La sortie de crise n’est pas pour demain !

Il semblerait que, depuis près d’un an, l’économie s’améliore.

Les valeurs boursières repartent à la hausse, avec elles, les cours des matières premières, la santé des banques et bientôt, nous dit-on, la situation de l’économie réelle.

Il faudrait croire que la crise est derrière nous, que les états sont parvenus à éteindre l’incendie à coups de centaines de milliards d’euros injectés dans le système bancaire.

Nous ne voyons toujours pas la couleur de la reprise économique dans la vie de tous les jours, mais ça viendra, nous dit-on.

D’ailleurs, ça viendrait si cette reprise économique n’était pas qu’une sinistre farce, et si le chateau de cartes que nous appelons "système bancaire" n’avait pas été reconstruit à l’identique (avec un point faible de plus sur lequel nous aurons le loisir de revenir)

Finalement, que s’est-il passé ?

À peu de choses près la même chose qu’en 1929 : premièrement une dérégulation du système bancaire avec pour conséquence une sur-spéculation (un article paru il y a quelques mois explique très bien le mécanisme, je n’y reviens pas). Disons pour simplifier que les banques ont spéculé avec de l’argent qui n’existait pas. Pour mémoire, 90% de l’argent brassé par les banques en ce moment n’existe pas. Deuxièmement un grain de sable (une baisse de l’immobilier aux USA en 2007-2008, une surproduction industrielle en 1929…) qui enraye la machine et entraîne une chute vertigineuse.

Et pourquoi une reprise ?

À partir de la fin 2008, nous étions arrivés à une situation illogique : les cours des actions avaient tellement baissé que la valeur estimée en bourse de certaines entreprises était devenue inférieure aux réserves de liquidités détenues par ces mêmes entreprises. Imaginez que je vous propose d’acheter 100€ un coffre-fort qui en contient 120… Je pense que j’aurais des clients.

En clair, nous avions des valeurs boursières sous-évaluées, avec en plus des banques gavées à coups de milliards d’euros par les banques centrales paniquées, et, par conséquent, de nouveau capables d’investir.

Avec une telle situation, il était inévitable que les cours repartent à la hausse.

Quand on est banquier, et que la bourse gagne près de 50% en 6 mois, en général, on s’enrichit. D’où les bons résultat, et l’annonce du remboursement du prêt d’état plus tôt que prévu.

MAIS, car il y a un mais, les banques (en passant, les traders ne sont que des employés qui font ce pour quoi ils sont payés, et ne sont, contrairement à la légende, aucunement responsables de la crise), recommencent à prendre des risques. Autant, sinon plus qu’avant la première chute, de l’aveu de certains traders.

Et elles auraient bien tord de s’en priver : au pire, les banques seront sauvées par l’état (on l’a bien vu fin 2008).

Toujours plus de risques, on a bien reconstruit le château de cartes d’avant 2008 avec, en plus, une situation économique très fragile sous plusieurs aspects :

La consommation, toujours faible, la faute à la progression du chômage qui continue.

L’immobilier qui poursuit sa baisse (ennuyeux si vous achetez à crédit : si vous êtes dans l’incapacité de payer les mensualités, la banque ne pourra se rembourser en saisissant le bien concerné)

L’endêtement des états. Après 1929, il était coutûme de limiter les déficits (ce qui n’était, certes, pas une bonne décision), aujourd’hui, on les laisse filler : 140 milliards d’euros attendus pour la France en 2009, soit 8,2% du PIB. Les états ne pourront s’endêter indéfiniement, contrairement à ce qu’on nous laisse croire : les créanciers, à défaut de pouvoir être remboursés, exigent au moins le paiement des intérêts. Lorsqu’ils penseront que l’état n’en sera plus capable, ils couperont les robinets.

Autant de grains de sables potentiels qui peuvent entraîner à tout moment un nouvel effondrement du château de cartes. Effondrement qui pourrait être encore plus grave que le précédent, si les états enchaînés par leur dettes ne peuvent réagir comme précédement.

Il est amusant de comparer l’évolution des cours de la bourse en 1929 et en 2008-2009 : ce sont presque les mêmes !

Un premier crash, puis une remontée. Le second crash observé en 1929 n’est pas encore apparu aujourd’hui, ne me demandez pas quand ça viendra : si je le savais, je ferais fortune.

6 réflexions sur « La sortie de crise n’est pas pour demain ! »

  1. A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU !
    [b]Les financiers du G-20 à la recherche de la croissance durable[/b]
    Les grands argentiers des pays riches et en développement du G-20 se sont engagés vendredi dans cette recherche à Saint-Andrews, en Ecosse, entre 2 parties de golf.
    [b]CONTINUEZ MES GAILLARDS !!!!!!!![/b]

  2. Vous me faîte penser à un truc drôle, Véritas : les fameux engagements du G20, que notre président du pouvoir d’achat a rappelé aux banquiers…
    Personne n’a compris qu’il n’y a jamais eu d’engagements au G20, seulement des recommandations, dont les banquiers ont pris bonne note, cela va de soi…

  3. [b]Bien-sûr Poisson Rouge; et puis il ya cette histoire de la taxe Tobin qui revient comme le monstre du Loch Ness …Ca tombe à pic …ils sont entrain de faire du golf tout à coté !!!!!!!!!!!!!!![/b]
    très bonne soirée et ne faites pas de mauvais rêves !!!!

  4. [b]Mince alors, vous êtes véritablement un visionnaire, cher Poissonrouge.
    Vos méthodes sont radicales, mais votre vision de l’avenir était déjà bien réelle.

    Novembre 2009, je ne me souvenais plus que vous étiez déjà parmi NOUS sur C4N.
    J’en suis heureuse.

    Mais suis-je donc bête, mes premiers affrontement amicaux, se situent sous mes articles écrit sur l’Éducation Nationale.

    Un sacré interlocuteur que j’avais trouvé là!!

    Je vous aime Bien Poissonrouge, malgré les errances de votre jeunesse, vous irez loin, très loin, dans la vie professionnelle

    SOPHY (pour une fois je signe)[/b]

  5. Problèmes radicaux, méthodes radicales Sophy…
    Il faut accepter l’idée que cette crise qui ne fait que commencer ne se règlera pas d’elle-même sous ce système-là.
    Seuls des évènements importants suivis de mesures radicales permettront de repartir sur de bonnes bases. Révolution, guerre, massacres, autre chose ? Ne me demandez pas quoi, je ne suis pas devin.

    Mais ces mesures radicales viendront, que cela vous plaise ou non, et vous n’y pouvez rien. La seule chose sur laquelle ont peut avoir une influence, c’est comment, par qui et dans quel but.

    Je préfère une révolution sans trop de casse qui serve à se débarrasser des parasites qu’une guerre et des massacres stériles qui ne feront que remettre en selle le même système, avec les mêmes défauts et les mêmes résultats à peine un siècle plus tard.

  6. [u]J’ai une question à poser :[/u] ou sont les Sarkozystes qui nous disaient, début 2009, que [b]notre [u]grand président de la croissance et du pouvoir d’achat[/u] avait brillamment agi en distribuant du cash aux banques ?[/b]
    Si leurs économistes étaient [b]suffisamment minables[/b] pour croire une seule seconde que ce plan de relance avait la plus petite chance de marcher, qu’ils les virent tout de suite et qu’ils m’engagent !

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