Alors que l’affaire des huit cadavres de nouveau-nés retrouvés à Vilers-au-Tertre (Nord) vient juste de voir le jour, le débat du déni de grossesse va-t-il encore une fois être relancé ?

Cette affaire pourrait être la plus grosse affaire d’infanticide découverte en France.

Huit cadavres de nouveau-nés ont été retrouvés dans deux lieux différents. Les nouveaux propriétaires d’une maison ont alerté les forces de l’ordre lorsqu’ils ont trouvé des ossements de deux petits corps dans leur jardin. Cette maison appartenant précédemment aux parents de la femme qui a été arrêtée, la gendarmerie, suite à des recherches guidées par des maîtres chiens, a retrouvé six corps dans la maison de la femme interpellée.

Le couple suspecté a aux environs de quarante cinq ans et est parent de deux jeunes filles âgées d’une vingtaine d’année, elles même parents à leur tour. Ce couple est décrit par le voisinage comme étant des gens avenants et sans histoires.

 

Alors, cette affaire va-t-elle révéler un nouveau cas médiatisé de déni de grossesse ?

S’agit-il là de ce type d’affaire où la maman, ne se rendant compte que très tardivement de sa grossesse, accouche d’un bébé qu’elle tue (volontairement ou pas) sous l’effet du choc émotionnel ?

Si le déni de grossesse commence à être reconnu par le milieu médical, celui-ci n’en reste pas moins un syndrome qui laisse perplexe bon nombre de personnes, voire même dans l’incompréhension la plus totale.

Comment une femme peut-elle ne pas se rendre compte de sa grossesse ? Comment peut-elle être aveugle au point de ne pas voir les nombreux signes (mêmes infimes) et symptômes que représentent une grossesse ?

 

Il existe deux sortes de déni de grossesse.

Le premier est le déni partiel. La mère se rend compte qu’elle est enceinte avant l’accouchement et cela lui permet de terminer sa grossesse consciente de son état de femme enceinte.

Le deuxième est le déni total. La mère prend conscience de sa grossesse seulement au moment de la naissance de son enfant.

 

Une étude française menée dans les maternités de Denain et Valenciennes auprès de 2550 femmes, met en exergue 56 cas de déni de grossesse, dont 29 cas de femmes atteintes de déni total.

Ce qui effrayant dans cette étude est le fait que la moitié de ces femmes (26 sur les 56 étudiées) atteintes de déni de grossesse sont déjà mères d’un ou de plusieurs enfants !

 

Mais alors personne ne voit rien ??? La réponse est non. La plupart de ces femmes ne prennent pas de poids ou très peu, ont des cycles menstruels toujours présents, ne sentent pas le bébé bouger. Comment l’entourage pourrait-il s’en rendre compte ?

En France, il est répertorié de 600 à 1800 cas de femmes atteintes du syndrome de déni de grossesse chaque année. Alors combien d’enfants décèdent des suites de ces accouchements, soit de par les complications de ces accouchements qui se font parfois dans la solitude pour les cas de déni total, ou encore par manque de soins ?

Quelle peut être la vie qui s’en suit pour ces enfants qui naissent alors que ces femmes ont involontairement délaissées leur progéniture durant leur grossesse ? Pas d’affection, pas de gestes amoureux comme une main tendre posée sur un ventre rond ? Quelles peuvent être les conséquences médicales pour un enfant qui a subi des actes qui pourraient lui nuire, tels que la consommation de médicaments inappropriés durant la grossesse, l’usage de tabac ou encore d’alcool… ?

Et quelles sont les séquelles psychologiques de ces mamans qui n’ont pas eu ces 9 mois pour ce préparer à l’arrivée de leur enfant ? L’accouchement est un véritable traumatisme ! Et la perte de cet enfant jusqu’alors inconnu ??? Sont-elles pleinement responsable de leurs actes ?

 

Personnellement je suis dubitative et ne sais quoi en penser. C’est tellement horrible d’imaginer que des mères sont capables de commettre des atrocités comme de cacher les cadavres de leur bébé dans des congélateurs pour les cas les plus extremes! Mais cela l’est tout autant que de se rendre compte que l’on est enceinte au moment de mettre au monde une vie que l’on n’a pas chérie et complètement ignoré !

La justice va-t-elle reconnaitre le déni de grossesse ou va-t-elle faire du cas par cas ? Car le déni pourrait également être utilisé comme argument dans des cas d’infanticide "conscient"…

Sources AFP, AFRDG