La violence des jeunes n’est pas un fait nouveau en soit, ce qui l’est, c’est le degré de bestialité dans lequel elle a progressé. Son visage a également changé ou du moins, et c’est ce qui est le plus inquiétant, elle revêt des aspects de plus en plus juvéniles. Effectivement, la violence n’est plus seulement l’affaire des lycées ou des collèges, aujourd’hui, les écoles primaires sont aussi concernées.        C’est à la fin des années 70 que l’on reconnaît la violence des jeunes dans les écoles comme un problème de société nouveau. Il est intéressant de croiser un événement majeur sur l’arrivée de cette violence avec la mise en place en 1975, d’un collège unique voulant répondre à l’égalité des chances de tous les élèves de toutes les classes sociales. Certains de ces jeunes vont alors parfois véhiculer l’image où l’affrontement physique est preuve de virilité et d’affirmation de soi, à défaut d’utiliser le dialogue pour résoudre un climat de tensions.         Au 21ème siècle, la violence dans la société abat ses cartes à mesure que la jeunesse perd ses repères. A cela, plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte. Tout d’abord, comme dans les années 70, un degré d’éducation moindre ou inexistante dans les castes où les familles sont éclatées, ensuite une violence de plus en plus grande et continuelle montrée à la télévision et dans des jeux vidéo où les mondes virtuels se chevauchent avec la réalité du vrai monde. A cela s’ajoute une autre problématique, une consommation accrue de l’alcool favorise évidemment les comportements violents. Les garçons plus nombreux que les filles, 25 contre 15%, connaissent au moins deux états d’ivresse au cours du mois. Des estimations indiquent que l’alcool est responsable d’actes violents au moins une fois par mois et par classe.         A tous ces éléments porteurs de la violence de la jeunesse, un autre élément vient se hisser sur le sommet du gâteau comme la cerise suprême, l’accroissement tout simplement d’une population plus pauvre confrontée de plein fouet à une société de consommation à l’avancée technologique toujours plus grande. Et comme un gros gâteau que l’on présente et que l’on ne peut pas prendre s’il n’y a pas l’argent pour le payer, certains jeunes adoptent des situations radicales comme le racket.        Les pouvoirs publics, de nombreuses associations qui travaillent pour la réinsertion de cette population  et le monde de l’enseignement prônent la seule solution évidente avec la mise en place de valeurs éducatives. Pourtant, peut-on rattraper et instaurer ces valeurs lorsqu’elles n’ont jamais été enseignées depuis la petite enfance ?  Michaël BLAUWART