Même si un pays réussit à sortir de la crise financière, en ayant remis son système bancaire en état d’accorder tous les crédits dont l’économie a besoin, celle-ci ne repartira que si les particuliers, les entreprises et les collectivités locales se remettent à demander des crédits aux banques.Cela exige une relance à la fois monétariste et keynésienne.
Ces dépenses comprennent les investissements dont nous venons de parler. Mais comme il s’agit d’investissements exceptionnels, traduisant un volontarisme destiné à combattre la récession, nous les excluons des dépenses budgétaires suivantes
Il n’y a pas grand-chose à dire de la partie monétariste de la relance. Chaque banque centrale : Abaisse ses taux d’intérêt aussi bas que possible (0 à 0.25 % dans le cas de la Réserve fédérale des Etats-Unis début 2009), sachant que le risque d’inflation est nul en période de récession grave ;
Laisse croître la masse monétaire (l’argent disponible pour l’économie) autant que nécessaire pour l’attribution des crédits, sans forcément imprimer des billets.
Le seul pays qui puisse se permettre de faire tourner la planche à billets est les Etats-Unis, dont la devise est l’unique monnaie de réserve internationale. Et la Réserve fédérale n’abuse pas de cette possibilité, pour ne pas saper la confiance internationale dans sa monnaie, confiance qui a permis jusqu’ici aux Etats-Unis de payer leurs énormes déficits dans leur propre monnaie, ce qu’aucun autre pays ne peut se permettre de faire sous peine d’inflation et d’une dévaluation de cette monnaie . En fait, la banque centrale peut aussi mettre des liquidités en circulation en rachetant divers titres qui rapportent plus d’argent que les obligations à court terme, comme les titres à long terme du Trésor ou même d’entreprises. Les anciens détenteurs de ces titres se retrouvent avec de l’argent qu’ils doivent soit dépenser (peu probable), soit réinvestir. Une relance keynésienne de l’économie (donc de l’emploi quelques mois après) doit agir sur une (ou de préférence plusieurs) des 4 composantes ci-dessous de la demande, de façon à ce que leur total augmente. Une relance par la consommation des ménages consiste pour l’Etat à emprunter de l’argent qu’il faudra rembourser ensuite avec intérêts, et à le distribuer aux citoyens.
Les inconvénients de ce type de relance sont les suivants : L’argent distribué n’est pas nécessairement dépensé : les citoyens qui ont peur de l’avenir et ne sont pas dans la misère (la grande majorité, en France) risquent de l’utiliser pour se désendetter ou l’épargner, ce qui ne relance pas l’activité. S’ils dépensent l’argent reçu, comme ils savent que le cadeau fiscal ne durera pas, ils ne changent pas leurs habitudes de consommation, ils achètent quelque chose pour profiter de l’aubaine et c’est tout. L’économie n’est donc pas relancée de manière durable. Nous avons vu cela pour la relance américaine du printemps 2008. Des cadeaux fiscaux aux citoyens ne peuvent durer longtemps, sous peine de créer des déficits budgétaires incompatibles avec la limite de 3 % du PIB fixée avec sagesse par le traité de Maastricht. Cette limite est assouplie pendant la crise économique, mais elle sera nécessairement rétablie ensuite. Donc les Français qui demandent que l’Etat augmente les salaires (ce qu’il ne peut faire qu’en partie, en jouant sur le SMIC et les traitements des fonctionnaires), ainsi que les retraites, se font des illusions : où prendrait-il l’argent ? Un pays ne peut distribuer plus de richesse qu’il ne produit, sauf pendant une courte période, en empruntant. Et les entreprises, déjà durement atteintes par la crise qui fait baisser leurs ventes, n’ont pas les moyens d’augmenter leurs dépenses. Dommage que les politiciens français ne l’expliquent pas au journal télévisé de 20 heures. En conclusion : une relance de l’économie par la consommation n’est possible que pendant quelques mois, le temps que la relance par les investissements commence à produire des effets.
Dans l’Union européenne – et notamment en France – il y a depuis des décennies des mécanismes de solidarité avec les chômeurs. Ces mécanismes indemnisent ceux-ci en leur garantissant un niveau de vie minimum pendant de longs mois ; souvent ils leur procurent aussi une formation, une assurance maladie, etc.
Le premier effet de ces mécanismes est d’amortir la baisse d’activité économique, qui est plus lente et moins prononcée dans l’Union européenne qu’aux Etats-Unis. En outre, l’indemnisation des chômeurs ajoute ses effets aux mesures keynésiennes spéciales de relance de la consommation prises par les divers gouvernements européens. Donc en comparant l’effort anticrise des Etats-Unis – des centaines de milliards de dollars par an – avec celui de l’Union européenne, il faut prendre en compte l’indemnisation du chômage, plus généreuse en Europe qu’aux Etats-Unis.
Au total, l’effort de relance de la consommation restant très inférieur dans l’Union européenne à ce qu’il est aux Etats-Unis, la reprise sera moins vive en Europe : l’économie européenne mettra plus longtemps que l’économie américaine pour retrouver son PIB d’avant la crise.
A l’évidence, les divers gouvernements européens comptent sur un redémarrage précoce de l’économie américaine pour stimuler leurs propres économies grâce au commerce international. La reprise sera aussi freinée, en Europe, par le manque d’investissements internationaux : les préférences des investisseurs vont d’abord à l’économie américaine, puis à l’économie allemande, puis à l’économie française ; certains autres pays européens ne recevront d’investissements privés que lorsque les pays mieux notés par les agences auront été servis, ce qui peut prendre plusieurs années. Ces pays comptent donc sur le FMI pour leur venir en aide, mais le FMI ne pourra être efficace que s’il y a un consensus international pour lui apporter des centaines de milliards de dollars de fonds supplémentaires…
COMMENT INVESTIR ?
Dans une économie, la demande provient aussi de l’investissement des particuliers, des entreprises, des collectivités locales et de l’Etat, investissement qui prépare l’avenir en rendant l’économie plus productive et plus compétitive. L’investissement a un effet multiplicateur mécanique : chaque euro ou dollar investi donne du travail à des entreprises qui ont des salariés. Ces entreprises et salariés dépenseront l’argent reçu en échange de leur travail, donnant ainsi du travail à d’autres entreprises et artisans. Au total, chaque euro ou dollar investi générera plus d’un euro ou un dollar d’activité, amorçant ainsi un cercle vertueux. Le premier problème d’un investisseur, particulier ou entreprise, n’est pas de trouver de l’argent, c’est d’avoir foi en l’avenir ; la confiance est d’abord un problème psychologique.
Un particulier doit être sûr, lorsqu’il emprunte pour acheter une maison ou une auto, qu’il aura de quoi payer les échéances, les frais d’utilisation, les assurances, etc. : nous savons cela depuis Milton Friedman et le monétarisme. La seule manière pour l’Etat de rétablir la confiance en cas de crise est de persuader les citoyens que son plan de relance marchera, c’est-à-dire qu’il est assez massif et durera assez longtemps. Les discours de politiciens au lancement du plan ne suffisent pas, les citoyens ne reprenant confiance que lorsqu’ils constatent que leurs propres perspectives sont bonnes et qu’autour d’eux les affaires marchent, avec des carnets de commande pleins. Lors d’une relance par l’investissement, il faut de longs mois pour que les travaux financés démarrent, et en général bien plus d’un an pour que les investissements produisent des effets sur l’économie. La confiance demande donc des commandes aux entreprises qui leur donnent au moins un an de travail garanti. Une entreprise qui a des commandes de l’Etat sous-traite souvent du travail, ou en crée dans d’autres entreprises chez qui elle commande des fournitures ou de l’équipement. Ces entreprises doivent pouvoir trouver du crédit abondant et bon marché, à la fois pour pouvoir travailler en attendant d’être payées et pour pouvoir elles-mêmes faire les investissements nécessaires : c’est une exigence vis-à-vis de la politique monétaire de la banque centrale à la base des crédits accordés par les banques. La banque centrale doit aussi s’engager sur le long terme à maintenir le crédit bon marché et abondant, pour que ceux qui veulent investir aient confiance. De leur côté, les salariés des entreprises qui ont un carnet de commandes bien rempli prennent confiance en l’avenir : ils consomment et investissent, ce qui crée de l’activité. Conclusion : une relance keynésienne doit donner la priorité aux investissements par l’Etat et les collectivités locales. Si ceux-ci sont assez massifs et donnent du travail pendant suffisamment longtemps (un an environ), l’économie a des chances de repartir.
Les dépenses de l’Etat
Ces dépenses comprennent les investissements dont nous venons de parler. Mais comme il s’agit d’investissements exceptionnels, traduisant un volontarisme destiné à combattre la récession, nous les excluons des dépenses budgétaires suivantes.
L’Etat peut profiter de la crise pour réformer les transferts sociaux au profit d’une plus grande solidarité. Non seulement la crise atteint plus durement certains citoyens que d’autres, mais les résistances au changement sont plus faibles pendant une crise. Les pouvoirs publics peuvent ainsi augmenter les dépenses de Sécurité sociale et les retraites, diverses allocations et subventions. Ces dépenses supplémentaires, supportées par les budgets de l’Etat et des collectivités locales, peuvent être temporaires (un « coup de pouce » à la solidarité en temps de crise), donc compatibles avec du déficit budgétaire financé par des emprunts.
Elles peuvent aussi devenir permanentes, à condition d’être financées par des impôts et taxes supplémentaires ; l’idéal, alors, est que ces impôts et taxes proviennent de recettes fiscales additionnelles dues à la croissance économique, faute de quoi l’Etat reprendrait à certains ce qu’il accorde à d’autres pour préserver l’équilibre de son budget. Mais l’Etat doit veiller à ne pas décourager investisseurs en changeant trop la répartition des bénéfices des entreprises au profit des salariés. Un investisseur qui se retrouve ainsi dépossédé de revenus de son capital sur lesquels il comptait du fait d’une loi qui vient de changer est échaudé : il perd confiance et investira désormais ailleurs qu’en France. Si ceci arrive fréquemment, les entreprises françaises seront privées de capital, ce qui handicapera leurs investissements, donc leur croissance et leur compétitivité.
En outre, les investisseurs sont souvent de petits épargnants, qu’un transfert de bénéfices au profit des salariés prive de revenus pour la retraite, ce qui est inéquitable. C’est pourquoi la proposition faite par le président Sarkozy le 05/02/2009 de lancer un débat national sur la répartition des bénéfices des entreprises entre actionnaires, salariés et investissements est une bonne idée : après information et débat, les Français doivent choisir dans quel type de société ils veulent vivre. De toute manière, les contraintes de compétitivité et de fiscalité limitent la rétribution totale du travail (salaires+participation aux bénéfices…) comme celle du capital. Les exportations nettes (exportations moins importations) sont une forme importante de la demande, donc de l’activité d’une économie. C’est parce qu’elle est le premier exportateur mondial (oui, devant les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la France, etc.) que l’Allemagne a réussi à tirer son économie de la stagnation à partir de 2005. Les Allemands exportent des produits industriels à haute valeur ajoutée, dont la qualité justifie le prix. La France, au contraire, a des exportations nettes négatives, son commerce extérieur est en fort déficit, et ce déficit s’accroît sans cesse
Il y a trois causes principales à ce problème :
Par rapport à l’Allemagne le pays manque d’entreprises moyennes dynamiques ; La compétitivité des industries françaises souffre de salaires et charges trop élevés, ainsi que du trop faible nombre d’heures de travail des salariés français, un des plus faibles du monde (du fait des « 35 heures » et des concessions incessantes aux syndicats) ; Les entreprises françaises ont souvent du mal à trouver les crédits à l’exportation nécessaires du fait de la frilosité des banques. C’est pourquoi la proposition faite par le président Sarkozy le 05/02/2009 de supprimer la taxe professionnelle (impôt sur les immobilisations – investissements en matériel et locaux professionnels – qui les pénalise et n’existe qu’en France) est une excellente idée, si on trouve un moyen de la compenser pour les collectivités locales qui en ont besoin]. Dans l’important texte du 28/12/2008, le FMI fait les recommandations suivantes. Une relance keynésienne devrait injecter environ 2 % du PIB mondial. La relance prévue par le gouvernement français au début février 2009, moins de 15 milliards d’euros c’est-à-dire 0.9 % du PIB, doit donc être considérée comme bien trop timide d’après les critères des spécialistes du FMI. Elle l’est aussi en comparaison de la proportion du PIB retenue aux Etats-Unis (3 % pendant chacune des 2 premières années) et d’après le raisonnement que nous faisons plus bas. Chaque pays profitant des injections budgétaires des pays avec qui il commerce, du fait des exportations, il faut que les pays coordonnent leurs politiques de relance budgétaires, en les synchronisant et en leur donnant une proportion comparable du PIB. (C’est évident, mais le nationalisme des dirigeants des divers pays, dû au fait que les élections sont nationales, rend les négociations très difficiles. Et l’incapacité des institutions européennes d’imposer une coordination aux Etats membres n’arrange rien.) Chaque dollar ou euro injecté dans un secteur économique a un impact caractérisé par un coefficient multiplicateur. Dans certains secteurs, l’injection d’argent public est plus « rentable » que dans d’autres, son effet multiplicateur est plus grand.
Le FMI estime que, dans la crise actuelle : Les dépenses budgétaires et (en les ciblant bien) les réductions d’impôts et les transferts sociaux sont les secteurs de plus grande rentabilité ; A cet égard, il est important que les budgets de fonctionnement et d’investissement des collectivités locales puissent être soutenus par l’Etat. Il faut aussi que toutes les réparations de bâtiments publics, de routes, ponts, voies ferrées, etc. soient accélérées : elles seront forcément rentables. Les réductions générales d’impôts et les subventions, pour les particuliers ou les entreprises, ont une moindre rentabilité. Il faut éviter d’accorder des augmentations aux fonctionnaires et assimilés, car le coefficient multiplicateur de telles dépenses est faible et ces augmentations sont irréversibles. (On appréciera le sel de cette recommandation en songeant que le Directeur général du FMI est M. Dominique Strauss-Kahn, socialiste français…) Les réductions d’impôts et les chèques aux contribuables doivent aller en priorité à ceux qui ont du mal à obtenir des crédits : chômeurs, etc. Il faut aussi aider ceux qui ont du mal à honorer leurs échéances de remboursement de prêts. Pour rétablir la confiance des particuliers et des entreprises, il faut absolument que les gouvernements les persuadent qu’ils poursuivront leur politique d’injection de fonds le temps qu’il faudra. Il y a assez d’argent pour relancer les économies qui en ont besoin Il faut bien comprendre, d’abord, qu’il y a suffisamment d’argent chez les investisseurs des divers pays pour financer l’injection de liquidités nécessaire pour relancer toutes les économies qui en ont besoin. D’après le FMI , le PIB mondial est estimé à 62 141 milliards de dollars, dont il faut soustraire le PIB des pays qui n’ont pas besoin de relance économique (les pays pétroliers autres que la Russie, par exemple). Prenons comme ordre de grandeur du PIB total des pays à redynamiser 60 000 milliards de dollars. Selon l’estimation du FMI ci-dessus, il faut injecter 2 % du PIB mondial, soit 1200 milliards de dollars. A eux seuls, les Etats-Unis vont injecter dans leur économie environ 700 milliards de dollars pour recapitaliser les banques, et 787 milliards de dollars pour relancer leur économie (PIB 2008 : 14 300 milliards de dollars), soit au total 1500 milliards de dollars, davantage que l’estimation mondiale du FMI. Selon, au 28/01/2009, les investisseurs privés et institutionnels avaient, dans leurs seuls comptes de titres monétaires (obligations, etc.) à la bourse de New York (donc indépendamment de toute action) 3900 milliards de dollars (600 milliards de dollars de plus qu’un an auparavant), malgré des taux d’intérêt sur les obligations du Trésor américain extrêmement faibles. Ces fonds sont investis dans des titres monétaires négociables en bourse, mais la Réserve fédérale peut les racheter quand elle veut en les payant en espèces qu’elle imprimerait exprès (elle seule peut faire cela, car le dollar est la seule monnaie de réserve . Détenteurs d’espèces, les investisseurs chercheraient aussitôt à les replacer.
[b]Je ne sais pas si cette analyse vient de vos propres connaissances, si c’est le cas BRAVO !
Sinon, mettez vos sources
Cordialement
SOPHY[/b]
J’ai la nette impression que cet article débouche sur le vide !
[b] »Y A PLUS D’SOUS DANS LES CAISSES » !!!!!!![/b]
2.658,4 tonnes d’or en septembre 2007. Telles sont les réserves de la Banque de France, enfouies à 28 mètres sous terre rue de la Vrillière à Paris……
Au fond , les caisses sont pas si vides que ça !
qui croire en CE BAS MONDE !
et puis je vois que vous avez les clés …en plus !
Plus rien ne m’étonne de votre part !!!!!!!
Vous n’avez qu’a demander à l’OTAN d’envoyer une GBU-28 Penetrator !!!!!
[b] »Pourquoi les banques sont-elles si rentables ?
Parce qu’elles prennent les bénéfices et transfèrent
les pertes aux contribuables » (Felix Salmon)[/b]
j’ajoute qu’elles ont des complices dans les plus
hautes sphères des états :
[b]C’est ce qu’on appele l’ORDRE PYRAMIDAL avec l’oeil…
Bien sûr !!!!!!![/b]
en écoutant sarko un peu avant les elecs de 2007, une poignée en ont eu la certutude
si l’gus est élu ,il vas se passer un véritable bazard dans s’pays, et c’est le cas
donc deux choix,avant que l’irrémédiable se produise , soit que s’pays passe sous tutelle de l’europe, soit (et c’est urgent)
il faut constituer un gouvernement digne de se nom