Je suis inquiet pour l'avenir de mes enfants. On me dira que c'est de bonne guerre que les vieux soient inquiets pour les jeunes, le paradis il est toujours perdu, toujours daté d'avant-hier. C'est sans doute vrai.
Quoique je ne l'ai jamais connu le paradis, ni même imaginé au Sénégal…
Objectivement, le Sénégal ne s'enrichit pas, ou si peu que c'est insignifiant pour la population. On continue à faire des enfants comme si on avait décidé de peupler le monde entier avec nos momes surnuméraires.
Vont bien finir par grandir tous ces gamins, vouloir se marier un jour ! Ils feront comment ? Aujourd'hui il n'y a déjà pas assez de travail pour tous.
Le sempiternel discours sur la fuite des cerveaux qui appauvrit l'Afrique et l'empêche de se développer me fait doucement ricaner, certes jaune, mais rigoler quand même.
Tous ces diplomés on en fait quoi ? Des manoeuvres sur le port ? Même pas, la rue regorge déjà de manoeuvres inenployés… On les met à la disposition d'entreprises inexistantes ?
Heureusement qu'ils partent ou ne reviennent plus, cela en fait quelques uns qui auront une vie décente.
Faudrait pas non plus oublier qu'ils envoient de l'argent, beaucoup d'argent. Peut être la culpabilité et la mauvaise conscience ? Qui sait.
On nous dit que l'occident nous pique nos médecins, c'est vrai. Mais nous, on en ferait quoi de ces médecins ? On leur installerait des cabinet médicaux en brousse pour soigner les paysans qui ont souvent du mal à payer des consultations à 300 cfa ! (1/2 euro)
L'avenir de nos enfants il est pas ici… C'est un constat d'échec, c'est évident.
Mais, après tout, personne n'a demandé à naitre sénégalais, africain ou chinois. Si nos enfants ont la possibilité de construire leur vie autre part, je les encouragerais.
Et même à s'y installer définitivement, à s'y impliquer, à changer de nationalité s'ils le peuvent et à s'intégrer. Quels que soient les problèmes qu'ils peuvent rencontrer par ailleurs.
Notre pays, c'est là où nous vivons, travaillons et élevons nos enfants, là où est notre avenir. Pas autre chose. Le reste n'est que nationalisle primaire.
Le pays de nos pères n'est que le pays de nos pères. Il serait temps pour nous de nous débarasser de cet attachement viscéral et un peu enfantin d'avec la terre natale.