Souvenez-vous: l’année dernière, on ne parlait que de cette mobilisation internationale qui allait enfin permettre d’agir contre le réchauffement climatique, un immense espoir vite déçu.

     Comme il semble loin déjà le temps où la France se targuait d’être bientôt à l’avant-garde de la lutte pour la préservation du climat et où le président Obama suscitait l’espoir qu’à sa suite, les états les plus pollueurs allaient enfin changer leur politique. La France semble avoir bien d’autres préoccupations aujourd’hui et le président des Etats-Unis ne cesse de réduire ses ambitions devant l’hostilité des républicains et d’une partie des démocrates.

       Il a fallu attendre les dernières catastrophes climatiques en Russie et au Pakistan pour que le monde se souvienne que rien n’a été réglé à la conférence de Copenhague en décembre 2009. On nous promet une fois encore que lors de la prochaine grande conférence, à Cancun, on trouvera un accord. Ces promesses ne doivent plus rester vaines: il est urgent d’agir. Le dernier rapport de la NOOA, agence de la Nasa, confirme que le dérèglement climatique ne fait que s’amplifier. 

      Si, à la conférence de Copenhague, les états promettaient d’essayer de limiter à 2° la hausse des températures (sans donner d’échéance!), il est maintenant presque certain que leur inefficacité dans la lutte contre l’effet de serre entraînera une hausse bien plus importantes des températures d’ici la fin du siècle. On parle plus souvent de 3 ou même de 5° pour les plus pessimistes.

 

     Se fondant sur dix indicateurs et des relevés effectués dans 48 pays, le rapport révèle que la dernière décennie a encore battu des records de chaleur, ce qui s’était déjà produit pour les deux décennies précédentes. Le plus inquiétant est que toutes les sources confirment, sans le moindre doute possible, que la planète se réchauffe.

     Les scientifiques de la NOOA constatent que le changement climatique a déjà changé notre planète et que ses effets sont observables: les glaciers fondent, les pluies sont plus fortes, les sécheresses plus fréquentes…

     Le rapport insiste sur le fait que l’humanité a pu se développer pendant des milliers d’année sous un climat stable et qu’on ignore si elle pourra s’adapter à des bouleversements non seulement très rapides mais aussi de plus en plus violents avec des sécheresses dramatiques, des pluies torrentielles et des ouragans qui deviendront de plus en plus fréquents.