Nous l'aurons donc entendue cette phrase: "avant les femmes ne travaillaient pas" ; c'est encore pire que d'entendre "avant c'était mieux" (qu'est-ce-qu'on l'entend aussi celle-là!!)
 
Non, avant (avant quoi ?) les femmes ne travaillaient pas – c'est historiquement prouvé – tous les romans vous le diront.
 
Avant….
– avant dans les grandes maisons bourgeoises, la poussière n'existait pas, le linge n'était jamais sale, les enfants se gardaient tout seuls, les repas apparaissaient miraculeusement sur les tables et les restes disparaissaient tout aussi miraculeusement…. vous savez comme dans les contes de fées….Tiens, comme dans la Belle et la Bête (version souris américaine) où les ustensiles chantent et parlent… La maîtresse de maison en attendant que son cher mari rentre du travail partageait le thé et les petits fours avec quelques personnes dont les bébés en bas âge avaient été confiés (dans leur pays natal) à quelques nourrices qui s'amusaient, elles, à les nourrir et les élever…
 
– avant à la ferme, la belle fermière tout au long de la journée cueillait les marguerites et les coquelicots, et les bleuets aussi (avant… vous savez…avant….l'invention des désherbants!), puis tout au long du jour, elle trouvait un joli vase, allait jusqu'à la fontaine ou l'abreuvoir, remplissait le vase, y mettait les fleurs…..et attendait ainsi le retour de son fermier charmant qui avait travaillé aux champs…. Ils passaient une charmante soirée dans une maison toute proprette que les petits lutins avaient astiquées…après avoir dégusté une bonne soupe aux lards arrivés là on ne sait comment….
 
– avant dans toutes les maisons,  ferme ou maison bourgeoise, les vitres étaient autonettoyantes, le sol auto-lavable, le jardin se semait et se récoltait tout seul, les légumes une fois murs se jetaient tout seuls dans la marmite au-dessus du feu….alimenté par le bois… et la femme en attendant s'amusait avec ses copines avec des draps et quelques autres vêtements autour d'une fontaine à l'eau glaciale; elles s'amusaient comme des petites folles… Quel bonheur c'était en ce temps-là!
 
– avant, enfin depuis du moins, que les gens s'habillent, les vêtements, et toutes les jolies dentelles qui pendant quelques décennies les ont ornés, arrivaient sur les étals. C'étaient de petites fées qui les fabriquaient au coin du feu à la lumière faiblarde d'une chandelle. Ces petites fées avaient les doigts usés et les yeux fatigués mais il leur fallait broder et piquer dans un délai assez court pour que jolis messieurs et précieuses dames puissent aller paraître….
 
c'était bien.
Ah oui, j'oubliais, en fait, mais non, suis-je sotte….
Mais si, certaines femmes travaillaient déjà puisqu'elles recevaient un salaire…. quant aux autres….
 
Lire à l'occasion: "La dentelière d'Alençon" et tous les livres de M. SIGNOL, et, pour les nostalgiques, quelques MAUPASSANT, ZOLA ?.
et puis: Texte de Joan Scott, « La travailleuse », extrait de Histoire des femmes en Occident. Le XIXe siècle, Plon, 1991, p. 481-489:
 
Un petit texte tiré de ce site:
http://jcraymond.free.fr/Terroir/Metiers/Carrier/QuandFemmes.php
"Qui irait imaginer dans ces conditions des femmes travaillant dans les carrières ? Pourtant, il y en avait. Mais qu’y faisaient-elles donc, pensez-vous ? Pendant le mois d’hiver la carrière était un lieu à la température clémente. De plus, lorsque les journées sont courtes, l’éclairage était de bien meilleure qualité que celui d’une simple bougie voire même que d’une lampe à pétrole. Alors, les femmes dès le matin accompagnaient leurs époux dans la carrière. Elles occupaient leur journée à des travaux d’aiguille. Peut-être y avait-il quelques braseros pour réchauffer les gamelles. Mais la personne qui nous a rapporté ces faits ne nous en a rien dit. Nous avons appris aussi que la broderie se faisait aussi dans les caves car la température et l'hygrométrie variant peu les fils ne travaillaient pas ce qui facilitait le travail. "

 Aujourd'hui, c'est bien! les femmes travaillent, elles peuvent avoir un salaire en compensation…. sauf, bien sûr (il ne faut pas exagérer quand même), pour tous leurs amusements dans la maison (cuisine, ménage, nettoyage, repassage, racommodage, éducation, coatching, animation, jardinage, bricolage, infirmerie, assistanat,….).
Il paraîtrait même que si les femmes ne travaillaient pas, contre salaire j'entends, il y aurait moins de chômage! Si, c'est vrai! je l'ai entendu dire. On entend de ces choses…
On écrit de ces choses….. la preuve!