C’est une question que l’on ne se pose malheureusement pas souvent. On ne se la pose tellement pas, que la philosophie a fait son entrée dès la seconde avec la réforme des lycées ! Pourtant, il s’agit bien d’une matière difficile, qui peut être insurmontable si l’on ne réfléchit pas comme il faut. Il ne s’agit pas de se servir d’une méthode, ou de connaître par coeur un cours, bien que cela aide. Il faut réellement une réflexion sur la vie et des éléments de la vie qui ne peuvent souvent être compris que par des personnes ayant déjà vécu !

L’élève qui débarque en seconde, la philosophie, il a de grandes chances de n’y rien comprendre ou qu’il se dise que, de toute façon, il a des matières plus importantes. En première également, puisqu’on est trop concentré sur son bac anticipé pour s’encombrer l’esprit avec une matière qui demande trop pour peu de résultats. C’est en arrivant en Terminale que l’on commence à paniquer : philosophie coefficient 7 pour les L, 4 pour les ES et 3 pour les S, il est clair qu’il y a de quoi s’inquiéter. En ce qui me concerne, je fais partie de la dernière génération qui passera l’ancien bac, j’ai donc commencé la philosophie en ce début d’année avec un coefficient de 4, presque comparable donc au coefficient 5 de l’histoire-géo, et supérieur au coefficient des langues vivantes (3 pour anglais et allemand, 2 pour italien). Une matière importante et qui peut faire la différence dès son entrée dans notre vie.

Mon ressenti ? La philosophie est très intéressante, c’est clair. Certains s’y intéressent plus que d’autres, certains écoutent le cours, d’autres de façon distraite, d’autres l’entendent juste. D’autres encore font autre chose. Pendant les cours on a divers sujets : le bonheur, la conscience, des sujets intéressants. Mais franchement, pas adaptés. On en entend qui disent que "la philosophie ouvre l’esprit", "aide à s’épanouir", cela dit les heures que l’on passe à y travailler ne paient souvent pas : il manque la réflexion, tout simplement. Il manque à une bonne majorité des lycéens cette étincelle, cette maturité si l’on peut dire, que nécessite la philosophie, et qui s’acquiert avec l’âge ! Comment comprendre, par exemple, la décision de Socrate de préférer mourir que sauver sa vie, si nous commençons à peine la nôtre ? Ce n’est pas logique, quelque chose est fait à l’envers, nous ne sommes pas faits pour penser en philosophes dès la fin de notre lycée.

Et puis avouons-le : un professeur qui nous dit que les notes ne comptent pas et que l’on doit regarder nos erreurs, surtout en Terminale, n’a rien compris. La première chose que l’on voit est la note, sinon il n’y en aurait pas, on aurait juste des commentaires en marge. Travailler des heures, apprendre les méthodes, puis se prendre un 6/20 avec un commentaire du style "vous n’avez pas compris les enjeux de la philosophie", comment s’en remettre ? Toute matière permet d’avoir des bons résultats sitôt que l’on les étudie. L’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, toutes les langues vivantes, cela s’apprend. Les temps, les mots, la grammaire. L’histoire-géo, il y a une méthode, il y a un cours, et même si l’on a des difficultés on peut s’en tirer avec un 14 si l’on y travaille. Les mathématiques ? Avoir une bonne note se résume en un mot : l’entraînement. Les résultats que l’on juge bons nous encouragent à poursuivre nos efforts. Comment s’encourager avec une note pitoyable en philosophie ? Cela donne-t-il envie de continuer à faire des efforts si l’on ne réussit de toute façon pas ?

 

La philosophie, un "démotivateur" donc, si je me permets l’expression. Pourquoi ne pas laisser cette matière à ceux qui veulent réellement l’apprendre ? Il resterait donc un problème, certes : comment avoir envie de continuer, si l’on n’a jamais essayé … Mais alors, pourquoi ne pas baisser le coefficient ? Il me semble que cette matière n’est qu’une suite de faits illogiques, tout est pris à l’envers, c’est à n’y rien comprendre. On l’apprend trop tôt, sans expérience de la vie, et avec des enjeux importants sur notre moral et nos bulletins.

 

De plus, je suis d’avis que l’on nous laisse vivre un peu avant de nous apprendre texto que l’on ne pourra jamais atteindre le bonheur, que nous ne sommes que des humains et que par conséquent nous ne sommes rien, et que, en gros, il est inutile de vivre puisque l’on est condamné à être malheureux. Surtout à notre âge, où l’on se sent souvent heureux, invincible et plein de vie.