Au cours d’une campagne, qui fut rude et agressive, la droite traditionnelle tend ouvertement la main à l’extrême droite. Bien plus que symbolique, le geste engendrera de lourdes conséquences.


Une campagne avant tout médiatique  La campagne présidentielle touche à sa fin, et je suppose, qu’un grand nombre de citoyens se sent soulagé de cette issue proche. Depuis 10 jours, les médias ne cessent de nous expliquer, que le débat, qui a permis, hier soir, aux deux candidats de s’affronter, allait être un « véritable match de boxe ». Certes, le débat a été intéressant, mais est-on assez stupide pour supporter désormais les analyses, qui depuis des heures nous expliquent phrase après phrase, le sens des propos de chacun des candidats. La mainmise des médias se fait encore une fois ressentir. Mais, le sujet n’est pas là (aujourd’hui en tout cas). Il y a quelques jours, Gérard LONGUET, ministre de la défense (il ne s’agit pas du militant de base), tendait la main de manière directe et officielle à l’extrême droite, représentée par Marine Le Pen.

Les rapports difficiles des conservateurs

La droite traditionnelle n’avait jamais franchi  le pas, même si à chaque élection (présidentielle ou autre), les appels du pied lancés en direction du Front National se font de plus en plus appuyés. Bien évidemment, depuis les propos du ministre, tous n’ont eu de cesse de rappeler le passé extrémiste du ministre, alors que le candidat à sa propre réélection a laissé entendre son désaccord. Mais, ne nous leurrons pas, à une époque, où tout est organisé et maitrisé (jusqu’à la température devant régner sur un simple plateau de télévision), un homme politique d’envergure ne « dérape pas de la sorte », mais agit sur commande. Le premier pas est franchi donc, et il est désormais inéluctable qu’un rapprochement plus étroit sera au coeur des projets pour la préparation de 2017.  Les conséquences à venir  Qu’on se rassure, le président du candidat sortant ne se ralliera pas, même dans les années à venir,  à une sortie de l’euro, ou à une politique xénophobe, mais il est évident, que la dérive se fera plus populiste. Dans quelques années, la question ne sera plus de savoir si on peut discuter avec Marine Le Pen, mais si on prête oreille et attention à la droite de l’extrême droite (et ces extrémistes du bout du bout existent). On s’interroge alors peut être un peu inutilement sur le sens de telle ou telle phrase, entendue ici ou là, en ne s’interrogeant peut – être pas assez  sur de tels enjeux, qui engagent durablement la vie politique française.