Tempête : un mort. Hourra !
Disons-le tout de suite, je suis retraité. Cela évitera les commentaires primaires. Mais, que voulez-vous, l’humour façon Coluche et Desproges m’a nourri. Que les cafardeux s’abstiennent de lire la suite.
La télé ce soir annonce que la tempête annoncée a fait un mort à Hendaye. Un retraité a été emporté alors qu’il se promenait sur la digue. Tous en chœur, nous devons approuver. Pas nous réjouir.
En effet, à cette nouvelle, il faut diviser les retraités en trois groupes sur lesquels l’effet de l’âge a des conséquences différentes.
Le premier groupe est constitué des suicidaires. La vie ne vaut plus la peine d’être vécue. Le plaisir est parti avec la libido. Les ressources sont en berne. La solitude est ravageuse. Bref, un bon coup de vent ferait l’économie d’un geste dont l’entourage aurait à se sentir coupable. On l’accablerait même d’une inconscience fatale. Bien fait pour lui, alors qu’il ne pensait qu’à soulager les siens.
Le deuxième groupe est formé des inconscients, à mon avis majoritaire. La beauté d’une tempête. Le courage de l’affronter, enfin. Après des années quelconques sans aventure, ni exploits. Et ce n’est pas de l’eau qui va arrêter ma promenade ! Debout, les morts (14-18) ! Comme on n’a pas l’échelle de Beaufort dans la tête, la force du vent finit par ressembler aux sensations d’une bonne cuite pendant laquelle notre toute-puissance surmonte toutes limites. Euphoriques qu’ils sont au bastingage de leur Titanic intime. Même leurs petits-enfants trouvent que leur Pépé est devenu fou ! Entre pétoche et fanfaronnade, ils ont choisi les jeux vidéo !
La dernière catégorie, la plus généreuse, la plus glorieuse est constituée de patriotes ! Les Mucius Scaevola de l’ère moderne ! (C’est la faute de vieux restes d’école d’un retraité ALZ… !) Sans doute, la moins nombreuse ! Supposons que la victime soit grecque. Un outrageant zéphyr s’annonce. Pire un vent rugissant qui soulève les vagues ! Et dans la tempête, l’écho des générations futures qui hurlent (Brontë) à leur niveau de vie englouti dans des fastes septuagénaires ! A quelques noeuds de la Chambre d’Amour ! La CNAV croise soudain l’alerte de Météo France ! Un dilemme insurmontable ! Pas d’excès de boissons, de nourritures, encore moins de tabac… Et la perspective d’un centenariat paisible. Alors que la crise gronde, que des décisions douloureuses seront indispensables, pourquoi ne pas faire œuvre de patriote en affrontant, liseré en boutonnière, les éléments adverses, les vents contraires. Et de garder à jamais pour soi ce geste magnifique !
PS : Je vais essayer de demander à ce que cette ineptie aille dans les infos positives. Que Modérato fasse son œuvre !
[b]Que c’est agréable à lire ! Il y a là 2 ou 3 petites choses qui n’ont l’air de rien, mais plus profondes qu’il n’y parait. Merci pour ce billet.[/b]
J’espère que la famille ne lira pas ce texte… Sinon il faut avouer que ce genre d’humour est réjouissant et intelligent donc rassurant.
Mais vous avez oublié une hypothèse, si je puis me permettre de « surfer » sur votre idée sans mauvais jeu de mot (mais avec prétérition) : cet auguste vieillard avait peut-être le vague à l’âme (d’où la petite promenade) avant de recevoir la vague à la figure (d’où le grand voyage).
Merci! Je m’en veux d’avoir oublié le vague à l’âme!
Puis ce qu’on parle de tempête,voici un drame qui s’est déroulé aujourd’hui à 12h sur la place Saint Lambert à liège(Belgique)
Un homme de 33 ans a tiré sur la foule et mis un obus!
résultats:4 morts,35 blessés grave et léger!
Et tout ça parce qu’il était convoqué par la police?
Je ne connais pas les raisons mais il s’est tué après cela!
Très bien écrit vos « hauts des hurlevents »!
Heureusement que j’ai signalé que j’étais retraité! Et conscient!
LES HURLES POUDRE
Nordine Amrani, 32 ans, était déjà connu des services judiciaires.
Une perquisition avait été menée à son domicile il y a quelque temps,
rue Bonne Nouvelle, à Liège.
Les enquêteurs recherchaient alors des plants de cannabis et
avaient finalement découvert des armes.
@Jacques
MERCI pour cette info positive.
Je suis une enfant des années Coluche qui aime beaucoup Desproges.
Pour moi, le Maître dont beaucoup se sont inspirés…sans en avoir l’air !!!
Encore bravo pour ce doux billet 🙂
à Valadelie, merci à mon tour. L’an dernier, j’ai vu un spectacle par un comédien de la Comédie Française disant du Desproges. Prodigieux!
Maestro,
allegro ma non troppo, de l’Outrecuidance à l’Ironie, vous surfez avec Maestria les maux mis en mots sur l’horizon de nos certitudes.
Mot d’humeur interjectif et mise en perspective des maux : quelle audace latine !
– complexion subjective ou esprit objectif ?
Quand la vie (se) défile face à la vague lame de fond qui se profile, l’instant, sur sa crête effervescente, surfe allègrement l’écumeux silence à venir, défiant ainsi le vague à l’âme glissant à son insu sur le fil du rasoir de l’existence, bien loin des embruns iodés régénérant en cet absolu pressant la vie et ses remords impérieux.
Conscience – inconscience … facétie suprême de l’être se riant des dynamismes qui l’ont vu naitre !
Sur ce chemin, qui nous foule à chaque pas, le poids de l’a(d)vers _cité (voir à faiblesse et fatalité) nous rappelle, à chaque inconstance – facétieuse ire_honnie -, que le souffle des éléments primordiaux englobe à l’envi notre élémentaire humanité.
Restons vigilant dans vos trois cas figurés chair jacques
— sourire étale… sans vague – à l’âme_usé en son repos enfin pérenne.
Belle plûme frétillante ! Bel âge enjoué ! beau plumage coloré!
la maturité fait main basse sur soi-même, et, au pied levé , haute voilure à son envol !
– à vous lire encor et encor Jacques Monnet le facétieux
bien à vous
le ti poulpe en superficielle profondeur
…
Que de compliments, Sourire! A en rougir comme une crevette!
Oui pas mal mais bof
très beau billet, bien écrit, vous jonglez avec les mots avec une facilité déconcertante…Bravo!
Faut-il ajouter à mon humeur sombre cet habitant d’une maison de retraite à Marseille qui tue 6 personnes pour avoir ouvert un sachet de sucrerie avec un briquet?
Moi, je ne veux pas vieillir.
Je me vois déjà fripé, racorni, fientant sur moi, désespérément honteux dans ma fétidité dernière…Et puis je n’aime pas les vieux. Les vieux ont le regard bizarre.
Il y a des vieux qui ont le regard complètement désemparé… il y a même des vieux qui n’ont plus de regard du tout… rien… le noir…
Vous avez deviné ??? 😉
[b]Dire que je suis passée à côté de ce billet qui pour moi est du pur Jacques Monnet.
Un philosophe doublé d’un poète qui manie le « verbe » avec une facilité étonnante.
Un précieux homme que notre Jacques Monnet (d’ailleurs Mum ne s’est pas trompée, elle non plus).
Un juré sur C4N, et croyez moi, je suis fière de l’avoir convaincu de nous rejoindre.
SOPHY[/b]
Excellent article. Bravo à l’auteur…