Créateur de Médecins sans Frontières, puis de Médecins du Monde, le French Doctor, devenu très médiatique au fil des années, décide d’embrasser une carrière politique dès 1988 afin de pouvoir dénoncer les atrocités, les drames humains ou encore la situation au Kosovo.

D’abord Secrétaire d’Etat à la Santé puis Ministre de la Santé en 1993, il rejoint le parti socialiste dès 2001 avant de participer à la campagne présidentielle de Ségolène Royal cette année.

Le 18 mai 2007, il est nommé Ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement de Sarkozy.

Choix opportuniste pour certains, voire déloyal pour François Hollande ou au moins atypique pour d’autres, la nomination de Kouchner semble suivre une logique de changement souhaité par le French Doctor.

Kouchner dénonçait déjà, lors de la campagne, « l’esprit sectaire » d’une partie de la gauche, incapable selon lui d’engager une vraie mutation. Il pensait alors que Royal et Bayrou pourraient incarner cette mutation de la gauche avec la formation d’une gauche sociale-démocrate.

En même temps, il ne cachait pas son ralliement aux valeurs de travail et d’autorité de la droite en déclarant: « oui, nous devons réhabiliter le travail, oui nous sommes en appétit d’ordre et d’autorité » (voir le site JDD.fr, « Assez de l’esprit sectaire » par Bernard Kouchner).

Conscient de l’importance du pouvoir médiatique et politique, Kouchner a toujours utilisé ces deux instruments au service des causes humanitaires et nationales. S’il considère à tord ou à raison que la gauche ne lui garantit plus un pouvoir d’action et une liberté suffisante pour faire avancer les choses, il est normal qu’il quitte le parti socialiste. C’est en tout cas l’argument qu’il avance pour légitimer son ralliement au gouvernement Sarkozy.

Il va s’en dire qu’une telle nomination est hautement symbolique et assez incroyable dans un contexte où l’opposition n’a de cesse d’accuser le président Sarkozy de sectarisme, voire de totalitarisme.