La surconsommation

 

Le texte qui suit est seulement une introduction d’un aspect de la surconsommation. Le mot obsolescence est synonyme en quelque sorte du mot péremption, comme dans l’expression «date de péremption». L’obsolescence programmée reflèterait donc le concept de fixation précise d’une durée de vie d’un objet et ce, avant la création de l’objet en tant que tel. Ceci voudrait donc dire qu’un objet pourrait être réalisé, puis devenir dysfonctionnel volontairement à un moment précis. Pour ne pas dire tous les objets de ce monde, presque toutes choses matérielles que l’on connait sont conçues à travers cette idéologie. Pourquoi un tel raisonnement? La réponse est simple et influente : l’argent! Le concept est simple ; plus les objets brisent, plus les gens achètent, et plus les gens achètent, plus l’économie roule…

 

Quelle serait la réponse, si j’affirmais à des gens que toutes les ampoules de ma maison ont une durée de vie de 100 000 heures? Je crois fermement qu’ils ne me croiraient pas. En effet, ils auraient raison, car ce n’est pas le cas. Pourtant, il existe des brevets certifiant des ampoules dotées d’une durée de vie de 100 000 heures qui ont été réalisées concrètement. Comment se fait-il que ces ampoules ne soient pas offertes sur le marché? La réponse à cette question concerne l’obsolescence programmée. Ce concept s’est développé dans les années 20. C’est plus précisément en 1924 qu’un cartel international, appelé Phoebus a été créé secrètement pour contrôler la production d’ampoule et leur durée de vie. Initié par les principaux dirigeants de la grande société Philips, de l’entreprise Osramet de la compagnie General Electric, ce cartel concernait tous les principaux fabricants d’ampoules d’Europe et des États-Unis. Phoebus consistait à imposer une durée de vie de 1000 heures pour chaque ampoule créée. Le but derrière tout ça était de contrôler la production d’ampoule en accordant des licences et des brevets précis aux compagnies d’ampoules. Les initiateurs de ce cartel savaient qu’en contrôlant, ils obtiendraient par le fait même de l’argent. Les hommes derrière Phoebus allaient même jusqu’à donner des amandes si les ampoules d’une compagnie duraient plus de mille heures. En quelques années, Phoebus a atteint ses objectifs… Quasiment toutes les ampoules à travers le monde entier avaient une durée de vie de 1000 heures. Il est à noter que Phoebus changeait fréquemment de nom, par exemple Internation Electricity Cartel. Si ce cartel changeait de nom, c’est car l’idéologie derrière celui-ci se résumait en un complot qui engendrait une concurrence déloyale (ou plutôt une quasi absence de concurrence), un contrôle des prix et un contrôle de la durée de vie des ampoules. C’est trois faits sont plutôt déplorables et les initiateurs du projet tenaient à garder tout ceci secret… C’est en 1942 que le cartel a été découvert. Les plaintes et les procès ont suivi. C’est en 1953 que les compagnies «sous le régime» de Phoebus (presque toutes les compagnies d’ampoules) ont pu lever les restrictions de celui-ci. Par contre, les ampoules continuent d’avoir une durée de vie de 1000 heures… Ce n’est pourtant pas la technologie qui fait défaut… En 1824, les ampoules duraient en moyenne 2500 heures. Il y a aussi dans le monde une ampoule qui est allumée depuis 111 ans! Elle est dans une caserne de pompier à Livermore, en Californie. C’est l’unique exemplaire fabriqué par Adolphe A. Chaillet. Il est malheureusement décédé avant de dévoiler son secret. Bref, tous ces exemples sur les ampoules démontrent que l’obsolescence programmée est très présente dans notre monde de consommation. J’ai parlé uniquement des ampoules, mais de nos jours, presque tous les objets sont sujets à briser plus rapidement qu’avant et ce volontairement. C’est pourquoi on dit «programmé»…

 

Dans le documentaire intitulé «prêt à jeter ou l’obsolescence programmé» la phrase suivante est évoquée : «Est-il possible d’imaginer une économie viable sans l’obsolescence programmée et sans impacts sur l’environnement?»


C’est en effet une stratégie économique. En 1929, en réponse à la crise économique, un dénommé Bernard London, courtier immobilier vivant à New York propose de mettre l’obsolescence programmé obligatoire. Ainsi, si chaque objet avait une limite de vie, les gens seraient obligés d’en acheter d’autres et les emplois pourraient refaire surface. Étant salariés, les gens pourraient alors consommer de nouveau, et ainsi de suite. L’économie, c’est comme une roue qui tourne et l’obsolescence programmée peut être utilisée pour augmenter la vitesse à laquelle cette roue tourne. Par contre, les propos de Bernard London n’ont pas été considérés. C’est plutôt radical comme solution… Pendant que les compagnies nous fournissent des objets de piètres qualités, elles se mettent de l’argent dans les poches, et les consommateurs se voient obligés de consommer à nouveau. Il ne s’agit pas toujours d’objets de piètres qualités… Il peut parfois s’agir d’objets de bonnes qualités, mais les objets se brisent à un moment précis et décidé. Ce que je veux dire c’est que l’objet peut très bien fonctionner et donner de bons résultats, mais cesser de fonctionner à un moment précis. Par exemple, certaines imprimantes contiennent une puce qui enregistre le nombre d’impression, puis après un nombre ‘x’ d’impression, elle ne fonctionne tout simplement plus! Comment les consommateurs devraient réagir face à ça? Personnellement, je trouve cela insensé. Qui sommes nous pour se faire avoir comme ça? Ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de toujours acheter continuellement et de renouveler leurs objets. C’est clair qu’il y a derrière l’obsolescence programmée une question d’éthique. C’est probablement pour ça que la proposition de Bernard London n’a pas été acceptée. Malgré le fait que les dirigeants ont refusé d’adhérer à ce genre de solution économique, il reste que de nombreuses compagnies utilisent l’obsolescence programmée dans la fabrication de leurs objets. Par exemple, Dupont qui a fait la découverte révolutionnaire de la fibre synthétique appelée nylon, a commencé, en 1940, à vendre des bas de nylon extrêmement résistants. Il a connu un succès fou! Ses bas étaient tellement résistants qu’on pouvait s’en servir comme corde pour tirer une voiture en panne… L’inconvénient du produit qu’il offrait, c’est que les bas étaient tellement résistants que les dames en achetaient qu’une seule foi, ou presque… Dupont a alors commencé à introduire des composantes additionnelles dans ses bas de nylon afin que ceux-ci soient de moins en moins résistants, pour que les clientes soient obligées d’en acheter à nouveau, et que, par le fait même, l’industrie continue d’augmenter ses ventes… Ainsi les gens ont continué à acheter continuellement ce produit.

 

Les compagnies sont-elles les seules responsables des achats continus?

Au début du XXe siècle, une des premières industries automobiles fait son apparition. Il s’agit alors de Ford. En 1908, elle sort le modèle Ford T.  À prix abordable, cette voiture est comparée à un cheval de trait. Solide, fiable, et surtout conçue pour durer, c’en 1920 que la Ford T  se retrouve à représenter la moitié des autos à travers le monde. General Motors, grand compétiteur de l’époque et aujourd’hui propriétaire d’entre autres, Chevrolet, Buick et Cadillac n’apprécie pas les nombreuses ventes de la Ford T. Il décide donc d’utiliser une stratégie différente de celle de Ford qui consistai, alors, à vendre une voiture solide et conçue pour durer. Chevrolet décide de miser sur l’image… L’esthétique est alors prônée. Plusieurs formes et couleurs différentes apparaîtront sans arrêt. Chevrolet met en valeur l’image plutôt que la qualité… Concept très actuel et très présent dans le commerce d’aujourd’hui, puisque la stratégie utilisée a fonctionnée numéro un à l’époque. Ford a vu ses ventes diminuer à un point tel, qu’en 1927, cette compagnie automobile a cessé la fabrication des Ford T. Les gens disaient qu’elle était désormais démodée. Les gens ne la voulaient plus et ce, même si elle était encore très fonctionnelle. Les nouvelles formes et couleurs de Chevrolet étaient bien plus attirantes et branchées. Les gens savaient pourtant que la qualité n’était pas du tout la même… Le but de Chevrolet, c’était que les gens changent de voiture aux trois ans. C’est extrêmement coûteux, mais les gens aisés peuvent très bien le faire et refléter ainsi une belle image à la dernière mode. Ce n’est pas tout le monde qui va changer sa voiture aux trois ans, évidemment. Il reste que le principe est là. Les gens achètent ce qui est nouveau! D’ailleurs le mot ‘nouveau’ est inscrit sur combien de produits dans une pharmacie, par exemple?


La surconsommation est présente et je dirais même (dans mes mots) ‘surprésente’! Les gens des pays industrialisés surconsomment, et je m’inclus là-dedans! La publicité est présente partout! Les gens achètent parce que c’est beau! Les gens achètent parce que c’est nouveau! Les gens achètent parce qu’ils veulent du changement de décorations! Les gens achètent même parce qu’ils sont déprimés! Les gens achètent pour ci et pour ça… Presque toutes les raisons sont bonnes pour acheter. Dans ce fait, l’obsolescence n’est pas la cause d’achats fréquents… Bref, d’une part l’obsolescence est un concept qui peut s’avérer choquant, mais d’un autre part, si les objets dureraient plus longtemps, est-ce qu’on les garderaient quand même? Tout ceci mène à se poser des questions sur la nature de l’humain.


À travers tout ça, qu’en est-il de l’environnement? La surconsommation engendre d’énormes conséquences néfastes sur l’environnement. (Cet aspect mériterait d’être étudié en profondeur.)


Quoi qu’il en soit, la surconsommation (qu’elle soit due à l’obsolescence programmée ou au choix personnel du consommateur) n’est vraiment pas bénéfique pour les générations à venir.