La voix et le rire d’Henri Salvador se sont tus

Il suffisait d'entendre son rire une fois pour se souvenir toujours de lui, tant son rire avait quelque chose de particulier. Il était né à Cayenne, de parents originaires de Guadeloupe. Henri Salvador, qui riait bien souvent, est mort ce mercredi 13 février, d'une rupture d'anévrisme, à l'âge de 90 ans. Il était chanteur et guitariste de jazz français, sa carrière musicale s'étend des années 1930 à l'extrême fin de l'année 2007, alors qu'il tirait sa révérence de la scène le 21 décembre. Il aurait normalement dû réapparaître le 21 avril 2008 à l'occasion du festival Chorus à l'arche de la défense, il n'en sera donc rien.

Ses chansons populaire ont marqué plusieurs générations, ainsi de "Une chanson douce" ou "Zorro est arrivé" en passant par "Faut rigoler" ou encore dernièrement "Syracuse". Il avait avant de s'envoler pour l'Amérique du sud en 1941 avec Ray Ventura et son orchestre, côtoyé Django Reinhardt. Certaines de ses chansons ont eu pour parolier Boris Vian, rien de moins. Henri Salvador racontait qu'il leur arrivait de faire une sorte de concours en créant la musique pour lui tandis qu'il écrivait le texte, ce qui se ressent dans la facétie qui parfois s'y retrouve, ainsi dans l'un de ses titres "je ne peux pas travailler", par exemple. Il serait à l'origine de la création de la bossa nova au Brésil, indirectement, en inspirant ses créateurs. En novembre 2005, il avait été décoré de l'ordre du mérite culturel, par le chanteur et ministre de la culture Brésilien, Gilberto Gil et en présence du Président Luíz Inácio da Silva pour sa contribution à la diffusion de la musique du pays. 

Mais Henri Salvador avait aussi prêté sa voix pour le cinéma, pour la petite sirène notamment, dans lequel il jouait le crabe Sébastien. Au fond, au delà de sa musique, on pourra retenir l'air jovial de l'artiste un rire inimitable et une vraie personnalité qui savait aussi rire de tout, ainsi dans ses chansons facétieuses, avec "Nos ancêtres les Gaulois". Il avait appris cela à l'école, et cela l'avait beaucoup fait rire, il en avait fait un titre.
C'est au comptoir d'un café que j'ai appris son décès : des hommes entre deux âges fredonnaient sans complexe la chanson qui passait à la radio, devant leurs cafés : "une chanson douce, que me chantait ma maman; en suçant mon pouce…"
Un site sur Henri Salvador http://pagesperso-orange.fr/joo/
Si un lecteur trouve la chanson "Une chanson douce" en vidéo pour la déposer ici, merci par avance…
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