La véritable histoire du 11 septembre


LE FIGARO –
A quelques jours du cinquième anniversaire du conflit irakien, une étude du ministère américain de la Défense
reconnaît que Saddam n'avait aucun lien avec al-Qaida. Mais bizarrement, il a fait marche arrière sur sa communication.


Comme il s'agit d'un sujet sur lequel le blog drzz s'est penché à plusieurs reprises, j'ai lu le fameux rapport pour vous.

 
On s'améliore au Pentagone. On admet enfin que le régime de Saddam Hussein, que l'on disait laïque, était en fait très lié au terrorisme islamiste – un point déjà démontré de multiples fois par le blog drzz. Mieux, on ajoute que "le terrorisme d'Etat était devenu une telle routine que l'Irak avait créé un bureau pour recruter et financer des terroristes." Le premier chapitre est d'ailleurs intitulé "terrorisme d'Etat" et détaille les actions paramilitaires des Fedayeens de Saddam Hussein au Moyen Orient et en Europe – mais pas, ô surprise, aux Etats-Unis. […/…]

La même hypocrise flagrante existe au sujet du Mukhabarat, les services secrets irakiens. Le plus comique dans l'histoire c'est que le rapport se fonde sur la base de données HARMONY, à Fort Leavenworth. En 2004, lorsque les citoyens américains se sont révoltés face à l'apathie de leurs services de sécurité qui ne semblaient pas vouloir étudier les documents en question, HARMONY avait été ouverte au public et ses documents postés sur le web.

Des milliers d'internautes avaient lu les documents et des centaines les avaient traduits. C'est le cas notamment de Ray Robinson, membre de l'Iraq Survey Group et expert en contre-terrorisme, et le libano-américain Joseph Shahab, traducteur spécialisé. Shahab s'intéressa très vite aux documents les plus explosifs. Parlant couramment l'arabe, il traduisit des centaines de pages, lesquelles détaillaient les liens entre l'Irak et Al-Qaeda et les programmes biologiques du régime. Au cours de son travail sur HARMONY, Shahab découvrit des informations sur des expérimentations à l'uranium dans une usine irakienne en 2002. Il envoya sa traduction à l'agence onusienne de l'Energie Atomique (AEIA), la pressant de divulguer l'information. Pour toute réponse, l'AEIA publia un communiqué accusant les Etats-Unis de placer des informations sensibles à portée de tous. HARMONY fut fermée au public. Cela s'appelle du révisionnisme ; cover-up en anglais.

Ce qui est désolant dans les méthodes actuelles de l'administration américaine, c'est sa reprise sans intelligence du "déni plausible", première règle du monde du renseignement. En 1973, lorsqu'Israël assassina par erreur un Marocain dans la station norvégienne de Lillehammer, tous les indices pointaient le Mossad mais l'Etat hébreu ne l'admit jamais – et le nie toujours, même si tout le monde le sait puisqu'Israël a payé une compensation à la veuve en 1996.

Nous assistons au même révisionnisme. Les recherches de la chercheuse Laurie Mylroie ont démontré que Ramzi Youssef, le cerveau derrière les premiers attentats de 1993 contre le World Trade Center, était originaire du Baluch, une région voisine avec l'Iran connue pour être le centre de recrutement des services secrets irakiens. Selon le gouvernement américain, "Youssef" est une fausse identité, la vraie étant Ahmed Basit, citoyen koweitien. Mais Mylroie a pu démontrer, grâce à l'aide du gouvernement koweitien, que cette identité était elle aussi fausse, et que l'Irak avait fabriqué de faux passeports à ses agents lors de l'occupation du Koweit entre 1990 et 1991. Sans surprise, Khalid Cheikh Mohammed est dit, lui aussi, originaire du Koweit…

Cette relation se confirme sur le terrain. Flash-back : les services secrets malaysiens repèrent un Fedayeen de Saddam présent lors de la réunion de Kuala Lumpur, en janvier 2000. Un informateur des services secrets tchèques voit, quant à lui, Mohammed Atta discuter avec un agent irakien à Prague. Au printemps 2001, les services secrets allemands arrêtent deux agents irakiens voyageant vers Hambourg avec des ordres de mission. L'enquête dilligentée par une équipe conjointe de la CIA et du FBI découvre "des informations confirmant une collaboration étroite entre l'Irak et Al-Qaeda en vue d'attaquer les Etats-Unis". Le 4 juillet 2001, toutes les agences américaines sont sur le pied de guerre, mais rien ne vient. Plus tard, en août 2001, c'est le Mossad qui met en garde les Américains d'une "opération ennemie majeure à venir, avec de forts soupçons impliquant l'Irak".


Le 12 septembre 2001
, comme rapporté dans le livre du général DeLong, no 2 du CENTCOM, les officiels américains discutent de l'implication irakienne dans le 11 septembre. Elle est évidente. "Une chose à la fois, réplique Bush. D'abord l'Afghanistan," comme cité dans le livre. En novembre 2001, le Aman, le renseignement militaire de l'armée israélienne, confirme ses premiers soupçons et désigne l'Irak comme responsable. D'autres voix s'expriment, tel James Woolsey, ancien patron de la CIA. Parallèlement, Rafi Eitan, ex-directeur du Mossad, lance aux médias : "je n'ai aucun doute, quel qu'il soit, sur l'identité du cerveau de ces attaques. C'est le dictateur irakien".

Mais les Américains sont déjà engagés en Afghanistan. Les attaques d'anthrax bouleversent les plans de l'administration, qui se voit obligée, une fois l'offensive en Afghanistan terminée, de demander des plans d'invasion de l'Irak. Le temps presse, les Etats-Unis ne sont pas seulement vulnérables face aux kamikazes, mais aussi face à des attaques biologiques d'une léthalité inégalée.

L'histoire du 11 septembre et de ses conséquences se trouve ici résumée. Il y a fort à parier, toutefois, qu'elle figurera dans les livres d'histoire de 2030, voire 2050, pas avant. Celle qui la supplantera jusque là sera celle issue du travail de sape auquel nous assistons.

1- Dans ses conclusions, la Commission du 11 septembre, à l'été 2004, demande au renseignement d'explorer toutes pistes pouvant montrer une collaboration d'un Etat avec les terroristes du 11 septembre. Des Etats sont cités : Iran, Soudan, Syrie… Mais pas l'Irak.

2- La Commission du 11 septembre parle de "liens entre l'Irak et Al-Qaeda" mais ajoute aussitôt "mais pas pour porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis". Dire que dix-huit kamikazes dirigés par un doctorant en architecture aient pu détourner quatre avions et les lancer simultanément sur des cibles de grande importance, tout ceci après s'être entraînés dans une grotte en Afghanistan, ça peut convaincre le chaland ignorant. Les gens sont amnésiques. Mais pas les autres. Aucun groupe terroriste durant la guerre froide ne vivait par lui-même. L'argent, les planques, les faux papiers et l'entraînement nécessaires exigent la présence d'un Etat-sponsor.

3- L'enquête sur les attaques d'anthrax passe à la trappe. Elle n'a pas été résolue et ne le sera jamais. C'est le talon d'Achille de la Commission du 11 septembre. L'anthrax n'est pas une arme biologique que l'on peut produire soi-même. Tout comme l'énergie nucléaire d'une bombe sale, elle doit être vendue par un Etat, en l'occurence ici l'Irak, comme confirmé par une étude publiée dans le numéro de mars 2007 de l'International Journal of Intelligence and CounterIntelligence. Aucun "groupe terroriste" indépendant n'a les moyens de se procurer de l'anthrax. L'ombre d'un Etat plane derrière ces attaques, raison pour lesquelles l'enquête n'aboutira pas, même si le mal a été traité entretemps.

4 – Le gouvernement américain se retrouve dans une position loufoque. Il affirme que l'Irak était un Etat-sponsor du terrorisme mondial – mis à part Al-Qaeda. Il demande au renseignement de déterminer une possible assistance étatique aux attentats du 11 septembre – excepté l'Irak. Il explore toutes les voies possibles sur l'origine de l'anthrax – excepté la piste irakienne. Et beaucoup tombent dans le panneau.

5 – Le Pentagone finit par se contredire grossièrement. Il cite officiellement l'Irak parmi les sponors du jihad islamique égyptien. Bien. Mais ce qu'a oublié l'auteur du rapport, c'est que les kamikazes du jihad islamique égyptiens sont des affiliés d'Al-Qaeda depuis juin 2001. Ils portent des bandanas rouges qui les distinguent de leurs concurrents. C'est le cas des jihadistes du Vol 93 qui se sont écrasés en Pennsylvanie.

Comme me l'écrivait Laurie Mylroie encore hier, "l'administration est dans de beaux draps. Elle a voulu ménager la chèvre et le chou, éteindre la polémique sur les erreurs précédant le 11 septembre tout en visant sa source, l'Irak. C'est une erreur monumentale. Aujourd'hui, les Américains ne savent pas pourquoi ils sont en guerre, et une bonne moitié d'entre eux s'apprête à porter à la présidence Barack Obama, qui sera encore plus faible que Clinton sur les affaires de sécurité nationale.

L'Irak est le conflit le plus justifié depuis l'entrée en guerre des Etats-Unis après Pearl Habor, mais le carriérisme des élites de Washington a tout ruiné. Nous ne savons pas encore comment tout cela va se terminer, mais vu la manière dont ça a commencé, je suis pessimiste."

3 réflexions sur « La véritable histoire du 11 septembre »

  1. histoire loufoque
    je voudrais que l’on m’explique comment un pays sous embargo, découpé en 3 zones et sous la surveillance des etats unis depuis la premiere guerre du golf ai pu organiser les attentats du 11-09-2001 ???

    et comment vous avez eu l’information que les «  »djihadistes » » (avant d’utiliser ce mot pour ce genre d’action, il faudrait en connaitre le vrai sens) du vol 93 portez des bandanas rouge ?? pour mieux passer aux controle des frontieres ? pour ne pas se faire remarquer dans l’avion ?
    en tout cas cette hypothése ne tient pas la route, les seuls états qui auraient pu « aider » les terroristes se sont les etats unis et Israel.
    ce serait bien la premiere fois que des immeubles tombent suite à un impact et à un incendie (les 2 tours ont été construite en tenant compte justement d’un impact d’avion)
    et pour que les avions puissent arriver à visé aussi juste ils leurs fallaient des balises de repérage, serait ce les gars du bandanas rouge qui se serait introduit inconito dans les tours pour poser les balises ?

  2. C’est du pur n’importe quoi , pour justifier une guerre et non pas un conflit comme cet article le fait croire , c’est une guerre ,qui a laissé un pays à la dérive avec des morts quotidiennes depuis des années , un pays qui même s’il était présidé par saddam , vivait bien mieux que depuis que les etats unis ou bien on va dire depuis que le Bush junior ait decidé de terminer le travail de son papa et de se faire un peu d’argent de poche avec le pétrole .
    RIEN absolument rien ne pourra jamais justifier cette guerre , rien ne peut justifier d’aller assassiner un peuple pour atteindre saddam .
    C’était un acte du pays le plus puissant du monde sur un pays beaucoup beaucoup plus faible militairement et économiquement .
    Je suis certaine que même s’il y a avait un lien entre l’Irak et Al Quaida , ce que les USA n’ont jamais pu prouver ,et ne pourront probablement jamais prouver puisqu’on a bien fini par comprendre qu’ils se sont (oups) trompés tout simplement , il y avait d’autres solutions moins meurtrières pour régler « le conflit ».

  3. Leo Strauss et la logique d’empire (La nouvelle Rome)- Bilderberger (Rockefeller)

    Nombre des défenseurs les plus acharnés de la guerre en Irak et d’un empire américain modelé sur l’ancien Empire romain sont des disciples de feu Leo Strauss (1899-1973). Professeur à l’université de Chicago dans les années 50 et 60, Strauss a créé un vaste réseau d’émules adhérant à son interprétation particulière de la « philosophie classique ». Il considérait par exemple Platon comme un fasciste « élitiste » nietzschéen, mêlant à cette fraude une vision quasi religieuse du « patriotisme américain » et la nécessité d’un « interventionnisme » américain dans le monde pour défendre la « démocratie ».

    Leo Strauss et Allan Bloom, également de l’université de Chicago, contribuèrent beaucoup au lancement du mouvement néo-conservateur aux Etats-Unis dès le début des années 70. Leurs idées exercèrent une forte influence sur deux des fondateurs de ce mouvement, Irving Kristol et Norman Podhoretz. Le fils du premier, William Kristol, aujourd’hui rédacteur de l’influent magazine Weekly Standard, a étudié auprès d’un disciple de Strauss, Harvey Mansfield. Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone et principal architecte, au sein du gouvernement, de la guerre contre l’Irak et d’une politique néo-impériale, fut un élève de Bloom. Un autre disciple de Strauss est Francis Fukuyama, conseiller en « bioéthique » de la Maison Blanche, dont la théorie de la « fin de l’histoire » représente une adaptation des idées de Strauss à l’idéologie néo-impériale.

    Leo Strauss et ses disciples ont pris le contrôle des facultés de philosophie et de science politique dans d’innombrables universités à travers le monde. Ses adeptes jouent le rôle classique de laquais d’empire pour les élites financières et militaires qui mènent aujourd’hui l’offensive impériale.

    D’origine juive allemande, Strauss devint (ironiquement) un adepte de Martin Heidegger, l’un des principaux partisans philosophiques du régime nazi. Pire: sa carrière fut promue par Carl Schmitt, le principal théoricien en droit de la période nazie. Son origine juive lui interdisant de s’intégrer dans le mouvement nazi, Strauss quitta l’Allemagne pour défendre ailleurs sa version nietzschéenne et heideggerienne du fascisme. Aidé financièrement par la Fondation Rockefeller, il se rendit en Grande-Bretagne et, de là, aux Etats-Unis où il fit carrière à l’université de Chicago, dirigée à l’époque par Robert Hutchins. Là régnaient alors les idées de Bertrand Russell et de l’empirisme britannique. Strauss, Bloom et leurs disciples sont une expression de l’influence de Russell dans les composantes impérialistes des élites politiques et académiques américaines.

    Sources : http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_692.html

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