Abou Diaby a été convaincant lors de ses deux entrées en jeu en amical. Il pourraît être la surprise de ce Mondial.
Abou Diaby est un de ces joueurs que n’importe club voudrait posséder. Des qualités, il en a tellement qu’il serait difficile de toutes les énumérer. C’est son club d’Arsenal qui se fait un plaisir de les exploiter. A Londres, aligné avec Fabregas et Nasri, il fait des ravages. Pourquoi n’en ferait-il pas autant avec Toulalan et Gourcuff ? C’est ce que le sélectionneur Raymond Domenech doit se demander. Car lors de ses deux entrées en jeu face au Costa Rica et face à la Tunisie, il a prouvé par moment son immense talent. Un immense talent qu’il n’a plus à démontrer mais trop souvent gâché par de nombreuses blessures à répétition. Nul doute que quand il est à 100 %, ce joueur est unique en son genre, à la fois physique et technique, à la fois défensif et capable de se projeter vers l’avant de manière subtile et efficace. Des qualités qui feraient de lui l’un des meilleurs milieux au monde, n’ayons pas peur des mots. A Arsenal, il est indéboulonable, indispensable. Il récupère, porte le ballon aux attaquants et assure une transition hors norme vers l’avant. Il sait aussi faire les bons choix, protéger le ballon quand il faut le protéger, le donner quand il faut le donner. Il sait lire le jeu, d’une manière différente d’un vrai meneur de jeu. Le meneur de jeu cherche à faire une passe décisive. Dans son rôle de relayeur, il cherche avant tout à trouver le coéquipier démarqué en bonne position. Dans ce domaine, il est inégalable.
Malouda a-t-il du souci à se faire ? Peut-être. Gourcuff a montré qu’il pouvait faire la différence, notamment sur des frappes de loin et sur coup de pied arrêté. Malouda, lui, n’a pas rééditer les performances qu’il avait l’habitude de réaliser ces derniers temps avec Chelsea, club avec lequel il a été champion d’Angleterre. Abou Diaby s’est montré décisif pendant le peu de temps qui lui a été accordé. Il fut passeur décisif sur le but vainqueur de Valbuena offrant un caviar à l’entrée de la surface au Marseillais. Plus que cette passe, c’est dans la manière dont il s’est mis en position de force pour l’offrir qui a marqué les esprits avec ce triple contact pour éliminer deux adversaires. Car Abou Diaby est aussi un fin technicien, capable de se sortir de situations incroyables à l’image de Ronaldinho dans ses bonnes heures. Contre la Tunisie, il ne s’est pas mis en évidence offensivement, mais a récupéré beaucoup de ballons dans l’entrejeu en utilisant cette couverture physique qui lui est propre. En fait, il a un peu le style défensif de Alou Diarra et la finesse technique de Gourcuff, ce qui en fait un joueur complet, capable de tout.
Son seul défaut est donc sa fragilité physique qui rend ce joueur indispensable quand il est à 100% plutôt neutre et dont on ne parle pas beaucoup. Pourtant, Diaby a tout d’un grand. A Arsenal, on le compare déjà à Vieira. Etant donné le respect qu’ont les supporters là-bas pour leur ancien capitaine (et ancien capitaine des Bleus), on imagine l’étendue de son talent…