Bonjour à toutes et à tous !

Aujourd’hui, j’ai très envie de vous parler de la maternité et plus particulièrement des naissances de mes petits bouts … alors j’ai choisi de vous faire part d’un récit particulier, celui de l’accouchement de mon premier bébé, il y a maintenant 3 ans et demi. Je préviens que je m’adresse à mon fils dans mon récit et qu’il est assez détaille, âmes sensibles, s’abstenir 😉

C’est parti ! 

Tout commence le 25 octobre 2008, jour de ta présumée naissance. Je ne ressens toujours rien, je suis convaincue que ce n’est pas le jour J … J’appelle la maternité pour savoir quoi faire. On me dit de venir tout de suite pour faire un monitoring, voir où j’en suis. Ni une, ni deux, papa et moi prenons nos affaires et nous sommes en route.
Résultat du monito : aucunes contractions, col bien fermé, tu es encore bien haut.
La maternité nous demande donc de revenir toutes les 48h pour faire un monito de contrôle. Le 27 octobre arrive, tu n’es toujours pas la, nous repartons donc pour un nouveau monito … Du changement, puisque cette fois il y a beaucoup de contractions, mais non douloureuses, le col est toujours fermé et tu es encore bien haut. Ce ne sera surement pas pour les prochains jours me dit la sage femme !
Le 29 octobre, on commence à s’impatienter !! Ou en es tu?? Le monito nous montre des contractions, toujours non douloureuses, le col est enfin raccourci et mou, ouvert à un doigt ! youpi, ca bouge la dedans ! Malheureusement tu es toujours placé trop haut … Il faut que tu descendes maintenant !!!
Le 31 octobre, et bien non, tu ne veux pas sortir ! tu es trop bien chez maman ! le monito est identique au précédent … pas d’évolution et donc un déclenchement prévu certainement pour le 4 novembre avec hospitalisation le 3 au soir … Bouhh je suis un peu triste, je veux que tu viennes naturellement ! Papa, quant à lui, commence à vraiment s’impatienter, il veut te voir !!!
Je pense que tu nous as entendu, et tu as décidé d’entamer ta venue au monde le 1er novembre au soir ! Je ressens en effet mes premières contractions douloureuses vers 23h ! et là, panique à bord, je ressens pour la première fois ce qu’est une "vraie" contraction, avec la douleur incessante ! Je craque, je veux calculer l’espacement entre ces contractions et je m’aperçois qu’elles sont là toutes les 30 secondes ! Je n’ai aucun répit, la douleur est trop forte, je me met à pleurer, a crier … ton papa a très peur mais me soutiens le plus possible ! J’appelle la maternité … la sage femme me dit que c’est le début du travail et de ne pas m’inquiéter, de prendre un bon bain chaud … Je m’exécute mais j’ai l’impression de souffrir non-stop … je n’ai eu aucunes contractions pendant toute ma grossesse, et voilà que les premières sont celles du travail ! et qu’en plus elles se déclenchent les unes à la suite des autres … je ne sais pas quoi faire, le bain ne me fait rien, il faut qu’on parte maintenant ! Il est minuit, je crie à ton papa qu’il faut partir, je ne tiens plus ! Je m’habille donc péniblement, et là, stupeur : je perd les eaux !!! pas le courage de tout renlever, ca ne coule presque pas, je saute donc dans la voiture et en route !! le stress continue de monter : la pluie bat son plein, les inondations commencent, et on a bien 45 minutes de route ! il faut donc rouler très doucement … 5 minutes après, je sens couler encore plus fort … alors la c’est confirmé, je perd les eaux, et pas qu’un peu!! Ton papa saute de la voiture, sous cette pluie battante, pour aller me chercher une serviette …
Dans la voiture je commence à bien gérer mes contractions et je ne pleure plus. Je souffle beaucoup, c’est dur, mais je reste concentrée. J’envoie quelques messages à notre famille, nos amis. Nous arrivons dans le calme à la maternité vers 1h du matin. La sage femme me place en salle de travail, je lui donne ma serviette et je vois la couleur du liquide amniotique, assez foncé …  Elle m’examine, le col est bien modifié et je suis dilatée à 2. Tu es par contre toujours trop haut. Les contractions sont particulièrement douloureuses, j’ai vraiment très mal. La sage femme décide donc de me faire poser la péridurale, vers 2h30, compte tenu de ma douleur. L’anesthésiste me pose la péri en 5 minutes, avec l’aide de la sage femme qui m’aide à me tenir le dos bien rond, elle me donne ses mains a serrer au cas où je souffre. Elle pose son front contre le mien et c’est parti. Ton papa sort le temps qu’elle soit installée. Je ne sens absolument rien, le bonheur. Je me rallonge et là, magie, toutes les douleurs s’envolent, je respire, je me détend, je rigole ! Mes jambes sont en coton, étrange sensation ! Plus de douleurs, je revis et je m’endors même par intermittence. On me transfuse afin de ramollir encore le col. A 3h30 mon col est dilaté à 3, le travail continue doucement. A 4h, 2 sages femmes viennent me percer la seconde poche des eaux et me vider la vessie pour essayer de te faire descendre. Tout se passe bien, tu descend un peu. A 4h30 mon col est dilaté à 5, tu continues ta descente ! On m’informe que ton coeur ralentit de temps en temps, on me place donc sous oxygène. Le travail continue, je fais des exercices avec un gros ballon ou avec un coussin pour aider à l’élargissement du bassin.
A 5h, visite d’un médecin pour avoir un avis sur le ralentissement de ton coeur. On me fait une echo, tu as le cordon des 2 cotés de ton cou … à chaque contraction, le cordon t’étrangle un peu et t’empêche de respirer ce qui provoque ces ralentissements … Vu ma dilatation, on parle sérieusement de césarienne, on m’examine quand même, surprise je suis dilatée a 8 cm ! Ca change tout, on me laisse une autre chance ! je veux accoucher naturellement ! On me parle quand même de césarienne, je veux continuer à espérer … On me laisse en surveillance jusqu’à 5h30, pour tenter l’accouchement naturel. On commence a être bouleversé par tous ces changements, césarienne ou pas?
A 5h30 je suis dilatée à 9 ! je commence à y croire fort !! Ton rythme cardiaque est bon mais c’est parce que j’ai moins de contractions … On décide donc de m’injecter un produit pour accélérer les contractions en vu d’un éventuel travail.
6h, toujours dilatée à 9 et tu es trop haut !! les contractions s’accélèrent et ton rythme cardiaque chute … On tente quelques poussées pour te faire descendre ! la sage femme me dit que je pousse comme une chef ! j’y met toutes mes forces, mais tu n’es pas décidé a descendre, rien ne bouge.
6h20 Ca y est nous y sommes, le médecin m’annonce que ca devient dangereux, nous allons donc passer au bloc … je me met a pleurer ; les nerfs lâchent, la fatigue se fait sentir ; la sage femme me regarde avec beaucoup d’émotion, me rassure en me caressant la main. On nous dit que le papa devra rester à l’extérieur du bloc, c’est la goutte d’eau je ne peux plus m’arrêter, je commence à avoir peur au fur et à mesure où on m’explique la suite des évènements. Je vais avoir une rachianesthésie, je ne vais pas sentir de douleur mais je vais tout "ressentir" . On m’emmène en urgence au bloc, je jette un dernier coup d’oeil à ton papa qui semble désemparé, il me répète que tout ira bien, que c’est mieux ainsi, que c’est mieux pour toi … Je sais qu’il a raison, mais les larmes ne cessent pas de couler, je me retrouve seule entourée de pleins de médecins … on me met un masque à oxygène, on place le drap qui sépare le haut de mon corps du bas. J’entends les outils qu’on prépare, je sens le froid de l’anesthésiant, j’entends des tas de chuchotements … Je pleure encore tandis que l’anesthésiste sèche mes larmes, me rassure, me sourit, me dit que ce n’est pas ce dont je rêvais, mais que dans quelques minutes, tu seras là. Il me fait un dernier bisou sur le nez avant de me replacer le masque à oxygène. Je prend sur moi, m’arrête enfin de pleurer, je me concentre sur ma respiration car je ne sens en effet aucunes douleurs mais je sens bien qu’on m’ouvre, qu’on me triture, et c’est assez impressionnant. Je souffle beaucoup pour essayer de surmonter cette désagréable sensation. 17 minutes plus tard,il est 6h37, je sens une grosse pression au bas de mon ventre, je comprend qu’on t’extraie … J’ai l’impression qu’il y a un problême ca chuchote de plus en plus, les outils se multiplient …je ne te vois toujours pas sortir, je commence tout juste à paniquer quand je vois des petites jambes et petites mains qui s’agitent, la sage femme t’a dans les bras ! elle va vite te mettre au chaud mais je ne t’entend toujours pas pleurer ! est ce que tout va bien? la sage femme me crie que tout va bien, que j’ai un beau petit garçon, elle le fait un peu pleurer et enfin je l’entend ! je me met à pleurer de plus belle, mais cette fois de joie ! tout le monde me sourit, je suis sur mon nuage, je ne fais que pleurer et rire ! La sage femme t’ammène à moi avant de t’emmener en couveuse. Je te vois enfin, tu es si beau ! tout rond, tout rose, de grands yeux ! je t’embrasse sur le nez, et en route pour la couveuse ! je commence à vaciller, je ne me sens pas très bien, toute cette pression, fatigue, tout ce stress commence à se faire sentir, ma tête tourne, on me remet le masque à oxygène pendant qu’on m’extraie le placenta, c’est long !!
6h40 Papa et toi allez en couveuse, tu pleurs un peu mais t’arrêtes vite. Tu passeras près d’une heure à regarder ton papa et à découvrir le monde qui t’entoures, sans pleurer. Vers 6h45 le pédiatre passe te voir pour un petit examen, température, coeur, organes, tout est parfait. A 7h, on te met une couche, et vous attendez tranquillement que je me réveille.
8h, c’est l’heure de l’habillage pour aller me voir. Papa te prend dans les bras.
Pendant ce temps je suis en salle de réveil où à vrai dire, je ne fais que dormir. Je me remet doucement de mes émotions, je suis très fatiguée. Je suis contente que tu sois dans de bonnes mains avec tout le personnel et avec ton papa car moi, je suis vraiment dans les choux ! Une sage femme me réveille toutes les 5-10 minutes pour vérifier ma vessie, mon ventre … Au bout d’un moment, j’ouvre les yeux et je vois 2 sages femmes sur ma gauche me faire un grand sourire, je me tourne alors vers la droite et je vois ton papa qui te porte fièrement dans ses bras, tout sourire ; quelle émotion ! Assurément mon plus beau souvenir …

Nous sommes dorénavant réunis, nous repartons dans ma chambre … Dès lors, tu verras beaucoup de famille et amis, tous très heureux de ta venue. Ils te trouvent magnifique ! Et nous aussi … Quelle émotion de devenir papa et maman … Tu fais notre bonheur!

 

Et mon petit bonheur a aujourd’hui 3 ans et demi et deux petits frères …  Je reviendrais vous en parler, promis 😉