Martine Aubry si elle est élue se veut la présidente de la sécurité.  Mince, j’ignorais que la gangrène affolante de la phobie délinquante avait atteint autant de personnes. Même si ça me rassure sur les hommes politiques qui, de droite ou de gauche, ont tous un certain courant d’air entre les deux oreilles.  

La sécurité. Ils n’ont que ce mot là à la bouche. Persuader que résoudre ce drame sociale (je ne met pas de guillemet, mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque) permettrait d’assainir la France. C’est bien connu que les délinquants qui rackettent à la sortie des lycées détruisent l’économie française.

Enfin, il y a tout de même des problèmes plus importants que cette chimère moderne ou le français moyen a peur de sortir de chez lui sans raison. Ce n’est qu’une aberration contemporaine où chacun est tellement persuadés de son importance qu’il voit à chaque coin de rue un homme près à l’agresser. Nous ne sommes pas à Brasilia ou il faudrait fortifier sa maison pour pouvoir espérer vivre plus de trente ans.

Certes, la France n’est pas le pays le plus sur du globe. Certes, il arrive qu’un meurtre, une agression, un viol, un cambriolage se produise. Y a-t-il un seul pays (épargnez moi le Vatican) ou cela ne se produise pas ? Dans un moment où ce pays traverse une crise financière, budgétaire et économique, nous nous importons d’illusions collectives. Si les hommes politiques voudraient changer cet état d’esprit, il y aurait plusieurs mesures à faire.

Déployer à outrance des forces policière n’aiderait aucunement. Rassurer la population ne se fait ni par démagogie ni par surveillance supplémentaire.

Le sentiment d’insécurité n’est qu’une psychose collective générée par la crainte du lendemain suite au matraquage médiatique sur les jours noir que nous traversons. Les difficultés financière de chacun l’emmènent à s’interroger sur la viabilité de son foyer et de ses possibilités d’avenir. Comme à chaque ère de l’histoire ou un tel épisode se produit. La solution de facilitée prime. Trouver un bouc émissaire. Rejetons toutes les manques de ce monde sur la délinquance. En particulier si celle-ci est d’une couleur différente du blanc, d’une religion autre, avec un fort accent, issu d’une classe défavorisé et loger dans des conditions insalubres. Enfin, c’est évident, vous ne voyez pas dans les jeunes assis devant les barres d’immeuble qu’ils sapent l’économie française, qu’ils fomentent des complot pour renverser notre gouvernement, qu’ils manipule et corrompent nos hommes politiques avec leurs mœurs étranges (même Dominique s’est fait avoir, c’est dire…). 

Soyons sérieux un instant. Depuis quand la France est contrôlé par la pègre ? J’ignorais que les entreprises reversaient une dîme au crime organisé pour s’assurer de leur ‘protection’. J’ignorais même que ceux qui pousser un cri pour protester contre cet état de fait se retrouvaient flottant dans la seine. J’ignorais aussi que parmi les flics que l’on croisait, aucun n’avait de second salaire offert avec le sourire par les autochtones.

Arrêtons d’entretenir de tels discours. Et intéressons nous aux vrais problèmes comme le budget de l’état, l’éducation en plein délitement, la revalorisation des métiers manuel, l’avenir de l’emploi français. Et quand nous aurons atteint le stade ou ces maux seront résolus, ou en passe de l’être. Là, la sécurité pourra nous donner réflexion. 

Puisque actuellement la seule réforme à tenter pour  endiguer cette psychose c’est le développement de séances psychiatriques pour chaque français afin de lui faire comprendre que l’adolescent moyen ne se déplace pas avec un Famas dans son sac de cours. Au gouvernement de stopper ces velléités en la matière et de s’attaquer réellement à ceux pour quoi ils ont été élus. A savoir maintenir la France à flots, et donner du travail à ces citoyens. 

 Pour clore ce billet en musique, je vous laisse vous délecter du cri du coeur de Saez sur la police