Se dorer la pilule au soleil, Bill Gates n’en a cure. Financée par la fondation Bill & Mélinda Gates, une équipe de chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Techonology) vient de mettre au point une puce sous-cutanée que l’on pourra garder 16 ans en guise de contraception.


D’une taille de 20 mm, elle délivrera depuis son petit réservoir une dose quotidienne de 30mg de Lévonorgestrel, un progestatif utilisé dans les pilules dites "classiques". Ce sera pour 2018. Cet implant sera contrôlé grâce à une télécommande.

Bientôt sur votre buffet, vous pourrez installer un porte-télécommande pour y installer votre prestigieuse collection (TV, lecteur CD, lecteur DVD, portail du jardin, voiture, cafetière, porte de la niche du chien et bientôt la télécommande de la pilule pour madame et sous peu celle de la pilule pour monsieur). Il va falloir, comme les clés, trouver des enveloppes de toutes les couleurs pour les distinguer. En effet, se projeter le JT de TF1 sous la peau ne sera pas du meilleur effet. Et puis, si votre bambin s’amuse avec la télécommande, vous risquez de vous retrouvez avec double dose de produit sous la peau et là… Vous deviendrez une bête de foire. Mais je m’égare…

Je ne sais pas vous, mais vu le niveau d’éthique des trusts internationaux, il y a de quoi être dubitatif sur les intentions humanitaires émanant de ces derniers. Outre le fait que je reste prudent en matière d’implant sous-cutané, car on peut vous coller sous l’épiderme n’importe quoi – un mini GPS pour vous localiser, une puce avec vos coordonnées ou votre porte-monnaie, – je ne vois pas ce que cela peut apporte de plus à part un flicage permanent.

Dernier point concernant cette merveille technologique. 16 ans sous la peau à distiller un produit, je ne suis pas certain que cela offre toutes les garanties médicales nécessaires à moyen et long termes. Je t’ai dans la peau, beau brun… Enfin une puce aux hormones avec la photo d’un beau mâle, quelle sensualité !

Blagues à part. La fondation Gates ouvre depuis quelques années des concours, avec un prix. De quoi doper la recherche. À première vue, c’est humanitaire.
Ce qui l’est moins est qu’il y a au moins deux raisons de créer une fondation philanthropique pour les milliardaires américains :

– Fiscalité très avantageuse accordée aux capitaux placés dans une fondation à caractère caritative
– Excellente image de marque pour le ou les fondateurs.

De plus, l’article 501c3 du code des impôts américain permet des exonérations importantes et depuis 1981, pactole : elles sont seulement tenues à un minimum de distribution égal à 5 % de leur dotation.

Pour la fondation Gates, c’est 2 milliards de $. Les 95 % des fonds restants sont gérés et investis par un cabinet propre à la fondation, "Cascade Investment. L.L.C" qui n’est pas tenu à divulguer quoi que ce soit de ses activités. Pratique. Pour vivre heureux vivons caché. Et selon une enquête du Los Angeles Time, 5 % de l’argent va aux causes soutenues par la fondation et le reste va… Je vous laisse deviner… Vous séchez ? Aller, je vous le dis : les 95 % restants sont investis principalement dans l’industrie pétrochimique et pharmaceutique.

Ah ! Ça devient plus clair.
Un peu d’histoire : à l’occasion du Forum économique mondial de Davos de 2000, la toute nouvelle fondation Bill & Melinda Gates dote de 750 millions de dollars, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la VaccinationVaccine Fund. Le GAVI est une coalition d’organisations constituée pour lutter contre la stagnation des taux de vaccination dans les pays en développement.

Jusque-là, on peut se dire que c’est un bon but humanitaire. Mais déjà les associés du GAVI me mettent la puce (sous la peau ?) à l’oreille. Plusieurs gouvernements nationaux, le programme PATH pour les vaccins de l’enfance, la Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM), des instituts de recherche et de santé publique, la Fondation Rockefeller, l’UNICEF, le Groupe de la Banque mondiale font également partie du GAVI.

On est rassuré. Les banksters internationaux, Rockfeller et les autres font partie du club et à sa tête la fondation Gates qui pousse et se focalise sur la fabrication de vaccins. Marché plus que juteux.

Je passe sur les méandres du consortium. À noter qu’en 2005, lors du G8, ils lancent un nouvel outil de financement, le IFFIm (facilité internationale de financement pour la vaccination). Je sais, on s’y perd. Mais je vous avais dit de mettre des glaçons au frigo avant de lire ce billet et de vous les mettre sur le front de temps en temps. Méthode ancienne, sans risques et sans royalties à verser aux trusts.

Je reprends. L’IFFIm émet un emprunt obligatoire sur le marché des capitaux internationaux dont le remboursement est assuré par les États participant à l’opération. Futé. Pas le Petit, le Grand…

Donc, l’IFFIm à permis de doubler les ressources financières pour les programmes de vaccination. Quand dites vous braves gens, vous qui voulez faire fructifier vos maigres économies en les plaçant sur un livret A (A comme arnaque) qui plafonne à 1,25 % d’intérêts ?
Innovation du G8 de 2005, la création de l’AMC. (Advanced Market Committments ou garantie de marché). Quelques glaçons de plus ? Par ce mécanisme, les industries pharmaceutiques obtiennent la garantie d’achat d’un nombre déterminé de vaccins fixé à l’avance par le GAVI. Le marché est assuré.

Vous commerçants, vous aimeriez bien avoir des produits vendus d’avance ? C’est vraiment le must. Toute ressemblance ne peut être que fortuite avec une certaine affaire Bachelot et le vaccin H1N1…

On peut me rétorquer que la vaccination des enfants du monde entier et surtout dans les pays pauvres sera un bien. Certes, mais ce n’est pas cela que je conteste. Je n’aime pas les méthodes employées qui sont en réalité des méthodes de voyous sous des façades altruistes.

Je passe sur la politique agressive de Gates qui au travers de sa multinationale informatique Microsoft a imposé au monde entier un système d’exploitation et des logiciels coûteux. Anecdote : En Afrique, il avait lancé "One laptop per child" qui visait à équiper les enfants scolarisés dans les pays émergeant, d’ordinateurs à prix réduit, soit 100$.
Jusque-là, tout va bien. Ses ordinateurs devaient être équipés de logiciels libres dont Linux, mais Microsoft a fait ajouter un peu plus tard une carte externe à ces ordinateurs pour pouvoir les faire fonctionner sous Windows.

Pffou… Encore des glaçons s’il vous plaît.

Un article de Jeremy Scahill dans the Nation le 15 septembre 2010 a attiré mon attention. L’article s’intitule : Blackwater’s Black Ops (les opérations secrètes des Blackwater).

Cet article révèle que la plus grande armée de mercenaires du monde, la compagnie de services clandestins d’intelligence Blackwater (aujourd’hui appelée Xe, Services) a été vendue à la multinationale Monsanto. Blackwater a été rebaptisée en 2009, après que de nombreux rapports de débordements, dont des massacres de civils, en Irak l’aient rendue célèbre dans le monde. Elle reste le plus grand prestataire privé de « services de sécurité » du ministère des affaires étrangères américain à pratiquer le terrorisme d’État, offrant ainsi au gouvernement la possibilité de nier sa pratique.

Je vous renvoie à l’article de Jeremy * mais pour ceux qui aurait la flemme de lire son article et surtout pour ceux qui ont épuisé leur réserve de glaçons, voici un paragraphe assez révélateur :
… L’achat de 500.000 actions de Monsanto, pour plus de 23 millions de dollars, par la Fondation Bill et Melinda Gates, qui, avec cette action, a complètement jeté le masque de la « philanthropie. » Encore une association qui ne surprendra guère.
Il s’agit d’un mariage entre deux monopoles des plus cyniques de l’histoire de l’industrialisme : Bill Gates contrôle plus de 90 pour-cent de part du marché de l’informatique propriétaire et Monsanto environ 90 pour-cent du marché mondial des semences transgéniques et la majorité des semences commerciales du monde. Il n’existe aucun autre monopole aussi vaste de secteurs industriels. Leur l’existence même est une négation du fameux principe du capitalisme de « concurrence de marché. » Gates et Monsanto sont tous deux très agressifs dans la défense de leurs monopoles mal acquis.

Bien que Bill Gates puisse être tenté de dire que sa Fondation n’a aucun rapport avec son entreprise, tout prouve le contraire : la plupart de ses dons finissent par favoriser les investissements commerciaux du magnat. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas vraiment des « dons, » puisque au lieu de payer des impôts à l’État, la Fondation investit ses bénéfices là où c’est favorable économiquement, y compris dans la propagande sur ses bonnes intentions présumées. Ses « dons » financent au contraire des projets aussi destructeurs que la géo-ingénierie ou le remplacement des médicaments de la communauté naturelle par des médicaments brevetés de haute technologie dans les régions les plus pauvres du monde. Quelle coïncidence ! L’ancien ministre [mexicain] à la Santé Julio Frenk et [l’ancien président du Mexique] Ernesto Zedillo sont des conseillers de la Fondation.

Comme Monsanto, Gates est aussi engagé dans une tentative de destruction de l’agriculture rurale dans le monde, principalement à travers " l’Alliance pour une révolution verte en Afrique " (AGRA). Il fait office de cheval de Troie dans le but de déposséder les agriculteurs pauvres africains de leurs semences traditionnelles, afin de les remplacer d’abord par des semences de leurs compagnies, et ensuite par des semences génétiquement modifiées. À cette fin, en 2006, la Fondation a embauché Robert Horsch, le directeur de Monsanto. Gates expose maintenant des bénéfices importants, directement revenus à leur source.

Blackwater, Monsanto et Gates sont les trois faces d’un même calcul, la machine de guerre contre la planète et la plupart des gens qui l’habitent : les paysans, les communautés autochtones, les gens qui veulent partager les informations et les connaissances ou tous ceux qui ne veulent pas être sous l’égide du profit et du pouvoir destructeur du capitalisme…

Vous en conviendrez que la pilule présentée par Bill Gates est dure à avaler. Décidément, la cupidité n’a pas de limite.

* : http://www.internationalnews.fr/article-blackwater-monsanto-et-bill-gates-les-machines-de-guerre-61473859.html

http://www.thenation.com/article/154739/blackwaters-black-ops

Genèse de Monsanto :
http://www.bancpublic.be/article.php?id=5553