Ils sont tous en jeans bleu , seules les nuances et les déchirures volontaires varient . Tous portent les mêmes baskets , noires avec une bande blanche sur le dessous . Sur le torse même formatage , t-shirt imprimé mal ajusté sur les épaules . Les restes de leur cheveux sont ébourrifés . Et dans ce couloir de la mort ils se réfugient tous dans leur smartphone , et tapotent dessus , et reste ce visage qui arbore une expression de lamentation à la vue du professeur . Bienvenue en école d’ingénieurs .
           Au-delà de cette description auto-derisoire , se cache en vérité une problematique fort inextricable , parangon de l’échec de l’enseignement supérieur .

Les locaux : Jussieu pour ma part , là où il fait bon respirer l’amiante et qui aprés 10 ans de travaux et 900 millions d’euros , a besoin d’une autre décennie pour tenir debout . Dans cet antre parisien , se trouve une multiude de formations scientifiques – la sorbonne ayant repudier ses rejetons matheux – le tout secoué par un vent glacé qui fend en deux les espoirs donnés à la rentrée . Mais ce dont je veux vous parler est une certaine incoherence pour accéder à ce que semble être le fleuron de l’enseignement superieur français : Les écoles d’ingenieurs . Les plus grandes sont totalement factices , car mis à part le prestige qu’elles ont trés localement elles ne valent rien, car allez demander en province ce que sont les Mines ou Centrale , seul l’ecole militaire polytechnique survit  . Et la reconaissance qu’ont ces grandes ecoles de la part de la population est loin d’être égale à la quantité de travail accomplie par les élèves de cpge qui les intégrent , d’ailleurs le classement de shangai les répetorie en bas du classement : à cause du mystère qu’elles veulent garder autour d’elles et ne s’associent pas aux grandes universités ce qui fait d’elles des éphemères symboliques , une leçon donnée au clivage parisien. Un peu plus bas dans le classement se trouvent les écoles d’ingenieurs à voies d’admissions multiples , car par manque d’élèves le ministère a innové ; vous pouvez y accéder aprés le bac, ou à travers le concours des cpge, ou encore après un DUT ou quelque autre formation.

           Résultat des courses : Une inégalité dans les niveaux , ceux qui y sont passés par les PeiP se sentent chez eux et ne fournissent pas d’efforts supplementaires, ceux qui viennent de cpge s’ennuient et les autres accomplissent un parcours tout simplment chaotique . Ajoutez-y , la non-affectation "temporaire" de 3 personnes sur 5 , chargées des diverses  spécialités ( secrétariat , reprographie , assistanat de la direction etc… ) , endettement des BDE , annihilation des BDS car aux yeux de la majorité ingénieur rime avec crevette , absence des subvention des associations etc … Comment voulez-vous aprés 5 années dans un climat aussi désolant , que les sondes de pitot de vos airbus fonctionnent,  que vos véhicules soient hybrides et que votre économie reprenne ?