La race des vainqueurs

Canailloux sans scrupules, égoïstes amoureux et intelligence informatisée : nous sommes la race des vainqueurs. Le principe, c’est de freiner la différence afin de la revendiquer d’une ataraxie faussement marginale par la suite (le nom approprié de ce fondement s’appelle l’art, ou quelque chose comme ça), et d’éradiquer le germe de la peur en cultivant la vertu capitale de ce bon vieux 21ème siècle : l’indifférence.

À ce stade, on est tous des vainqueurs. Au stade suivant, on l’est tellement tous que plus personne ne l’est.

FRY MY LITTLE BRAIN !

Bref, ma bouffée délirante aiguë m’a fait ouvrir les yeux sur l’âme des conquérants que nous sommes, et l’importance que nous nous accordons en tant que vedettes cardinales de notre propre film. Pour échapper à toutes les infortunes de notre structure sociale, la race des vainqueurs a dû se construire un personnage. Son but : préserver, assurer et défendre la survie de l’apparence externe… idée contagieuse.

Désormais, tout sert de prétexte pour sortir ses Ray-Ban Wayfarer édition 86, et le sourire a remplacé le rire comme les Marlboro light ont remplacé la pipe. Les étudiants étudient moins qu’avant, trop occupés à entretenir leur ténébreuse insensibilité et à vivre trop vite pour se blaser tôt. J’imagine que ça doit être le sujet de conversation majeur de la génération des baby-boomers à la sortie des messes du Père Denis Erazmus.

Quoiqu’il en soit, cette façade supérieure est une victoire de l’intellect sur l’émotion. Cacher sa jalousie, cacher son dégoût, cacher sa timidité, n’importe quoi, mais le cacher. Le paraître plutôt que l’être, valeur primordiale de notre ère. Qui l’a compris fait partie de la race des vainqueurs.

 

Auteur/autrice : Gabriel Ramirez Flores

Change ta vision des choses et les choses changeront

4 réflexions sur « La race des vainqueurs »

  1. [b]Désolée pour l’orthographe je fais partie des baby-boomeuses, j’ai du mal à suivre ce raisonnement…
    Allez je me sauve, ma place est ailleurs…

    SOPHY[/b]

  2. [quote]Bref, ma bouffée délirante aiguë m’a fait ouvrir les yeux sur l’âme des conquérants que nous sommes, et l’importance que nous nous accordons en tant que vedettes cardinales de notre propre film. [/quote]

    Combien de joints ou de pétards pour animer un tel rideau de fumée ?
    Moi je dis…1 pomme par jour pour éloigner le médecin, pourvu que l’on vise bien. ;D

  3. [b]Gabriel,

    en réalité beaucoup de choses à dire, mais ce mot « race » me fait mal à l’encéphale en vérité et n’a de cesse que de me rappeler « la vie est belle » de begnigni..En bref, je n’aime ce mot que j’attribue avant tout aux animaux, et ne me sentant pas comme tel, je passe, bref.
    Vous dites qu’à notre époque le paraitre et plus important que l’être. Sur ce point je vous rejoins et cela se confirme jour après jour dans les rues, les villages, les villes, les émissions, les médias, etc. Pour autant être n’est-il pas quelques part une façon comme une autre d’être? Je me pose et vous pose la question, sourires.

    Cordialement

    Tom[/b]

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