Rachetée à Shell en 2008, la raffinerie de Petit-Couronne traverse de nouveau une période d’inquiétude avec la suppression d’une ligne de crédit d’un milliard de dollars dont vient de faire état la société suisse Pétroplus, l’actuel exploitant. Retour sur une vieille histoire.
La société Pétroplus, qui exploite en France la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime) rencontre de graves difficultés en raison de la supression par ses banques d’une ligne de crédit avoisinant les 1 milliard de dollars. Chacun s’interroge à juste titre sur la fermeture de la raffinerie de Petit-Couronne.
Le sujet de la fermeture de la raffinerie de Petit-Couronne est épineux. Construite en mise en service en 1929 sous le nom Société des Pétroles Jupiter, elle devint Shell Française en 1948.
Fermera ou fermera pas en 2012 ?
Il faut rappeler qu’une quarantaine d’années en arrière, on voyait déjà la fermeture du site, celui-ci devant, à l’époque, devenir un dépot de carburants. Et puis, par une volonté que l’on qualifia de "politique" c’est BP de Vernon qui fut retenu, et ferma pour sa part finalement en 1983.
Cela n’empêcha pas ensuite la Couronnaise de Raffinage, nom officiel récent de celle que toute une région appelle encore maintenant "La Shell", de supprimer des emplois, par wagons, et le dernier eut lieu aux alentours de 1991.
En 1998, l’exploitation se trouva modifiée. Mise en service de nouvelles unités, usure en parallèle d’un matériel devenu vétuste, changement dans les procédures ou accentuation de l’automatisation, il est difficile de connaître la cause exacte des problèmes. Toujours est-il qu’en 2008, au terme de plusieurs années d’incidents, de pannes, de soucis techniques, Shell a voulu vendre cette raffinerie et les deux autres qu’elle possédait en France.
Sans acheteur, une fermeture annoncée
Tout le monde s’attendait au moment à la fermeture pure et simple et les candidats au rachat peu nombreux. Et puis un "Chevalier Blanc" d’origine néerlandaise (comme Shell) situé dans un canton suisse passant pour l’un des plus clément fiscalement, est arrivé début aout 2008 et a repris l’activité, les personnels (aux mêmes conditions semble-t-il) sans aucun licenciement, et a procédé à des investissements massifs pour pouvoir continuer à exploiter cette raffinerie vieillissante.
On pouvait craindre que, deux ou trois ans plus tard, comme c’est par ailleurs le cas pour ce type de rachats d’entreprises, on arrive à la même situation. Une situation qui est dramatique pour les employés de l’usine mais n’est pas surprenante.
L’exploitant, qui a changé le nom de "Couronnaise de Raffinage" en "Pétroplus Holdings Petit-Couronne SAS" peut sans doute prétexter une faiblesse de ses marges actuelles mais, sauf à reconnaître une forme de légèreté, ne peut invoquer maintenant "de lourdes pertes d’exploitation subies par ce site depuis 2009" pour justifier la situation dans laquelle il se trouve.
Selon une information publiée jeudi 29 vers midi par le site Usinenouvelle.com, la direction de la raffinerie doit « annoncer aux salariés l’arrêt de la production dès la semaine prochaine. »
Hier mercredi, les cheminées polluaient pas mal, aujourd’hui il ne sort presque rien.
pourtant la shell, on la sentait bien au Madrillet…avec ses mercaptans !
Les 29 et 30 décembre :[u][/u]Plusieurs sources indiquent « fermeture » ou « fermera » pour le début de la semaine suivante (dont Reuters). Dans tous les cas, l’arrêt de l’unité des huiles (sujet du départ impliquant la suppression de 120 emplois) était prévue pour début janvier. A suivre.