La pillule contraceptive sans passer par le médecin

Depuis le mois de juin 2010, la loi permet aux pharmaciens et aux infirmiers de renouveller une prescription de pillule contraceptive datant de moins d’un an. Dans le cadre du projet Hospitalisation, Patients, Santé, Territoire, le sénat aurait adopté cette mesure dans le but de faciliter la vie des femmes.

Toute patiente peut donc se présenter, depuis le mois de juin, avec une ordonnance de pillule contraceptive périmée à la pharmacie ou au cabinet d’un infirmier, pour faire renouveller sa prescription.

Cette loi concerne tous les contraceptifs oraux. Il suffit que la première ordonnance émane d’un médecin et date de moins d’un an. Le renouvellement se fait pour 6 mois.

Bien que les textes aient été votés avec une volonté affichée de simplifier et rendre plus pratique l’accès à la contraception, on ne peut s’empêcher d’imaginer les économies substantielles qui seront réalisées par les CPAM.

En effet, plus besoin de retourner voir son généraliste pour renouveller son ordonnance périmée : voici 22 euros de consultation épargnés.  Les pharmaciens n’ont rien à  y perdre. Quant aux infirmiers, les voilà "dotés" d’un nouvel acte gratuit à réaliser dans le cadre d’un soin, une prise de sang par exemple.

En résumé, si une patiente se rend au cabinet de l’infirmier pour un prélèvement sanguin, elle en profitera pour faire renouveller son ordonnance de pillule. Il en coûtera  4,72 euros, soit les honoraires d’une prise de sang. L’économie est donc d’environ 17,30 euros par patiente. Le calcul est judicieux puisque la prise de contraceptifs s’accompagne toujours d’une surveillance sanguine, donc d’un passage quasi-obligé par l’infirmier, surtout dans les campagnes où il n’y a pas de laboratoire à proximité.

Au delà de ces considérations économiques, la question de la responsabilité se pose. Un contraceptif est un médicament avec des effets secondaires. Il semble nécessaire que le médecin puisse évaluer régulièrement avec sa patiente, l’efficacité et l’inocuité du traitement qu’il a prescrit. Par exemple, si une pillule a augmenté le taux de cholestérol ou déclenché un diabète chez une femme, il vaudrait mieux que le médecin en prescrive une autre sans tarder !