.
Todd Field poursuit, après In the bedroom, son étude de mœurs des quartiers chics.
Le réalisateur nous dépeint en 2h20 l’univers apparemment policé et bien ordonné d’une banlieue située sur la côte Est des Etats-Unis. Mais depuis le succès de la série Desesperate Housewives on connait un peu mieux la face cachée de ses habitants.
Le film en ce sens ne nous déçoit pas. Dans le square où se donnent rendez vous les mères au foyer avec leur progéniture, Sarah (jouée par Kate Winslet) noue une idylle avec le seul papa du lieu, sous l’œil effaré de ses voisines par pure provocation elle va l’embrasser. Brad (Patrick Wilson) vit passivement sa situation d’homme entretenu, pas très sûr de sa vocation d’avocat, il préfère regarder jouer les ados au skate au lieu de travailler son droit à la bibliothèque.
C’est un film choral habilement construit en deux intrigues parallèles qui finiront par se rejoindre.
On s’attache aux personnages principaux, les amoureux qui flirtent à la piscine municipale et on développe des sentiments mélangés pour Ronnie, harcelé par l’ex-flic Larry, pour avoir été condamné pour attentat à la pudeur sur mineur.
Cet homme d’une quarantaine d’années revient vivre dans la maison de sa mère. Son physique ingrat suscite le malaise chez le spectateur et en même temps on ne peut s’empêcher d’éprouver de la compassion parce qu’il est en réalité le bouc émissaire parfait d’une communauté de faux semblants.
Kate Winslet, dans sa prestation de mère captive, sorte d’Emma Bovary des temps modernes, est convaincante.
La fin du film réserve bien des surprises. La comédie acide vire au drame. L’idylle tournera court et Ronnie (magnifique Jackie Earle Haley) dans un geste désespéré fera ce que les autres préconisaient en riant.