S’il est un souci majeur dans le domaine de la greffe d’organes, outre bien entendu le fait de trouver un donneur compatible, c’est celui lié à la conservation…

En effet, chez l’homme, le délai entre le moment du prélèvement sur un donneur et sa transplantation sur le receveur n’excède pas une douzaine d’heures.

Ainsi existe t-il ce que l’on pourrait appeler des "barrières géographiques", qui ne permettent hélas pas dans la majorité des cas, de transplanter des patients se trouvant à de grandes distances du donneur.

Des chercheurs de l’Université d’Harvard à Boston (Etats-unis) viennent de mettre au point une technique, qui permettrait de tripler la durée de préservation d’un organe.

Du moins ont-ils réalisé la prouesse, de conserver un foie de rat, trois fois plus longtemps que par la méthode classique, grâce à ce qu’ils ont baptisé le "Supercooling", ou surfusion en français.

La surfusion consiste à congeler un organe (foie en l’occurrence) sans toutefois le solidifier, auquel cas il ne serait plus utilisable.

On ne connaît encore rien de très précis sur cette technique révolutionnaire, si ce n’est que l’organe à transplanter serait imprégnés de substances antigel, garanties non toxiques bien évidemment, permettant d’abaisser la température de l’organe à -6°, sans qu’il ne soit toutefois congelé.

Dans le journal Nature Medicine, les chercheurs affirment avoir pu conserver sans le moindre dommage, des foies de rats durant 4 jours, au lieu des 24 heures habituelles.

En outre, 100% des rats greffés avec les foies traités en surfusion, aurait survécu durant trois mois, ce qui laisse entrevoir un espoir.

Hélas, bien que prometteuse, la méthode de la surfusion demeurent extrêmement complexe, car en plus des antigels cités plus haut, il faut afin de maintenir l’organe vivant, utiliser des fluides nutritifs.

Hors, ces fluides nutritifs se doivent d’être dispensés au greffon à l’aide d’une machine et ce sur une durée d’une heure, avant que l’on ne passe à la surfusion elle-même et ensuite encore durant 3 heures après la phase de réchauffement.

Les inventeurs de la technique affirment quant à eux, que la complexité du procédé, sera largement dépassée par ses bénéfices au profit des receveurs.

De grands chirurgiens ont attiré l’attention sur le fait, que ces heures de préparation, permettraient aussi aux équipes médicales de mieux préparer les receveurs, tout en étant assurés de la viabilité des greffons.

Enfin, Bote Bruinsma, éminent ingénieur à la faculté de médecine de l’Université d’Harvard, affirme que la surfusion pourrait parfaitement (moyennant quelques modifications mineures), être adaptée à la conservation d’autres organes, tels que le cœur, les reins ou les poumons.

(Sources Futura-Santé)