La sous-traitance consiste, pour une entreprise, à confier à un professionnel extérieur (en principe) l’accomplissement de tâches lui revenant normalement.
Elle est une bonne solution dans plusieurs cas : surcroît de travail, manque de compétences internes, recentrage de l’activité sur son cœur de métier, croissance de l’entreprise telle qu’elle se voit contrainte de renforcer certaines structures, tout en n’ayant pas les moyens, humains ou financiers, de les assurer en interne, en confiant à des sous-traitants des activités annexes (nettoyage, restauration, par exemple) ou des activités administratives (établissement des fiches de paie, recouvrement des créances).
Mais comme dans tous les domaines, et comme des meilleures choses, en abuser devient pervers et nuisible.
Ainsi, en est-il par exemple de la sécurité dans beaucoup de nos entreprises, notamment la sûreté nucléaire, où EDF s’est délesté de trop de responsabilités sur des sous-traitants, dont certains sous-traitent à d’autres entreprises, etc…
Madame Annie THEBAUD-MONY, directeur de recherche honoraire à l’INSERM a ainsi établi que notre électricien national sous-traitait des activités qui pouvaient être re-sous-traitées jusqu’à plus de cinq fois. De ce fait, EDF ne contrôle plus rien, cinq sous-traitants se sont pris une marge, ce qui aboutit à ce que l’exécutant final exécute une tâche qui aurait dû rester du ressort d’EDF, et à un prix, amputé des marges précitées, qui laisse craindre quant à l’efficacité de la façon dont est fait le travail.
Et que dire des travaux publics qui sont exécutés au mépris des règles du droit français, par des ouvriers dont les véhicules sont bizarrement immatriculés en Espagne, au Portugal, en Turquie ou dans les pays de l’Est, et qui ne parlent même pas notre langue ? Tout laisse penser que ces ouvriers sont exploités, au regard de notre mode de vie et que, là encore, des marges ont obéré le prix final.
Il est même des entreprises qui ont encouragé certains de leurs salariés à démissionner pour créer une auto-entreprise, en leur promettant du travail pendant un certain laps de temps, l’auto-entrepreneur perdant de ce fait toute la protection dont il bénéficiait en tant que salarié. C’est là un abus manifeste.
Il serait bon que le législateur prenne des dispositions pour que la sous-traitance soit purement et simplement interdite dans les industries à risques, les entreprises sensibles, certains services de l’Etat, et plus strictement encadrée et limitée sur un plan plus général. Nous y gagnerions en sûreté, en matière d’emploi et en efficacité.
[b]Le cas particulier d’EDF permet de doter généreusement les caisses des œuvres de charité des uns et des autres par le biais des cascades de sous-traitants et « on » nous fait croire qu’il faut augmenter les tarifs de l’électricité pour faire face à certaines augmentations ? (Où sont les « réserves » prévues pour faire face aux démantèlements des centrales nucléaires?)[/b]
La sous traitance est un outil de gestion économique pour les entreprises qui ne peuvent employer à temps plein certains services.
De plus en plus de projet se monte désormais dans le cadre dit de « partenariats » afin que diverses compétences puissent ainsi travailler et investir moins au départ pour limiter les risques. Pourquoi s’installer devant un concurrent au lieu de se joindre à lui avec vos cleints propres et ainsi joue le gagnant-gagnant ? Une vision de plus en plus développée par les jeunes entreprises.
Appliquée dans les anciennes Stés le principe de sous-traitance a été abordé pour des raisons d’économie souvent, et mal géré, voir des sous-traitants en cascade n’est que gage de moins de qualité générale au final et de danger. C’est ainsi qu’entres fabricants et clients il existe en France trop de « manges marges » et que les deux extrèmes se plaignent de ne plus pouvoir investir ou le client de toujours payer trop, pour moins de qualité…
Concernant EDF, la question est de savoir si à ce niveau technique, toutes les compétences peuvent s’aborder en interne désormais, la pointe technique appartient à diverses entreprises externes. Les éléments d’une usine ne sont pas fabriqués sur place déja à l’origine par EDF.
PH