Il y a ceux qui promènent leur voiture, leur jean, ou leur Tee-shirt. Ceux qui transportent leur lunette de soleil, ou bien leur sac à main. Ceux qui affichent leur coupe de cheveux ou leur maquillage. Tantôt tatoués de partout, tantôt repeints jusqu’ au bout des ongles. Sans oublier le téléphone, accroché à l’ oreille, ou toujours dans la main.

Ce sont souvent ceux qui mène la vie dure au moindre poil de leur corps, ou qui se rase les sourcils, et les remplaces par un trait de crayon. Ceux qui portent des chaussures paquebots. Ceux qui aime les chaînes en or et les boucles d’ oreilles étincelantes, les montres et autres ornements flamboyants. Ceux qui portent deux ceintures, inutiles toutes les deux, ou deux chemises, l’ une sur l’ autre. Ce sont des hommes et des femmes qui ont entre 15 et 50 ans, et qui ont tous le même idéal: être beau, propre, net, brillant. Parfait. Des vitrines ambulantes.

Et pour se faire, ils remplissent les centres-commerciaux et autres magasins de marques du monde. Certains ont l’ argent, d’ autres épargnent sur leur alimentation ou leur loisir. Les plus courageux entretiennent leurs corps et s’ entassent dans les clubs de gym, les autres tentent de camoufler le tout, et sont tout le temps au régime. La semaine ils emmènent leurs achats du week-end au travail, et se complimentent entre eux. Le week-end, fatigués de quelques kilomètres d’ achats ils basquettes bebegrossissent les terrasses des cafés, à l’ affût du moindre regard qui viendra saluer leur remarquable goût vestimentaire. Ils sont modern, fashion, in, on, class.

Ils ont perdus leur véritable sens critique, ne débattent plus que du médiocre et ont bradé leur personnalité puisqu’ il est maintenant si facile de se révéler grâce à un pull-over. Les mamans ressemblent à leur fille qui sont contentes de ressembler à leur maman qui fait tout pour leur ressembler(..). Les papas annoncent fièrement la marque des baskettes qui "claquent" de leur rejetons, parfois encore bébé. Tous s’ achètent pas cher des produits d’ apparence moderne grâce à la mondialisation, sans se poser de questions.

En 15 ans, la "customisation" du corps et de l’ environnement est devenue l’ occupation numéro une de l’ humain occidentalus smicar: de la maison à la voiture, vêtement ou couleur du canapé, tous, hommes et femmes, sont devenus des acheteurs dociles au goût démesuré évoluant dans un monde Ikéa géant.

Et plus personne ne parle d’ authenticité. Car quand ils vieilliront, et s’ ils tiennent jusqu’ à 70 ans, eux aussi deviendront les inutiles mannequins des maisons de retraites, et coûterons aussi de l’ argent à leurs enfants qui les maudiront.

Mais pour l’ instant, ils en profitent. Ils sont jeunes, ils ont entre 15 et 50 ans, et ont tous le même idéal: être beau, propre, net, brillant. Parfait. Des vitrines ambulantes.