Débarqué fin août à Newcastle, Hatem Ben Arfa pourrait bien connaître ses grands débuts sous le maillot des Magpies samedi face à Blackpool. "Incroyable" à l’entraînement selon ses coéquipiers, le joueur prêté par l’OM se sait attendu au tournant et n’a qu’une ambition, briller devant ses nouveaux supporters à Saint-James Park et s’imposer en Premier League. Car le temps commence à presser…
Bienvenue chez les Geordies ! En s’installant – au moins pour une saison – du côté de Newcastle, Hatem Ben Arfa a débarqué dans un autre monde. Et ce n’est pas tant le passage du climat méditerranéen à celui, bien moins clément, du Nord de l’Angleterre ni le palmarès de l’équipe locale (4 titres mais le dernier en 1927, 6 Coupes d’Angleterre et une Coupe des villes de foire) que l’incroyable et immense ferveur qui règne autour qui en font un club à part. Un aspect qui n’a visiblement pas échappé au joueur prêté par Marseille, qui espère – enfin – faire décoller sa carrière. "Je savais déjà que c’était un grand club, confirme Ben Arfa dans le Evening Chronicle. Newcastle a une grande histoire et des supporters fantastiques. Je suis vraiment très, très heureux d’être ici aujourd’hui.
Affirmant qu’il n’a jamais pensé ni voulu, malgré une proposition du Werder Brême et un départ qui commençait à traîner en longueur et à devenir de plus en plus compliqué, évoluer sous un autre maillot que celui des Magpies, l’ancien prodige de l’INF Clairefontaine, désormais âgé de 23 ans, poursuit son opération séduction. "J’ai étudié avec beaucoup d’attention l’histoire du club, les grands joueurs qui y ont joué ainsi que les supporters, détaille-t-il. Et tout ce que j’attends c’est de pouvoir montrer ce que je peux faire au public de Newcastle." Une volonté de s’intégrer rapidement qui ne semble pas feinte. Il aurait ainsi déjà appris quelques mots de geordie, le dialecte local, sous la férule de Simon Stainrod, un ancien attaquant passé notamment par Aston Villa, Rouen et Strasbourg et qui l’aide à s’adapter à sa nouvelle vie.
Mais le plus important reste bien évidemment le terrain, un rectangle vert qui commence de plus en plus à manquer à celui dont le dernier match disputé remonte au 11 août dernier, lors d’un Norvège-France où il fut le seul buteur tricolore (2-1). Depuis, l’enfant de Châtenay-Malabry s’est entretenu en région parisienne sous la férule d’un préparateur physique, avant donc de rejoindre Newcastle à la fin août. Et ses séances d’entraînement à Darsley Park ont visiblement séduit ses nouveaux partenaires, à l’image du meilleur buteur du club et de la Premier League, Andy Carroll. "Il est juste incroyable à l’entraînement ! s’enthousiasme le jeune attaquant. Il est tellement rapide… Je pense qu’il va nous offrir beaucoup d’opportunités."
"Deschamps n’était pas juste avec moi"
La "Toon Army" – surnom donné aux supporters du club – pourrait avoir un aperçu de son potentiel dès samedi, à l’occasion de la réception de Blackpool, dans un match où il devrait figurer dans le onze de départ de l’entraîneur Chris Hughton. Attendu au tournant, Ben Arfa sait en tout cas qu’il n’a plus de temps à perdre. Ses camarades de la génération 1987 (Benzema, Ménez, Nasri) commencent à s’installer en équipe de France et il a tout intérêt à enchaîner les matches pour rapidement remonter dans le train bleu, même si Laurent Blanc en pense toujours beaucoup de bien ("C’est un bon garçon, pétri de qualités", avait admis le sélectionneur dans Stade 2).
Des Bleus qui restent dans un coin de sa tête ("J’espère bien évidemment rejouer pour la France dans le futur"), alors qu’il estime aujourd’hui que la principale raison de son départ de l’OM porte un nom: Didier Deschamps. "J’avais envie de quitter Marseille car l’entraîneur n’était pas juste avec moi", déclare-t-il enfin. De quoi rendre son retour sur la Canebière (s’il dispute au moins 25 matches avec les Magpies il sera automatiquement transféré pour près de 6 millions d’euros, ndlr), inenvisageable, comme l’a confié José Anigo ? L’entraîneur phocéen semble lui avoir tourné la page, sans rancoeur apparente. "J’espère qu’il pourra exprimer toutes ses qualités, qu’il prendra du plaisir et qu’il retrouvera sa vie normale de footballeur professionnel", espère le champion du monde 1998.
A Newcastle ou ailleurs, Hatem Ben Arfa, qui ne laisse personne indifférent, fera quoi qu’il en soit toujours autant parler. Mais ceux qui l’adulent – qui sont au moins aussi nombreux que ceux qui le honnissent – n’attendent qu’une chose: qu’il dispute sa première saison pleine et confirme donc – ou pas – toutes les attentes placées en lui. Et on a connu pire environnement que la Premier League pour y parvenir…