L’alibi Kadhafi

 

                                                      L’alibi Kadhafi.

Ah ! On a bonne mine. Mieux vaut orienter notre compassion vers le Japon dont les malheurs sont d’abord naturels, donc facile à comprendre, puis techniques, là il s’agit de la transparence des nouvelles.

Et pendant ce temps-là…

Nous avons été ridicules dans la révolte tunisienne. En soutenant jusqu’au bout Ben Ali – comment va-t-il au fait ?- On a essayé de se reprendre mais ce ne fut guère plus glorieux en Egypte.

Et maintenant…Après avoir, comme pour Ben Ali, soutenu ce chef terroriste (quelques avions au tapis) et même l’avoir reçu à l’Elysée tandis qu’il campait avec sa fantasia à l’hôtel Marigny où défilait les patrons de NOTRE CAC 40 en mal de contrats tous aussi chimériques les uns que les autres.

Dans un grand hochement de menton notre Président a reçu, en compensation très hâtive, le Front du refus de Benghazi. Menacé d’y envoyer un ambassadeur et si besoin y essayé nos Rafales.

Nous n’allions pas laissé se perpétrer une guerre civile, là sous nos yeux. Un pays qui veut la démocratie aura notre soutien. Qui consiste à ne rien faire, comme avant avec Kadhafi, notre ami.

Il est devenu un infâme dictateur qui bombarde son peuple. L’ingérence de Kouchner est aux oubliettes. Tous nos élans se brisent sur une réalité à peine pétrolière, très financière surtout.

On ne va pas soudain perdre les milliards qu’il a investis en Europe et ailleurs pour une vulgaire guerre civile tribale.

La Ligue arabe nous soutiendra a posteriori.

On va déclarer la guerre surtout sans la faire. Comme pour Ouatara en Côte d’Ivoire. Quand tout bouge en même temps, rien ne change, c’est bien connu.

N’épanchons pas nos cœurs ! Laissons-les donc se massacrer entre eux, en nous drapant dans le glacial droit international. Réservons nos prières (comme à ND de Paris) pour ces pauvres Japonais. Les valeurs républicaines et humanistes ont des bornes, le golfe de Syrte et la Cyrénaïque.

Nous voilà remis à notre place et c’est désolant de se sentir aussi impuissant. La démonstration est faite pour longtemps.