La police défend l(e doigt d)’honneur présidentiel

Pour cette affiche placardée autour de l'université de La Rochelle, réclamant davantage de moyens pour les étudiants dans un style graphique assez punchy, des militants locaux du syndicat UNEF ont été promptement embarqués au commissariat peu avant minuit mercredi dernier. Motif, tenez-vous bien : offense au président !

Un article de la loi concernant le droit de la presse, qui date de 1881 et n'avait plus été invoqué en France depuis l'époque de Georges Pompidou. "Au poste, les trois camarades subiront des interrogatoires séparément plutôt musclés (selon les propos de Thomas P., le secrétaire général), raconte le communiqué de presse de l'UNEF La Rochelle, surtout pour des jeunes militants n’ayant rien à se reprocher. Les questions fusent : «Que pensez-vous de cette affiche ? Pourquoi la collez-vous ? Le feriez-vous si cela avait été avec le salut nazi ou avec une croix gammée ?»" Ils seront finalement relâchés à une heure et demi du matin. La police n'a-t-elle rien d'autre à faire ?

Entre la défense de l'honneur outragé de Sarkozy 1er et la traque des sans-papiers, leur reste-t-il du temps pour s'occuper des vrais délinquants ? L'interpellation des jeunes de La Rochelle constitue en tout cas une inadmissible intimidation politique. Et nous n'en aurions eu vent sans une vidéo postée sur le blog Your dog, provenant d'un reportage consacré à cette affaire à la télévision… belge. Et les médias français ?

Libération vient de sauver l'honneur en publiant un article à ce sujet il y a une vingtaine de minutes. Quant à nos chaînes, il nous est avis qu'on peut attendre longtemps ! Que pensez-vous d'une telle intimidation ?

5 réflexions sur « La police défend l(e doigt d)’honneur présidentiel »

  1. cela fait craindre des dérives totalitaires de la part de quelqu’un en deséquilibre psychologique .

  2. cela ne fait que commencer !
    Dans la droite ligne des réactions des aficionados de Sarkozy !
    Je le constate dans mon entourage professionnel comme dans mon cercle familial, il devient périlleux d’émettre la moindre critique du personnage Sarko comme de sa politique!
    Les haines se déchainent, le pilori vous guète, on procède pour extirper de vos entrailles les gènes communisto-lénino-marxcistes!
    Dans cette affaire, la frange « droite extrème » de notre police pense jouir d’une immunité « de fait » sous le régime sarkosien et traque le rouge à la moindre occasion.
    LAMENTABLE mais logique! L’insoumission d’une partie de la jeunesse fait partie des séquelles soixanthuitardes à abolir au premier chef, et comme en 68, les pandores zélés font le sale boulot avec la bénédiction de leur hiérarchie.

  3. Flute, l’info m’avait échappé! C’est sur le blog de Jiminix que je l’ai remarquée!

    Eh bien, il commence bien le Sarkozy! Ce qu’il y a, c’est que la position en question lui ressemble 🙂

    Et j’ai raté ça! Après les caricatuers de Mahomet, je me serais bien fait celles de Sarkozy!

  4. dérives
    il est vrai que la caricature est visuellement grossière , mais
    le message en lui-même est pertinent.

    extrait d’un article du Monde sur la reforme de la constitution
    voulue par N$ :
    « La (très) délicate réécriture de l’article 20. L' »hyperprésident » Sarkozy verrait d’un bon oeil la loi fondamentale lui reconnaître un rôle à sa mesure. Aussi a-t-il suggéré au comité sur la réforme des institutions, présidé par Edouard Balladur, de réfléchir à une réforme de l’article 20 de la Constitution, qui prévoit que « le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation ».

    La piste envisagée – « le président détermine » et « le gouvernement conduit » – aurait l’avantage d’accorder le droit avec la réalité. Mais elle se heurte à un obstacle de taille : que se passerait-il si le président qui « détermine la politique de la nation » n’obtenait pas de majorité aux élections législatives ? Comment alors résoudre la crise ? Par une dissolution ? Elle n’a pas toujours les résultats escomptés, comme l’a montré le précédent chiraquien de 1997. Par une démission du président ? A ce jour, aucun des successeurs du général de Gaulle ne l’a envisagée. »

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