Je randonne, tu randonnes, nous randonnons,….
Non, je me promène et vous randonnez….
Lorsque je fais du 20 kilomètres en six heures profitant du souffle du vent, du chant des oiseaux, du coléoptère échappé de l’écrasement des pas d’un marcheur, du bourdon butinant, des fourmilières qui font des petites collines grouillantes dans les bois, du croassement des grenouilles et autres batraciens attendant que le calme revienne pour donner leur concerto aux attentifs, des photographies de tout ces beaux paysages, de cascades et étangs,…
d’autres crapahutent et se vantent à l’arrivée d’avoir parcouru 20 kilomètres en 3heures 30 ! bof! qu’est-ce qu’ils ont vu ?
RIEN, ou pas grand chose! même pas pris 3 minutes pour discuter du beau temps et de la pluie de la veille ou de celle annoncée pour le lendemain! C’est gâcher le paysage, je trouve…

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Et moi… et bien moi, je fais quoi ?
je m’attarde…. Quelle tuile !
Un pêcheur dirait quelle prise! je le dis aussi! pas qu’un peu satisfaite de mes petites trouvailles, médailles d’argent d’exposition! des petits trésors d’une industrie laborieuse et chaleureuse aujourd’hui révolue.
Et voilà! je vous en offre quelques exemplaires.
Je veux rendre hommage à tous ceux qui ont usinés sous les hautes cheminées aujourd’hui presque toutes mises à bas; que certains ont jugés dangereuses pour la sécurité, et d’autres défigurant le paysage.
am_tuile_plate_moncel_villers_fonde_en_1846.jpgTous ces laborieux travailleurs qui ont transportés la matière première, les bucherons qui ont fendus le bois pour les fours, les pousseurs de brouettes de glaise, les chevaux qui ont tirés les tombereaux, les manouvriers qui ont manipulés les tuiles peut-être encore chaudes pour les stocker avant la vente, et tous les autres, jusqu’à ce que le toit soit terminé et abrite une famille, chapeaute un clocher de village ou un château, un lavoir… ou, qui sait, une cabane à vaches….
Combien de pelletée de cette glaise, de la marnière d’où l’argile était extrait jusqu’au séchage ? 
Tant de travail !

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Puis, un jour, finir par terre, recouverte de mousse, camouflée dans les herbes folles, empilée avec les autres au long d’un mur, vacillante sur un vieux toit prête à s’envoler au prochain orage… ou cassée dans un chemin de bois pour permettre le passage, matière première rendue à la terre, juste retour des choses…
 
Mais parfois, c’est la tuile pour le monde moderne! Ainsi, les travaux nécessités par l’enfouissement du gazoduc d’éthylène reliant CARLING (Moselle) au centre de stockage de VIRIAT (Ain), a permis de mettre à jour plusieurs four de tuilerie, gallo-romaine celle-ci!
http://www.moissey.com/TuilGaRo.htm
 
Qui sait qu’une tuile aujourd’hui est dessinée par un logiciel de dessin informatisé ? Ainsi en est-il pour la tuile de verre calibrée au millimètre près, transparente oeuvre d’art du modernisme utile.
Qui sait qu’en France, en Haute-Saône, une petite tuilerie fabrique des tuiles de verre laissant passer la lumière ?
http://www.larochere-bati.com/pdf/TUILES%20DE%20VERRE.pdf
 
Ici, j’ai trouvé des témoignages sur la fabrication des tuiles
* dans le Doubs (25 – Franche-Comté)
http://jepele.over-blog.com/article-31352138.html
* dans la Marne (51 – Champagne-Ardennes):
http://www.patrimoineindustriel-apic.com/parcours/pargny%20sur%20saulx/livret%20debrand/livret%201.htm
 
vous saurez bien trouver d’autres témoignages dans vos régions; car il fut une époque où la plupart des matériaux étaient fabriqués dans la région où ils étaient utilisés quand la matière première était naturellement présente.

Photos persos. Tuile plate:

* Manufacture de porcelaine opaque et de fayence commune – PEXONNE

* Moncel Villers (peu lisible) maison fondée en 1846

* Exposition universelle médaille d’argent PARIS 1878 – exposition industrielle  – médaille d’argent EPINAL 1881 – GLUNTZ

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