La désillusion s’installe.

 

 

On ne peut empêcher l’évidence que cette guerre, contre le terrorisme des Talibans, ces hommes extrémistes aux comportements barbares esclavagistes de leurs femmes, qu’ils sont en train de malmener la coalition militaire qui avait pour objectif d’aider le gouvernement régulier Afghan à constituer une armée et une police capables de faire face à leurs attentats. Un vœu pieux, mais trop pieux probablement, sans perspectives réelles tant cette région du globe leur appartient avec ces montagnes et la fontière Pakistanaise s’étendant sur plus de 2430 km, voir «L’Afghanistan ce merdier en mai 2008 ici », «voir aussi En Afghanistan jusqu’au cou ici, suite d’août 2008».

Les rebelles n’ont aucune confiance dans le gouvernement du président Harmid Karzaï qui souhaitait faire de l’ouverture vers les Talibans les plus souples, les modérés, un objectif de sa campagne électorale. Or, ils infligent des pertes en multipliant les attaques contre l’armée Afghane mais aussi contre la coalition. A partir des zones tribales Pakistanaises, de l’autre côté de la frontière, les Talibans ont redoublé leurs attaques ces dernières années. Les affrontements ont au total tué plus de 2 000 civils en 2008 selon l’ONU. Ceux que beaucoup d’Occidentaux jugeaient finis après 2001 ont aujourd’hui une influence plus ou moins forte sur plus de la moitié du pays, selon les observateurs.

Une situation qui ne place guère le gouvernement en position de force pour négocier, soulignent les analystes. Or «s’il n’y a pas de négociations, la rébellion peut continuer pendant des décennies», souligne M. Safi. Mais «les Talibans n’ont pas confiance dans le gouvernement», note lui aussi l’analyste Waheed Mujda, qui fut fonctionnaire sous leur régime (1996-2001), et «les informations non confirmées annonçant un début de négociation n’ont été qu’une tentative de Karzai de semer le trouble dans leurs rangs». Selon M. Mujda, toute réconciliation prendra au moins cinq ans. Encore faut-il que les Talibans, qui continuent à opérer normalement depuis le Pakistan, soient poussés à négocier par une pression militaire, souligne un autre analyste, Haroun Mir, L’Orient le jour, ici.

 

Il est évident qu’il faudrait qu’ils sentent que la situation risque de leur échapper, ce qui n’est pas le cas.

 

Les Talibans ont attaqué, lundi 10 août, plusieurs bâtiments gouvernementaux à environ 50 kilomètres au sud de la capitale, Kaboul, tuant au moins trois policiers et deux civils, a annoncé un responsable local. Cette attaque se produit exactement dix jours avant une élection présidentielle, la deuxième de l’histoire du pays, et un scrutin provincial. Les Talibans, qui multiplient les actions violentes depuis plusieurs semaines, ont promis à plusieurs reprises de tout faire pour perturber le scrutin.

Les rebelles, qui se trouvaient dans des bâtiments proches, ont tiré à la mi-journée des roquettes et salves d’armes automatiques et légères sur les bâtiments du gouverneur et de la police à Pul-i-Alam, selon un porte-parole de la province, Din Mohammad Darwish. D’autres se sont fait explosé. «Les assaillants sont retranchés dans deux bâtiments à plusieurs étages et encerclés par les forces de sécurité, avec lesquelles ils échangent des tirs», avait-il affirmé. Trois soldats Afghans ont été grièvement blessés, selon M. Darwish, source le Monde.fr ici .

 

Le Wall Street Journal, dans son édition du 11 août, déclare à Kandahard que des affrontements avec les insurgés ont tués trois soldats Américains dans le sud de l’Afghanistan et que des bombes ont tués neufs civils dans la région, voir ici . En outre des Américains sont morts par des tirs hostiles sans que l’emplacement de l’attaque ait été révélé.

Au moins 24 soldats étrangers sont morts au mois d’août, près d’un rythme record. Le mois de juillet, 75 soldats sont morts, il a été le plus meurtrier mois pour les États-Unis en Afghanistan et les forces de l’OTAN depuis l’invasion de 2001. Les militants ont augmenté l’utilisation de bombes, qui ont tué des dizaines de soldats cette année. Deux bombes ont frappé deux véhicules civils dans le sud de l’Afghanistan tôt mardi, tuant neuf personnes et en blessant cinq autres dans deux districts de Kandahar.

Au moins 24 soldats étrangers sont morts au mois d’août, un rythme record. Au moins 1013 civils ont été tués au cours des six premiers mois de cette année, comparativement à 818 pour la même période en 2008, soit une augmentation de 24%.

Soldats Américains de la 5ème brigade des Stryker en position à coté du village de  Sari Ghundi près de la frontière Pakistanaise. A.P. 10 août 2009.

 

Le Haut Commandement Américain a déclaré que les Talibans avaient pris le dessus en Afghanistan forçant les États-Unis à changer de stratégie dans ce conflit qui dure depuis 8 années. L’augmentation des effectifs militaires s’avère nécessaire dans les secteurs à forte population comme dans la ville de Kandahard, lieu spirituel de l’insurrection. Le général Stanley Mc Cristal a informé que le manque de moyens aura pour conséquence un niveau record de pertes qui devrait rester encore élevées dans les mois à venir.

Dans une interview au Wall Street Journal le général Américain donne une prévision sur l’évolution stratégique qu’il envisage de présenter à Washington dans le courant du mois. Une réorientation des troupes vers la protection des civils Afghans contre l’intimidation et la violence serait son souhait afin de sauvegarder les populations plutôt que la chasse des Talibans.

 

p1-ar062_afghan_ns_20090809192028.1250087103.gifL’administration Obama est au centre d’un accord qui devrait porter l’effectif à 68.000 soldats d’ici la fin de l’année, sachant qu’il y a 30.000 soldats de l’Atlantique Nord et autres alliés. Le prédécesseur du général Mc Cristal le général David Mc Kierman avait fait une demande exceptionnelle de 10.000 hommes supplémentaires. Le général Mc Cristal n’a pas encore décidé s’il avait besoin de ces hommes, mais plusieurs fonctionnaires qui ont participés à cette réflexion sur l’effort de guerre s’attendent que finalement la demande sera faite, ce qui sera, d’après le Wall Street Journal, difficile à accepter par la Maison Blanche, voir ici .

Plusieurs officiels de l’Administration ont aussi déclarés se tenir en dehors de la demande de l’envoi de troupes supplémentaires jusqu’à ce le résultat de l’envoi initial de 21.000 hommes puisse être apprécié. L’essentiel consiste à changer de ligne, l’important est ce que l’on fait pas combien on est. Il y a actuellement 82.000 soldats Ahghans leur nombre doit passer à 134.000 d’ici 2013.

L’effort de guerre Américain coûte aux contribuables environ 4 milliards de dollars par mois !

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Les forces Américaines avaient fait une offensive importante dans la région voisine de Helmand centre du commerce la drogue de l’Afghanistan. Les militaires Américains croient que les Talibans ont profité de l’offensive Américaine dans la région de Helmand pour infiltrer Kandahard.

 

Pour le général Mc Christal, l’effort de guerre doit porter contre la drogue c’est à dire dans la région de Kandahard, il envisage donc de déplacer ses troupes pour épauler les forces Canadiennes qui ont la responsabilité de la sécurité dans la région. Des centaines d’hommes équipés de véhicules dénommés Strykers sont déjà dans la région. Avec l’arrivée de ces troupes, nous aurons encore plus de capacité de puissance de combat dans ce secteur dit-il. Le général Mc Christal a défendu la décision de concentrer l’effort d’abord sur Helmand.

 

L’opération en cours est l’une des plus importantes depuis le début de la guerre en 2001 et elle perturbera le commerce de la drogue.

 

L’auteur de l’ouvrage «Les germes de la terreur ou comment l’héroïne finance les talibans et Al-Qaida (en anglais)», Gretchen Peters, sur le site de la revue Foreign Policy, juge que la politique d’éradication de l’opium prônée par l’ambassadeur Américain Richard Holbrooke est bien meilleure que celle de l’administration précédente, mais reste «incohérente». Peut-être est-ce, là encore, une question de moyens ?

Deux généraux Américains indiquaient disposer d’une liste de 367 cibles à liquider ou à capturer incluant 50 cibles liant drogue et insurrection. Ces trafiquants majeurs, seraient placés sons le même statut «tuer ou capturer» que les chefs de l’insurrection.

 

L’Afghanistan produit aujourd’hui 90 % du pavot permettant la fabrication d’héroïne. M. Holbrooke estimait récemment qu’une éradication de l’opium en Afghanistan coûterait 44 000 dollars l’hectare, soit 9 milliards de dollars.

 

Il est évident que tout ceci nous montre que la guerre d’Afghanistan est loin d’être gagnée tout comme d’ailleurs celle de l’Irak ou l’on constate une recrudescence des attentats.

Comme je l’avais écrit dans les précédents articles ci-dessus référencés, tant que la frontière avec le Pakistan sera perméable et sera une zone de refuge des Talibans, il n’y aura de solution à ce conflit.

 

Ce qui est étonnant avec l’expérience que nous avons eu des guerres d’Indochine et d’Algérie on devrait savoir qu’il n’y a pas d’issue autre que la paix lorsque qu’une guerre paraît illégitime. Ces Talibans sont chez eux et nous voulons imposer notre démocratie. C’est donc un engagement qui ne peut que conduire à des pertes humaines et à renforcer le pouvoir des Talibans sur la région s’ils venaient à gagner cette guerre. Les États-Unis ont perdus au Vietnam et la Russie en Afghanistan. Certes nous devons combattre le terrorisme et l’Afghanistan est un lieu de refuge, mais c’est surtout le Pakistan qui est leur soutien, et là nous ne pouvons rien faire.

 

Quand au pouvoir de l’armée Afghane de maîtriser ces Talibans, c’est un leurre. Ils se comportent comme une mafia Sicilienne pour corrompre en agissant par chantages de mort sur les familles des responsables qui sont de ce fait vulnérables et ferment les yeux. On ne peut rien faire contre ces méthodes.

 

Les dernières informations du 14/08/09 selon La Libre.be, ici.

 

Le nouveau texte prévoit notamment qu’un mari a le droit de retirer tout soutien matériel à sa femme, y compris la nourriture, si celle-ci refuse de satisfaire ses demandes sexuelles.

L’Afghanistan a adopté une loi «légalisant la discrimination» à l’encontre des femmes de la minorité chiite, stipulant notamment qu’elles peuvent être privées de nourriture si elles refusent les relations sexuelles, a affirmé vendredi Human Rights Watch (HRW). Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, qui dénonce une manoeuvre électoraliste du président Hamid Karzaï, candidat à sa réélection le 20 août, la loi a été publiée au Journal officiel d’Afghanistan le 27 juillet.

Aucune annonce officielle n’a été faite sur le sujet, et le gouvernement Afghan n’était pas joignable pour confirmer cette information vendredi matin. Cette loi est, selon HRW, une nouvelle version de celle qui avait été adoptée en mars par les parlementaires Afghans et signée par le président Hamid Karzaï, mais n’était pas entrée en vigueur, après avoir soulevé un tollé en Occident, où l’on évoquait une légalisation du viol domestique.

HRW explique en avoir vu une copie finale, qui contient «de nombreux articles régressifs» pour les droits des femmes, même s’ils ne sont plus aussi restrictifs que dans le projet initial. Le nouveau texte prévoit notamment qu’un mari a le droit de retirer tout soutien matériel à sa femme, y compris la nourriture, si celle-ci refuse de satisfaire ses demandes sexuelles. Il stipule également que les enfants sont toujours placés légalement sous la garde des pères et grands-pères, lire la suite à la référence donnée.