Régime quand tu nous tiens…

        A part le marronnier du froid et de la neige en hiver, il en est un qui passe de magazine en télé, via des spécialistes, c’est celui des régimes. D’habitude, il pousse en avril pour que la femme soit sexy sur la plage, avec un bourgeon en janvier pour effacer les excès des fêtes. Noël étant joué à Toussaint, il faut bien mettre quelque chose en 1° page. Après les galettes des rois qu’on mange déjà, il faut penser aux œufs de Pâques…

        Donc tous contre Dukan qui fait un fric à damner les nutritionnistes.

        Ne partez pas, j’ignore tout du sujet ou bien partez vite, si vous souhaitez tout savoir sur le dernier en date.

        C’est juste l’occasion d’un retour en d’autres temps. Quand la mode médiatisée n’avait aucun pouvoir sur la vie de l’époque.

        La femme, puisque c’est elle qui majoritairement est en cause, a suivi des critères aux oscillations permanentes.

        Fine, la gente pharaonique recluse dans les tombes.

        La statuaire grecque est généreuse. Un mannequin actuel n’aurait jamais été… photographié. Itou chez les Romains, si l’on en croit Lucrèce, « tumida et mammosa Ceres» dans le « de Natura rerum ». Tumida= boursouflée et mammosa= à grosse mamelle. L’agriculture était féconde.

        Et, plus tard, à la Renaissance, les Grâces ne sont pas minces, la Joconde non plus.

        Chez Rubens, au Louvre, ce n’est pas la finesse d’une Françoise Hardy. La chair est symbole d’opulence. Tout comme l’obésité actuelle est la marque fréquente de la pauvreté.

        Bien sûr, Poiré fit mincir au profit de silhouettes Chanel.

        Et depuis, la vitesse augmente, de Lolo Ferrari à l’anorexie brésilienne, on oscille au gré des images qui remplacent santé et réflexion. La dépense énergétique quotidienne ayant beaucoup diminué, nous n’avons pas encore trouvé l’équilibre correspondant. Et ce ne sont pas nos pubs agroalimentaires qui vont nous éduquer.

        Il faut aussi rappeler les cultures où le poids de la femme est un gage de richesse et de fécondité comme en Inde.

        Le statut d’éternelle victime, auto culpabilisée assure la pérennité des charlatans, des nutritionnistes et même des psys jusqu’à en faire son quotidien.

        Le régime n’est pas seulement affaire de balance, mais surtout prescrit par le regard de tous les autres. Un regard que l’on ne peut éviter mais dont on devrait se moquer.

 

      PS Stephen Hessel un petit jeune de 92 ans écrit "Indignez-vous" et nous montre la route. Une bénédiction de Noël.