17€, ce sera le montant de la taxe carbone. Nicolas Sarkozy a tranché. Mais au delà de la polémique qui a secoué la France pendant une quinzaine de jours, sous quelle forme se présente cette nouvelle contribution, qui entrera en vigueur l’année prochaine ? Explications.

La taxe carbone sanctionne les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Son objectif réside dans la réduction de ces émissions, conformément aux engagements pris par la France lors de la signature du protocole de Kyoto et l’adoption au niveau européen du paquet climat énergie. La tonne de dioxyde de carbone sera ainsi facturée 17 euros, comme l’a décidé Nicolas Sarkozy. C’est plus que les 14 euros évoqués par François Fillon, mais c’est beaucoup moins que les 32 euros préconisés par la commission Rocard, chargée de plancher sur le sujet. Pour prendre un exemple, le litre d’essence sera taxé 4 centimes de plus.

 

Seront concernés par la taxe carbone tous les ménages sans exception ainsi que les PME, les grands groupes étant déjà assujettis au système européen des quotas. Toutefois, le président de la république a assuré que les sommes prélevées seraient intégralement compensées sous la forme de réduction d’impôts sur le revenu, ou de "chèques verts" pour les particuliers non imposables. Le système se veut donc fortement incitatif : émettez moins de CO2, vous réduirez vos impôts.

La taxe carbone est appelée à augmenter, puisqu’elle devra atteindre 54 euros d’ici 2020 si la France veut honorer ses engagements, d’après les experts de l’Agence pour la maîtrise de l’énergie. Cependant, le gouvernement n’a pas communiqué sur les modalités de cette hausse. L’avenir de la taxe carbone reste donc opaque.

Si certains s’inquiètent de l’impact de cette nouvelle taxe sur notre économie (baisse de la compétitivité en vue), d’autres au contraire soulignent les effets positifs qu’elle ne manquera pas d’avoir. 200 000 chantiers d’isolation devraient ainsi débuter dès l’entrée en vigueur de la taxe carbone.